Le 6 mai 2023, cette date est mémorable pour le Royaume-Uni, mais également pour le monde entier. Ce fut le jour du sacrement du roi Charles III. Pour que la cérémonie se déroule dans les conditions exigées par le décorum, tout est travaillé avec le plus grand soin. De la couronne au sceptre, en passant par les vêtements sacrés, le trône, le saint chrême ou le carrosse, rien n’est laissé au hasard. Découvrez quelques faits plutôt insolites du rituel de couronnement, aussi bien pour le roi Charles III que ses prédécesseurs.
Un carrosse d’or : pour le sacrement et les jubilés
Lors de la cérémonie, le roi est conduit dans un carrosse, mais pas n’importe lequel. Il s’agit d’un carrosse d’or, surnommé le Gold State Coach. Arborant un style rococo, ce carrosse vaut en effet son pesant d’or. Il pèse environ 4 tonnes et possède une longueur de 7 mètres. Tiré par 8 chevaux, probablement identiques à ceux que l’on retrouve dans les courses hippiques, il est conçu dans du bois doré.
En 1762, ce véhicule fut employé par le roi George III. Il est agrémenté de diverses illustrations, à l’instar des trois anges qui représentent les esprits qui protègent l’Angleterre, l’Irlande et l’Écosse. Ces anges maintiennent l’épée du roi, son sceptre et sa couronne. Sur la partie avant, on observe deux énormes tritons. Le carrosse est dépourvu de cocher. Il est cependant guidé en postillon. Grandiose non !
Le lit de Westminster : toute une histoire dans un lit
Alors que le palais de Buckingham n’était pas encore érigé, les souverains résidaient dans le palais de Westminster. La veille du couronnement, ils y dormaient, avant d’aller à l’abbaye située à proximité, pour assister au sacrement.
Cette tradition a été conservée. Aujourd’hui, le lit à baldaquin royal installé dans le Parlement est à la disposition du roi. Le lit, particulièrement imposant, est large de deux mètres et mesure trois mètres de hauteur. Des incrustations dorées et des tentures viennent enjoliver le meuble.
Le Saint Chrême, pour l’onction du roi
Un rituel d’onction se déroule avant que le roi soit couronné. Ceci, avec une huile sanctifiée et parfumée, symbolisant le fait que le corps du roi est sacré. Tout en effectuant un signe de croix sur le cœur, les paumes et la tête du roi, l’archevêque de Canterbury verse quelques gouttes du saint chrême. Ceci, afin d’indiquer que le souverain doit son autorité à Dieu.
Fait assez insolite : le saint chrême a été sanctifié et béni par l’archevêque anglican de Jérusalem et par Théophile III, le patriarche orthodoxe, au sein de l’église du Saint Sépulcre. C’est à cet endroit que les chrétiens rendent hommage au tombeau de Jésus-Christ. D’après la tradition, le tombeau a été enfoui avant que le Christ ressuscite.
Le trône pour le couronnement du monarque
Le trône de Westminster constitue une pièce fondamentale de la cérémonie. Aussi nommée King Edward’s chair, cette chaise royale a servi pour quasiment tous les régnants d’Angleterre, et ce, depuis presque plus de 7 siècles.
Le trône est façonné dans du chêne, puis initialement couvert de feuilles d’or. Il est soutenu par 4 lions travaillés par sculpture. Sous le siège, l’on remarque une partie creuse destinée à accueillir la Pierre de Scone, un morceau de grès employé en guise de piédestal pour les sacres des anciens souverains écossais. Au fil des années, la chaise s’est dégradée. Pour le dernier couronnement, elle a dû être rénovée.
Qu’en est-il des vêtements sacrés ?
Au cours de la cérémonie, différentes tenues sont portées par le roi. Et chacune d’elles revêt un symbole spécifique. Lors de l’onction, il doit retirer ses habits d’apparat et enfiler une chape en lin blanc appelée le Colobium sindonis, évoquant son humilité et sa condition mortelle face à Dieu.
Après cela, il se vêt d’un manteau de soie doré avec des manches longues, tel un vêtement byzantin. Le manteau se pare d’une écharpe au niveau des épaules, afin de marquer le caractère divin de la royauté, de même que sa fonction en tant que chef d’Église.