Le grand-duc et la grande-duchesse de Luxembourg ont passé quelques jours dans le Sud-Ouest de la France, invités au Festival du film francophone d’Angoulême. Entre moments de détente, projections, cérémonies et déjeuners officiels, les souverains luxembourgeois ont également accordé une interview au journaliste Patrick Simonin, intrigué par la présence des LL.AA.RR. à Angoulême. L’interview diffusée sur TV5 Monde a permis aux souverains de s’exprimer sur leurs liens avec la Francophonie et leur attachement pour le français et la culture francophone.
Le grand-duc et la grande-duchesse de Luxembourg au Festival du film francophone d’Angoulême
Cette année, le Festival du film francophone d’Angoulême mettait le grand-duché de Luxembourg à l’honneur, en sélectionnant 9 productions ou coproductions luxembourgeoises, dont le film Les Hirondelles de Kaboul, qui a été récompensé lors de la remise des prix. Interrogé sur la fierté de voir son pays mis à l’honneur dans un festival de grande ampleur en France, le grand-duc Henri n’a pas caché son enthousiasme : « Aujourd’hui, être le pays d’honneur du festival d’Angoulême est quelque chose de tout à fait particulier, parce que ça nous permet de présenter l’art cinématographique luxembourgeois dans le cadre d’un festival francophone et français, ce que nous aimons évidemment beaucoup ».

La grande-duchesse Maria Teresa s’est montrée ravie de sa présence au festival. « C’est très important d’être là aujourd’hui. Je suis très heureuse de cette complicité qu’il y a entre la France et le Luxembourg, au niveau de la production cinématographique ; Il y a énormément d’acteurs, comme Nathalie Baye, qui est venue très souvent, pour ne nommer qu’elle. Les liens entre la France et le Luxembourg sont très très forts. »
Le Luxembourg a développé son industrie du cinéma pour diversifier ses activités
Le grand-duc Henri a également expliqué les raisons pour lesquelles le cinéma s’est développé au Luxembourg. « Il y a 30 ans, a été lancé le Film Fund (…) un fond créé pour diversifier l’économie. Le Luxembourg était essentiellement un pays industriel, avec une grosse sidérurgie. Et dans les années 80, au moment de la crise de la sidérurgie, le gouvernement de l’époque s’est demandé dans quoi il allait diversifier l’économie. Et une des possibilités était justement de développer tout ce qui était audiovisuel, télécommunications et autres ». Le grand-duc a donné l’exemple de la société RTL, fondée avant l’après-guerre, devenue une multinationale très importante par après. Comme autre exemple, le souverain a également cité la création de la société de satellites SES.
La grande-duchesse Maria Teresa confie parler le français à la maison
La grande-duchesse a rappelé que le Luxembourg compte entre 1000 et 1200 professionnels du cinéma dans le pays, ce qui est considérable. Le couple grand-ducal a également été interrogé de façon plus précise sur son attachement à la France et au français en particulier. Son Altesse royale, le grand-duc a qualifié le Luxembourg de « trait d’union », entre le monde germanophone et francophone. « Nous sommes toujours très attachés à la Francophonie », souligne Maria Teresa.
La grande-duchesse s’est confiée de façon intime et rare sur son rapport à la langue française, elle qui est née à Cuba et qui a l’espagnol pour langue natale. « Nous avons toujours parlé le français ensemble. Nous parlons le français et le luxembourgeois en famille évidemment, mais le français a une part importante. La Francophonie est un territoire de cœur pour nous. C’est une langue qui pour moi, personnellement n’est pas ma première langue. J’ai appris le français à New York, en tant que petite fille, en allant à l’école française. Cette internationalité de la langue française est merveilleuse. C’est ma langue aujourd’hui. Un jour je me suis étonnée que je rêvais en français et j’ai su que cette langue m’avait adoptée et depuis, c’est ma langue de cœur. »
Hier, le Festival du film francophone d’Angoulême s’est clôturé par une cérémonie de remise de prix. La veille, le couple souverain avait déjeuner à la mairie et visité la cathédrale de la ville afin de permettre au grand-duc de se recueillir devant la statue de Jean d’Orléans, l’un de ses ancêtres qui fut comte d’Angoulême et comte de Périgord. Dans la matinée, Henri et Maria Teresa ont profité d’un petit moment de temps libre pour se balader dans le marché des Halles d’Angoulême.