Ce jeudi 25 décembre 2025, l’allocution de fin d’année du roi Charles III a été diffusée à la télévision britannique. Son message a été enregistré cette année à l’abbaye de Westminster.
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Quatrième message de Noël du roi Charles III
Le roi Charles III du Royaume-Uni, 77 ans, a prononcé son quatrième discours de Noël depuis son accession au trône en septembre 2022. Le roi Charles a choisi d’enregistrer son message dans l’abbaye de Westminster. Dans son discours, le monarque britannique est revenu sur cette année particulière, consacrée aux célébrations du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le roi Charles III a également effectué une visite d’État historique au Vatican, un moment marquant qui symbolisait aussi l’union possible entre les confessions religieuses. En tant que gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, les messages de Noël du souverain britannique sont souvent empreints d’un caractère religieux.
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« Il y a quelques semaines, la Reine et moi avons eu le plaisir d’effectuer une visite d’État au Vatican où nous avons prié avec le pape Léon XIII dans un moment historique d’unité spirituelle. Ensemble, nous avons célébré le thème du Jubilé, « Pèlerins de l’Espérance » », a déclaré le roi Charles III au début de son discours diffusé ce 25 décembre 2025.
« Le mot pèlerinage est moins usité aujourd’hui, mais il revêt une signification particulière pour notre monde moderne, et surtout à Noël. Il s’agit d’un cheminement vers l’avenir, tout en se tournant vers le passé pour s’en souvenir et en tirer des leçons. Nous l’avons fait cet été, lors des célébrations des 80e anniversaires de la Victoire en Europe et de la Victoire sur le Japon.
Au fil des années, la fin de la Seconde Guerre mondiale est commémorée par un nombre de moins en moins important d’entre nous. Mais le courage et le sacrifice de nos soldats, hommes et femmes, et la solidarité dont ont fait preuve les communautés face à une telle épreuve, portent en eux un message intemporel.
Ce sont ces valeurs qui ont façonné notre pays et le Commonwealth. Face aux divisions qui s’installent, tant au pays qu’à l’étranger, ce sont ces valeurs que nous ne devons jamais perdre de vue. Par exemple, il est impossible de rester insensible à l’âge des disparus, comme nous le rappellent les pierres tombales de nos cimetières militaires. Ces jeunes gens qui ont combattu et contribué à nous sauver de la défaite lors des deux guerres mondiales n’avaient souvent que 18, 19 ou 20 ans.
Le voyage est un thème récurrent du récit de Noël. La Sainte Famille entreprit un voyage vers Bethléem et arriva sans abri. Les Rois mages firent un pèlerinage depuis l’Orient pour adorer Dieu au berceau du Christ ; et les bergers parcoururent les champs et les villes à la recherche de Jésus, le Sauveur du monde. Dans chaque cas, ils voyageaient avec d’autres et s’appuyaient sur la fraternité et la bienveillance d’autrui. À travers les épreuves physiques et morales, ils puisèrent une force intérieure.
Aujourd’hui encore, en ces temps incertains, ces modes de vie sont précieux pour toutes les grandes religions et nous offrent de profondes sources d’espoir : la résilience face à l’adversité, la paix par le pardon. Apprendre à connaître nos voisins et, en nous respectant les uns les autres, tisser de nouvelles amitiés. En effet, alors que notre monde semble tourner toujours plus vite, notre chemin peut s’interrompre, apaiser nos esprits – pour reprendre les mots de T.S. Eliot, « Au point d’immobilité du monde en mouvement » – et permettre à nos âmes de se ressourcer.
C’est dans cette richesse, forte de la diversité de nos communautés, que nous pouvons trouver la force de faire triompher le bien sur le mal. Il me semble essentiel de chérir les valeurs de compassion et de réconciliation, à l’image de la vie et de la mort de notre Seigneur.
Cette année, j’ai entendu tant d’exemples de cela, ici comme à l’étranger. Ces récits du courage triomphant de l’adversité me donnent de l’espoir, qu’il s’agisse de nos vénérables anciens combattants, des travailleurs humanitaires dévoués dans les zones de conflit les plus dangereuses de ce siècle, ou encore de la bravoure spontanée dont font preuve des individus et des communautés, se mettant instinctivement en danger pour défendre autrui. »
Lorsque je rencontre des personnes de confessions différentes, je trouve extrêmement encourageant de constater combien nous avons en commun : un désir partagé de paix et un profond respect pour toute vie. Si nous prenons le temps, dans notre cheminement de vie, de méditer sur ces vertus, nous pouvons tous rendre l’avenir plus prometteur.
Bien sûr, le plus grand pèlerinage de tous est celui que nous célébrons aujourd’hui : l’histoire de Celui qui « est descendu du Ciel sur Terre », « dont l’abri était une étable » et qui a partagé sa vie avec « les pauvres et les humbles ». Ce pèlerinage avait un but, annoncé par les anges : instaurer la paix sur Terre. Cette prière pour la paix et la réconciliation – pour « faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fassent » – qui a retenti dans les champs près de Bethléem il y a plus de deux mille ans, résonne encore aujourd’hui à travers le monde.
C’est une prière pour notre époque et pour nos communautés, tout au long de notre vie. C’est donc avec ces mots et de tout mon cœur que je vous souhaite à tous un Noël paisible et joyeux.
