Ce mardi de Pentecôte, le grand-duc héritier Guillaume et la grande-duchesse héritière Stéphanie se sont rendus dans le centre-ville de la plus ancienne ville du Grand-Duché, Echternach. Le couple héritier grand-ducal a assisté à la célèbre procession dansante d’Echternach qui mêle pèlerinage religieux et folklore du Moyen-Âge. Il s’agit d’une des dernières processions dansantes en Europe qui ravive le souvenir de la mystérieuse épidémie de la danse de Saint-Guy.
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Le couple héritier grand-ducal assiste à la célèbre procession dansante d’Echternach
En 698, un missionnaire anglo-saxon du nom de Willibrord a quitté le royaume de Northumbrie, au nord de l’Angleterre actuelle, pour évangéliser le continent. D’abord arrivé en Frise, il deviendra le premier évêque d’Utrecht, puis poursuivra sa route vers le sud et s’installera à Echternach, dans la vallée de la Sûre. Willibrord est mort en novembre 739 à l’abbaye d’Echternach qu’il avait fondé.
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Ce 10 juin 2025, le grand-duc héritier Guillaume, 43 ans, et la grande-duchesse héritière Stéphanie, 41 ans, ont accompagné les pèlerins, venus par millier à Echternach, en cette période de Pentecôte. Depuis le 12e siècle, des pèlerinages ont lieu jusqu’au tombeau de Willibrord, qui se trouve dans l’abbaye. Pour son rôle majeur dans l’évangélisation de la région, Willibrord est le saint patron des Pays-Bas et le deuxième patron du Luxembourg après Notre-Dame.
Le grand-duc héritier Guillaume et la grande-duchesse héritière Stéphanie parmi les milliers de pèlerins réunis à Echternach
Le pèlerinage d’Echternach a pris la forme d’une procession dansante au 19e siècle, inspirée de la grande tradition des processions dansantes observées en Espagne, tout en y ajoutant du folklore germanique lié à la danse de Saint-Guy. La procession dansante d’Echternach est l’une des dernières en Europe. Les participants défilent dans les rues de cette ville située à la frontière allemande, en faisant des petits pas similaires à ceux de la polka. Selon RTL, cette procession annuelle attire entre 12 000 et 14 000 pèlerins, dont 8 000 à 9 000 danseurs.
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La maladie de Saint-Guy est un phénomène d’hystérie collective largement documentée dans les récits historiques du 14e au 18e siècle, principalement dans les territoires allemands et en Alsace. L’épidémie de Saint-Guy de Strasbourg, en 1518, est la plus connue. Des hommes et des femmes sont tombés morts d’épuisement ou d’une crise cardiaque après avoir dansé pendant plusieurs semaines sans s’arrêter. Cette manie dansante est appelée « danse de Saint-Guy », en référence à saint Guy que l’on évoque pour soigner les convulsions.
À Echternach, la procession dansante est liée à une légende similaire à celle de l’épidémie de la danse de Saint-Guy. Un habitant d’Echternach, aussi appelé Guy, aurait été condamné à tort pour le meurtre de son épouse après être rentré d’un voyage en Terre-Sainte au 8e siècle. Alors qu’il se trouve sur l’estrade au pied de la potence, le mardi de Pentecôte 729, il aurait demandé comme dernière volonté, le droit de jouer du violon. Sa musique aurait envoûté la foule. Les villageois se sont mis à danser sans aucun contrôle, lui permettant de s’enfuir. Lors de cette procession annuelle, les participants dansent, comme envoûtés et frappés par la maladie de Saint-Guy, tandis que les fidèles s’en remettent à saint Willibrord pour mettre fin à l’épidémie.
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Un événement traditionnel et folklorique luxembourgeois reconnu comme patrimoine mondial immatériel par l’UNESCO
Le grand-duc héritier Guillaume et la grande-duchesse héritière Stéphanie ont participé à cette procession folklorique ce mardi, valorisant les traditions de leur pays, quelques mois avant d’obtenir leurs nouvelles fonctions de souverains. Le 3 octobre prochain, le grand-duc Henri abdiquera et laissera le trône grand-ducal à son fils Guillaume.
Le grand-duc héritier Guillaume et la grande-duchesse héritière Stéphanie se sont laissés emporter par la cadence en deux temps de cette danse pratiquée en rang de cinq ou six fidèles vêtus de chemises blanches qui se tiennent à distance par des foulards triangulaires. « Le parcours des pèlerins, long d’environ 1,5 kilomètre, part de la cour de l’abbaye à côté de la basilique et traverse la vieille ville pour revenir à l’église, accompagné par des fanfares qui jouent une marche traditionnelle », explique le média Virgule. Cette année, 33 groupes de danseurs sont inscrits à la procession, qui célébrait le 80e anniversaire de la reprise de la procession après la Seconde Guerre mondiale.
Depuis quelques semaines, chaque sortie publique de Guillaume est particulièrement scrutée. Le prochain chef d’État luxembourgeois imposera certainement son style et dès le début de son règne, il sera intéressant de voir quelles seront les causes défendues par le nouveau couple grand-ducal à travers sa fondation. Jusqu’ici, Guillaume et Stéphanie ont montré un grand intérêt pour l’art, la culture, l’histoire et le patrimoine. Cette procession a un grand intérêt culturel car elle fait rayonner les traditions luxembourgeoises dans le monde entier, surtout depuis son inscription dans les listes du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en 2010.
