Le roi Charles III et la reine Camilla ont organisé un banquet d’État au St George’s Hall du château de Windsor pour conclure en beauté la première journée de la visite d’État d’Emmanuel et Brigitte Macron au Royaume-Uni. Dans son discours, prononcé en anglais et en français, le souverain britannique a mis en avant l’amitié profonde qui lie les deux pays. Les membres actifs de la famille royale britannique ont assisté à ce banquet.
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Le banquet d’État de la visite d’État française au Royaume-Uni
Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte sont arrivés à la base aérienne de Northolt, en périphérie de Londres, ce mardi 8 juillet 2025 en fin de matinée. Guidés par le prince et la princesse de Galles jusqu’à Windsor, Emmanuel et Brigitte Macron ont ensuite défilé en calèche dans les rues de la bourgade avec le roi Charles III et la reine Camilla. Après une journée chargée, et notamment après avoir prononcé un discours devant le Parlement britannique à Londres, la famille royale et le couple présidentiel français se sont retrouvés à Windsor pour partager un fastueux banquet.

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Le banquet d’État est un repas adoptant les plus hauts codes du protocole, qui est traditionnellement organisé à l’issue de la première journée de chaque visite d’État. Le roi Charles III et la reine Camilla avaient dressé l’unique grande table de 50 mètres de long, pour 160 invités, sous le plafond orné des armoiries des chevaliers de l’ordre de la Jarretière, dans le St George’s Hall du château de Windsor. Le palais de Buckingham est en travaux pour plusieurs années, obligeant d’utiliser la résidence de la famille royale pour quelques occasions officielles, notamment pour les banquets d’État. Le roi Charles III a souligné dans son discours le lien historique important qui lie la France à ce château millénaire.



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Ce banquet marquait le grand retour de la princesse de Galles, qui accompagnait le prince William pour la première fois depuis son dernier banquet, en novembre 2023. Quelques semaines après ce banquet organisé pour le président sud-coréen, la princesse Catherine recevait son diagnostic du cancer. Le banquet d’État en l’honneur du président français était l’occasion de réunir l’ensemble des membres actifs de la famille royale. Outre le couple royal et le couple héritier, les membres actifs ayant participé au banquet sont la princesse Anne et son époux, Sir Timothy Laurence, le duc et la duchesse d’Édimbourg, le duc et la duchesse de Gloucester. Le duc de Kent et sa sœur, la princesse Alexandra, n’ont pas participé au banquet en raison de leur âge.

Avant d’entamer le repas, dont l’entrée et le dessert étaient concoctés par le chef français Raymond Blanc, les deux chefs d’État ont prononcé un discours. Le roi Charles III a alterné entre le français et l’anglais. Le souverain a commencé en rappelant l’excellente visite d’État qu’il a effectué en France en 2023. « Beaucoup de choses ont changé depuis, et la France et le Royaume-Uni sont depuis lors toujours plus proches », a commencé Charles. « À ce moment crucial de notre histoire commune, votre visite est une nouvelle occasion de célébrer notre amitié profonde et durable. »


Le roi Charles III porte un toast à « l’entente amicale » entre le Royaume-Uni et la France
« En effet, ces liens s’étendent au-delà de l’amitié et s’étendent à la famille. Le château où nous nous réunissons ce soir fut fondé par mon ancêtre – et ancien compatriote – Guillaume, duc de Normandie, en 1070. Il demeure le plus ancien et le plus grand château habité au monde. Il est donc peut-être tout à fait approprié que mon fils, le prince de Galles, qui porte le nom de ce premier Guillaume, ait élu domicile à Windsor avec sa famille, comme tant de nos prédécesseurs. »

« La société anglo-normande fondée par Guillaume le Conquérant n’était ni – du moins au début – une « entente » ni particulièrement « cordiale ». Mais elle marqua, d’un certain point de vue, le début de mille ans d’histoire et de culture partagées entre nos deux peuples, qui ont enrichi nos deux sociétés au-delà de toute mesure. »
« Louis-Philippe, roi des Français, séjourna ici en 1844, invité par mon arrière-arrière-arrière-grand-mère, la reine Victoria. C’était la première fois depuis 400 ans qu’un roi français régnant se rendait en Angleterre. C’est une longue attente pour une invitation à dîner, à tous points de vue ! Ça fait moins de deux ans que nous avons dîné ensemble pour la dernière fois, Monsieur le Président… »

« La reine Victoria avait elle-même choisi la France pour son premier voyage outre-mer l’année précédente. Ces visites réciproques ont jeté les bases de l’alliance dont nous bénéficions aujourd’hui. Leur impact fut tangible : peu après le départ de Louis-Philippe de Windsor, la reine Victoria lui écrivit : « Nous souhaitons vivement voir se renforcer cette entente cordiale entre nos deux pays, qui existe si heureusement entre nous personnellement. » Aujourd’hui, le vœu de la reine Victoria est devenu réalité. La France est l’un de nos plus fidèles alliés, et un pays pour lequel mon épouse et moi éprouvons une profonde affection. »

« Il y a un millénaire, ce château fut construit pour protéger l’entrée ouest de Londres. Aujourd’hui, nos deux pays sont confrontés à une multitude de menaces plus complexes, provenant de multiples directions. Amis et alliés, nous les affrontons ensemble. Ces défis ne connaissent pas de frontières : aucune forteresse ne peut nous en protéger cette fois-ci. La réponse réside dans le partenariat, et nous – la France et la Grande-Bretagne – devons montrer la voie. Nos deux nations partagent non seulement des valeurs, mais aussi une détermination inébranlable à les concrétiser dans le monde.»
« Le sacrifice de nos ancêtres – dont nous avons honoré ensemble la mémoire en Normandie l’année dernière lors du quatre-vingtième anniversaire du Débarquement – nous ont montré l’exemple de la résolution et du courage nécessaires pour l’emporter aujourd’hui. Le général de Gaulle a parlé de notre alliance comme d’une « entente des démocraties ». Je crois fermement que l’amitié entre le Royaume-Uni et la France est essentielle à la préservation des libertés et de la paix en Europe. »
« Alors que nous dînons ici, dans ce lieu ancien, imprégné de notre histoire commune, permettez-moi de porter un toast à la France et à notre nouvelle « Entente ». Une « Entente » non seulement passée et présente, mais aussi pour l’avenir – et non plus seulement « cordiale », mais désormais « amicale » .»