Paul de Roumanie arrêté à Malte, visé depuis plus de 3 ans par un mandat d’arrêt européen

Paul de Roumanie a été arrêté à Malte, alors qu’il se trouvait en vacances dans une station balnéaire du pays. Déjà arrêté en France, son extradition vers la Roumanie avait été refusée par la justice française. Le petit-fils du roi Carol II de Roumanie devrait cette fois-ci rejoindre son pays, où il a été condamné à 3 ans et 4 mois de prison.

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La Roumanie va demander à Malte l’extradition de Paul de Roumanie

En décembre 2020, la Haute Cour de cassation roumaine avait condamné Paul-Philippe de Roumanie, aussi appelé Paul-Philippe de Hohenzollern, à trois ans et quatre mois de prison pour trafic d’influence et complicité. Paul de Roumanie, 75 ans, est le petit-fils du roi Carol II de Roumanie. Après la prononciation de sa condamnation à Bucarest, Paul de Roumanie avait disparu. Un mandat d’arrêt européen a été émis à son encontre par la Roumanie. Il avait alors pris la direction de Lisbonne, au Portugal, avant de rejoindre la France. À l’époque, Histoires Royales avait été contacté par ses avocats pour expliquer qu’il s’était rendu au Portugal « pour y régler la succession de son défunt grand-père ». Selon ses avocats, Paul avait prévenu qu’il quittait le territoire.

Paul de Roumanie et sa femme Lia, photographiés en 2012 à Stockholm (Photo : STELLA PICTURES / BESTIMAGE)

L’homme de 75 ans avait été retrouvé en France à l’été 2022, où il est né en 1948 et a vécu une grande partie de sa vie. Il refuse de parler de cavale et réfute avoir jamais eu l’intention de se cacher. Sa fiche en tant que « personne recherchée » est toujours visible sur le site de la police roumaine. En octobre 2023, il était passé devant la chambre des extraditions de la Cour d’appel de Paris. Fin novembre 2023, la Cour d’appel s’est prononcée et a refusé l’extradition demandée par la Roumanie « en raison d’un risque réel de violation de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ». L’un des motifs évoqué par la France pour invalider la décision de justice roumaine était qu’un membre de la cour n’avait pas prêté serment. Depuis le début de l’affaire, le descendant du roi Carol II dénonce des attaques politiques. Le condamné se dit persécuté par les autorités roumaines et par la branche légitime de la famille royale.

Ce dimanche 28 avril, le média roumain Digi24 annonce la nouvelle arrestation de Paul de Roumanie, à Malte cette fois-ci. « Il est parti en vacances à Malte, le mandat d’arrêt était actif, la police roumaine a donc collaboré avec la police maltaise et a récupéré Paul Phillipe directement à la station où il séjournait, indiquent des sources judiciaires », explique Digi24. Il semblerait que Paul de Roumanie, alias Paul Lambrino, se trouvait sur l’île pour assister à des événements liés à l’ordre de Malte.

En Roumanie, il a été reconnu coupable « d’avoir œuvré avec une bande d’escrocs, entre 2006 et 2013, pour récupérer des propriétés qu’il revendiquait en tant qu’héritier, dont la forêt de Snagov et la ferme de Baneasa », explique Le Parisien. Paul de Roumanie dénonce un procès inéquitable, infondé, ne présentant aucune preuve impartiale. Dans cette affaire, 18 personnes ont été condamnées. Le préjudice pour l’État a été estimé par les procureurs à 145 millions d’euros.

Paul de Roumanie n’est pas membre de la famille royale, bien que reconnu comme un descendant du roi Carol II. Son père, Carol Mircea Lambrino, est le fils aîné du roi Carol II, qui a régné sur la Roumanie de 1930 jusqu’à son abdication en 1940, en faveur de son fils légitime, le roi Michel 1er. Le roi Michel 1er est le dernier roi de Roumanie, qui a connu deux règnes, de 1927 à 1930 puis de 1940 à 1947. Carol Mircea Lambrino n’a jamais été dynaste en raison du mariage de ses parents non approuvé par le gouvernement roumain et ensuite légalement dissous par le parlement.

En 2012, la Cour suprême roumaine avait permis à Paul Lambrino d’être reconnu comme descendant du roi Carol II, lui octroyant également une partie de l’héritage de son grand-père. Paul de Roumanie s’était associé avec l’homme d’affaires Remus Truica et un groupe d’Israéliens pour acheter et vendre des hectares de terres qu’il s’était appropriés. Les dommages dans cette affaire s’élèvent à plus de 145 millions d’euros pour l’État, plus de 135 millions d’euros pour la valeur des terres de l’ancienne ferme royale de Băneasa et près de 10 millions d’euros pour la forêt de Snagov. En tout, 22 personnes sont impliquées, plusieurs d’entre elles ont été lourdement sanctionnées. Le principal accusé, Remus Truica, a été condamné à 7 ans de prison ferme par la Cour de cassation.

Mise à jour : Ce lundi 29 avril, Paul de Roumanie s’est présenté au tribunal de La Valette pour une audience préliminaire, accompagné de son avocat et de son épouse, Lia. Il a déclaré qu’il résidait à Paris et que sa profession était « membre de la famille royale ». Il a fait savoir qu’il était prêt à prendre un logement à Malte s’il devait poursuivre une procédure judiciaire dans le pays et être soumis à des contrôles dans le cas d’une libération sous caution. Néanmoins, la demande de libération sous caution a été rejetée par la juge, Caroline Farrugia Frendo, comme le rapporte le Times of Malta. Le tribunal a déclaré que les mandats d’arrêt européens constituaient une procédure « sui generis » (particulière). Paul de Roumanie « visiblement bouleversé par le refus de sa demande de libération sous caution, a été placé en détention provisoire dans l’attente de la suite de la procédure », indique le journal local. L’affaire sera désormais confiée à un autre magistrat pour une première audience le 9 mai. 

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr