Le roi Philippe de Belgique a prononcé son traditionnel discours de Noël, ce 24 décembre 2025, dans les trois langues nationales. Le roi des Belges a souligné l’évolution du monde et la nécessité de garder le bien commun au cœur de nos actions. Le roi Philippe a également déploré « la longueur déraisonnable de la formation d’un gouvernement bruxellois. »
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Le roi Philippe prononce son discours de Noël 2025
Le roi des Belges prononce traditionnellement deux allocutions à la nation, chaque année. La première a lieu le 20 juillet, veille de la fête nationale, et la deuxième a lieu le 24 décembre, veille de Noël. Les deux discours sont préenregistrés dans les trois langues nationales et diffusés simultanément sur les chaînes nationales à 13 heures. Cette année, le roi Philippe, 65 ans, s’est adressé à la nation depuis la bibliothèque du château de Laeken.

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Le discours du roi Philippe est l’occasion pour le souverain de revenir sur l’année écoulée et de distiller certains messages, bien que le monarque ait le devoir de neutralité politique. Le roi Philippe profite généralement de ce moment qui lui est accordé pour aborder des sujets qui lui sont chers et proches de ses valeurs, notamment la tolérance, l’entraide et le soutien à la jeunesse. Cette année, son discours était axé sur le bien commun à quatre niveaux : mondial, européen, belge et bruxellois.

« Le bien commun nous appartient à tous. Il nous permet de vivre ensemble, dignement, en sécurité, dans un monde sain et juste »
À l’heure où nous nous posons beaucoup de questions sur l’évolution de notre monde, où nous appréhendons l’avenir avec inquiétude, j’aimerais vous adresser quelques mots sur le bien commun. Le bien commun nous appartient à tous. Il nous permet de vivre ensemble, dignement, en sécurité, dans un monde sain et juste.
Il doit rester au cœur de notre action, même lorsque cela exige de poser des choix difficiles. D’autant plus qu’il est aujourd’hui régulièrement relégué au second plan, voire rejeté au profit d’intérêts particuliers.
Au niveau mondial, la préservation du bien commun commence par la sauvegarde de notre planète. La dernière conférence sur le climat à Belém n’a sans doute pas rencontré toutes les attentes. Mais l’engagement de la communauté internationale se poursuit. Les efforts déployés ces dix dernières années portent leurs premiers fruits. Et un nouveau pas important a été franchi : les forêts tropicales ont été reconnues comme un bien commun mondial, essentiel pour la lutte contre les changements climatiques et la préservation de la biodiversité. La communauté internationale s’est engagée à mener des actions concrètes pour les préserver – notamment dans le Bassin du Congo.
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l’Europe s’est construite sur un projet de paix qui lui a permis de prospérer. Cette paix, notre bien commun le plus cher, est aujourd’hui menacée par des ambitions hégémoniques, en particulier en Ukraine. L’engagement de notre pays aux côtés du peuple ukrainien reste ferme et résolu. Notre position dans le dossier des avoirs russes ne le remet aucunement en cause. C’est le moment d’être tous solidaires au sein de l’Union européenne. Ne laissons personne nous diviser. Ensemble, nos démocraties sont bien plus robustes qu’on ne pourrait le croire.
Chez nous, le gouvernement fédéral a bouclé des négociations budgétaires difficiles. Les décisions qui ont été prises doivent contribuer au redressement des finances publiques, tout en préservant notre modèle social et notre prospérité. Il est normal qu’un exercice aussi compliqué – qui touche au cœur-même du bien commun – suscite des débats et des tensions. Il n’y a, en cette matière, pas de remède miracle ni de solution univoque.
Il faudra être vigilant quant à la mise en œuvre des mesures annoncées et ne pas perdre de vue les objectifs de départ – en s’assurant que la solidarité continue de bénéficier pleinement à ceux qui en ont le plus besoin.
À Bruxelles, j’ai rencontré de nombreuses personnes, ces dernières semaines, qui s’investissent pour le bien commun : collectifs de quartier, personnel soignant, agents de police ou encore personnel d’entretien des espaces publics. Des personnes qui prennent à cœur ce qu’elles font, certaines même de façon héroïque. Mais elles me font aussi part d’un certain découragement et d’un sentiment d’abandon face aux difficultés qu’elles rencontrent. Ces difficultés se sont aggravées par la longueur déraisonnable de la formation d’un gouvernement bruxellois.
À l’heure où les défis auxquels la région est confrontée deviennent de plus en plus criants, j’exhorte les négociateurs à se mettre enfin d’accord sur un programme au service du bien commun.
Mesdames et Messieurs, pendant les fêtes de fin d’année, réunis avec ceux qui nous sont proches, nous célébrons les liens qui nous unissent. Soyons conscients que dans les moments difficiles, prendre soin du bien commun renforce notre unité. Mon épouse, la Reine, et nos enfants se joignent à moi pour vous souhaiter une joyeuse fête de Noël et une heureuse nouvelle année.
