Le roi Willem-Alexander s’est adressé à la population, en ce jour de Noël. Le souverain a choisi cette année le vestibule du palais Huis ten Bosch pour délivrer son message aux Néerlandais.
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Le roi Willem-Alexander prononce son discours depuis le vestibule du palais Huis ten Bosch
Le roi Willem-Alexander des Pays-Bas, 58 ans, a choisi le vestibule de son domicile, le palais Huis ten Bosch, à La Haye, pour enregistrer son message de Noël. Le message de fin d’année du souverain néerlandais est toujours diffusé à 13 heures, le 25 décembre. Le chef de l’État a pour habitude de surprendre la population en choisissant un lieu différent pour enregistrer son message.

« Qu’est-ce qui rend l’histoire de Noël si belle ? Pourquoi continue-t-elle à toucher tant de gens ? », s’est interrogé le monarque néerlandais au début de son discours. « Cela tient à sa proximité et à sa familiarité. L’histoire de Noël unit les plus petits aux plus grands. Le Sauveur du monde vient nous apporter la paix. Non pas comme un super-héros, mais comme un nouveau-né dans une famille de charpentiers « ordinaire ».
Cela rend le message du salut plus concret. En tant que parent, on pense immédiatement à ses propres enfants. On veut ce qu’il y a de mieux pour eux et on ferait tout pour y parvenir. Et en même temps, on réalise que leur avenir est indissociable de celui de tous les autres enfants.

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Plus de 160 000 enfants naissent chaque année dans notre pays. Peut-être êtes-vous devenu(e) parent cette année. Peut-être êtes-vous devenu(e) grand-parent, oncle ou tante. Ou peut-être avez-vous rendu visite à des amis, des collègues ou des voisins après la naissance. C’est toujours un moment émouvant de voir naître une nouvelle vie.
Même si nos filles sont maintenant adultes, je me souviens encore très bien de ce que c’était. Le monde se rétrécit soudain. Tout devient silencieux. Tout est relatif, sauf ce petit être dans vos bras. Vous voulez le protéger de tout mal, le rendre heureux. Ce sentiment primal est très fort, même pendant les nombreuses nuits blanches.
En même temps, vous savez : c’est notre enfant, mais il ne nous appartient pas. Il nous a été confié. Chaque enfant est unique, avec ses propres talents et sa propre volonté. Le caractère unique de chaque enfant se révèle dès le berceau et s’affirme de plus en plus avec l’âge.
Être parent, c’est aussi savoir laisser ses enfants prendre leur envol. Les enfants veulent apprendre à faire du vélo le plus vite possible, sans petites roues. Ils veulent tracer leur propre chemin. Ils découvrent leurs limites en les dépassant. En tant que parent, il arrive qu’on ressente un peu d’anxiété. Mais faire des erreurs, c’est normal, à tout âge ! C’est seulement ainsi qu’on apprend à se connaître et qu’on devient une personne équilibrée et résiliente, capable d’affronter les risques et les difficultés de la vie.
Au-delà du seuil, le monde s’ouvre à nous. La question est : quel monde voulons-nous pour nos enfants ? Comment trouveront-ils l’espace nécessaire pour se découvrir ? Ils ne trouvent pas leur place dans un monde où les erreurs sont sévèrement punies, où les jeunes craignent d’être jugés sur leur apparence, leur origine, leur orientation sexuelle ou leurs réussites.
Nous ne voulons pas non plus d’un monde pour nos enfants où les désaccords et les conflits s’exacerbent constamment et où l’on se menace et se discrédite mutuellement, en ligne comme hors ligne. Ou un monde sans liberté, où les dictateurs s’emparent du pouvoir au détriment de la démocratie et de la justice. Et où nous sommes devenus les esclaves d’algorithmes tout-puissants et dénués d’âme.
Aucun monde ne saurait être un monde où notre environnement sain serait affecté par la pollution et le changement climatique. Quiconque croit en l’avenir d’un nouveau-né croit aussi en la nécessité de bâtir une société qui offre aux jeunes des perspectives et une compréhension, et qui tend la main à ceux qui trébuchent et ont besoin de se relever.
Que ce serait merveilleux si chaque génération avait pour premier objectif de léguer le monde à la génération suivante dans un état légèrement meilleur. Réussissons-nous ? Ce n’est certainement pas chose facile ! « Que les enfants soient plus heureux que leurs parents ne semble plus aller de soi », déclarais-je il y a douze ans lors de mon investiture. La situation internationale ne s’est absolument pas améliorée depuis.
Mais cela ne signifie pas que nous sommes impuissants ! Il y a tant de choses que nous pouvons faire près de chez nous. Cela commence par prendre soin de ce qui nous unit : notre démocratie et notre État de droit, notre environnement, notre liberté et notre responsabilité les uns envers les autres.
La résilience et l’autonomie sont des qualités essentielles. Mais sans une communauté où l’entraide, l’écoute et le soutien mutuel sont primordiaux, elles sont impossibles. Le sentiment d’appartenance à une communauté est fondamental. Il est important que les enfants l’intègrent dès leur plus jeune âge.
Les enfants s’aventurent dans le vaste monde. Toute l’affection du monde ne peut les protéger. On ne peut pas toujours les préserver de la douleur ou du mauvais sort. Faisons donc de notre mieux pour que notre monde reste un endroit vivable où personne n’est seul et où les forts veillent sur les plus vulnérables, les plus apeurés, les plus solitaires et les plus fragiles.
L’histoire de Noël nous ramène à l’essentiel. Elle nous parle à tous. Un nouveau-né. Un nouveau départ pour chacun d’entre nous. L’avenir est plein de promesses. Les jours les plus sombres reviennent. Nous avons laissé derrière nous le solstice d’hiver. Je vous souhaite à tous – où que vous soyez et quelles que soient vos circonstances personnelles – un joyeux Noël. »
