Étiquette : Marie Stuart

La Bibliothèque nationale de France cachait un secret vieux de près de 450 ans. Une cinquantaine de lettres écrites en utilisant un alphabet inconnu ont finalement été décryptées. En lisant le contenu de la correspondance, les chercheurs ont compris qu'il s'agissait de lettres échangées entre la reine Marie Stuart, durant sa captivité, et Michel de Castelnau de La Mauvissière, l'ambassadeur de France en Angleterre. Lire aussi : Le chapelet porté par Marie Stuart à son exécution a été volé lors d’un cambriolage au château d’Arundel 55 lettres illisibles étaient archivées à la Bibliothèque nationale de France La revue Cryptologia a publié un article scientifique ce 8 février 2023 dans lequel on peut lire comment une équipe est parvenue à percer le mystère de lettres précieusement rangées depuis une éternité dans la Bibliothèque nationale de Fance (BnF). Les lettres étaient classées comme des documents chiffrés, dont on estimait l'écriture aux alentours de 1520-1530. De prime abord, il semblait aux archivistes que ces documents étaient liés aux renseignements secrets italiens. Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par @tudorsmania George Lasry, informaticien et cryptographe, Norbert Biermann, pianiste et professeur de musique, et Satoshi Tomokiyo, physicien et expert en brevets ont fait une découverte des plus surprenantes. Ils se sont mis à l'œuvre pour décoder les 55 lettres trouvées à la Bibliothèque nationale de France. Pour y parvenir, ils ont notamment fait appel à un ordinateur, à une analyse textuelle et une analyse contextuelle manuelle. Une cinquantaine de lettres écrites et codées par Marie Stuart durant sa captivité ont finalement été décryptées par un groupe de spécialistes (Photo : Gareth Fuller/PA Wire/ABACAPRESS.COM) Lire aussi : Les Stuart : Ces Bretons qui ont régné sur les îles britanniques pendant 350 ans La correspondance entre Marie Stuart et Michel de Castelnau de La Mauvissière déchiffrée En analysant les répétitions de caractères, comparé à du vocabulaire français, l'ordinateur est parvenu à trouver une logique et à donner un sens aux lettres. Après avoir établi une liste de correspondance des mystérieux caractères avec les lettres de l'alphabet, les chercheurs ont pu lire sans problème les textes qui se sont avérés être une correspondance. Le contenu des lettres ne laisse aucun doute quant à l'auteur. Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Allie (@theroyaltynerd) Les lettres ont été écrites entre 1578 et 1584 par Marie Stuart, lors de sa captivité. Elle a été décapitée le 8 février 1587. La reine d'Écosse, connue pour sa passion pour les chiffres, entretenait une correspondance avec Michel de Castelnau, seigneur de La Mauvissière, ambassadeur de France en Angleterre. « En déchiffrant les lettres, j'étais très, très perplexe et c'était un peu surréaliste. Nous avons déjà percé les codes secrets des rois et des reines et ils sont très intéressants, mais avec la reine Marie d'Écosse c'était remarquable car nous avions tant de lettres non publiées qui sont maintenant déchiffrées », a déclaré George Lasry à The Guardian. Dans les lettres, la reine catholique parlait de sa mauvaise santé, des conditions de sa captivité et de ses efforts pour négocier sa libération avec sa cousine Elizabeth 1e. Les lettres documentent aussi ses tentatives de convaincre certains fonctionnaires en les soudoyant avec des cadeaux. Elle mentionne aussi son fils, Jacques VI d'Écosse, qui finira par devenir Jacques 1e d'Angleterre. « Ces nouveaux documents, d'environ 50 000 mots, montrent que Marie était une analyste avisée et attentive aux affaires internationales », ajoute le Dr John Guy, auteur d'une biographie sur Marie Stuart, publiée en 2004. Ces documents « occuperont les historiens de Grande-Bretagne et d'Europe et les étudiants de la langue française et des premières techniques de chiffrement modernes pendant de nombreuses années à venir ».

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Une correspondance secrète de Marie Stuart déchiffrée : découverte de lettres codées et écrites en captivité par la reine d’Écosse