Jayavarman VII : portrait du plus prestigieux des rois Khmers

Jayavarman VII fut le dernier roi des Khmers et l’une des figures les plus importantes de l’histoire du Cambodge. On lui attribue l’unification du pays et la reconquête d’Angkor, l’ancienne capitale du Cambodge.

Sous son règne, entre 1181 et 1219, la société cambodgienne a connu un grand essor culturel et artistique ainsi qu’une grande prospérité économique. Cette période a jeté les bases du développement futur de l’art, de l’architecture et de la religion au Cambodge.

Au cours de cet âge d’or, le roi Jayavarman VII, qui était un fervent bouddhiste, a notamment commencé la construction du célèbre temple d’Angkor Wat, le plus grand monument religieux au monde. Achevé après sa mort, il est aujourd’hui devenu l’une des attractions touristiques les plus populaires du Cambodge.

Veuillez noter que pour visiter les traces et vestiges de l’Empire khmer, la plupart des voyageurs étrangers ont besoin d’obtenir un visa pour le Cambodge.

Le temple d’Angkor Wat (Photo : Wikimedia Commons)

Portrait du roi Jayavarman VII

Jayavarman VII est né vers 1166 de notre ère, à une époque où le Cambodge était divisé en plusieurs royaumes concurrents. À la mort de son père, Dharanindra Varman II, le Cambodge connaît une période de turbulences, marquée par des invasions de la Thaïlande et du Vietnam, ainsi que par des conflits internes entre factions rivales.

Au cours de cette période, le roi Jayavarman VII organise la lutte pour l’indépendance. En moins de cinq ans, il réussit à chasser les envahisseurs et à établir sa domination sur le territoire cambodgien, notamment grâce à la reconquête de l’ancienne capitale d’Angkor.

En 1181, il est couronné roi d’un Empire khmer reconstitué et entame un règne relativement stable et pacifique de plus de 30 ans jusqu’à sa mort en 1219. Il porte alors l’empire à son apogée, en termes d’expansion territoriale, de construction et d’architecture.

Jayavarman VII est habituellement représenté sans bras (Photo : Wikimedia Commons)

Jayavarman VII : un fervent bouddhiste

Le roi Jayavarman VII était dévoué au bouddhisme mahāyāna, notamment à la suite de son mariage avec la princesse Jayarajadevi, profondément pieuse. Cette foi s’inscrit à contre-courant des traditions de la royauté cambodgienne et rejette la religion d’État de l’époque, l’hindouisme.

Jayavarman VII souhaite suivre l’exemple de Bouddha et affirme que toute personne peut atteindre l’illumination, quel que soit son statut social. Il aurait également rejeté l’idée du système de castes pour une société plus juste et plus paisible selon les préceptes du bouddhisme.

Les croyances et pratiques bouddhistes ont été progressivement acceptées au sein de la communauté cambodgienne et de nombreux temples et monuments religieux ont été édifiés à travers le pays.

Programme de construction et expansion de l’Empire khmer

Au cours de son règne, le roi Jayavarman VII a continué de mener plusieurs actions militaires et a annexé une série de régions du Laos, de la Birmanie et de la péninsule malaise à son empire.

Outre son programme militaire, il a consacré d’importantes ressources à la construction de monuments religieux aux influences bouddhistes au sein de son royaume. Il a également contribué à la construction d’hôpitaux, à la restauration du réseau routier et à la reconstruction de la célèbre cité d’Angkor, alors appelée Angkor Thom.

En effet, à la suite de la reconquête d’Angkor, la cité est dévastée et il faudra attendre 3 ans pour que la ville soit reconstruite. Sous l’impulsion de Jayavarman VII, Angkor devient un sanctuaire bouddhiste et les travaux de construction de l’immense site d’Angkor Wat sont entamés.

Les nouveaux temples bouddhistes édifiés à Angkor, ainsi que dans les territoires conquis du Laos et de la Thaïlande, ont été commandités par le roi en gage de gratitude à Bouddha pour l’expansion et la prospérité de l’Empire khmer.

Fin de l’empire et influences sur le Cambodge

Jayavarman VII est considéré comme le dernier grand roi d’Angkor. À sa mort en 1219, l’immense Empire khmer entame progressivement son déclin en raison de nombreux troubles, rébellions et guerres territoriales avec les puissances voisines.

Angkor, la capitale, est conquise en 1352 et doit être déplacée à Phnom Penh. La cité est alors pillée et abandonnée dans les années qui suivent et le sanctuaire d’Angkor Wat reste le seul témoin de la prospérité de la région.

Au cours de son règne, Jayavarman VII avait réussi à créer un État motivé par le bouddhisme et voué à répondre aux besoins de la population cambodgienne. Son héritage culturel et religieux continue d’avoir une influence importante sur le Cambodge actuel, ainsi que sur la Thaïlande, le Laos et la Birmanie.