Depuis la création de l’Église d’Angleterre en 1534, jamais un monarque britannique ne s’était autant rapproché de l’Église catholique que le roi Charles III. Ce jeudi, le roi Charles III, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, et le pape Léon XIV, chef de l’Église catholique, ont prié ensemble lors d’une cérémonie œcuménique. Tous deux défenseurs de la « Protection de la Création », les deux chefs d’État ont uni leurs prières dans la chapelle Sixtine.
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Le pape Léon XIV et le roi Charles III réunis à la chapelle Sixtine pour une prière historique
Le roi Charles III rêvait de cette visite au Vatican depuis le début de son règne en 2022. Peut-être même y pensait-il depuis des années en tant qu’héritier du trône. Ce 23 octobre, le monarque britannique de 76 ans, réalise ce souhait de rencontrer le pape au Vatican. La visite d’État était programme en avril dernier afin de la combiner avec la visite d’État en Italie. La santé précaire du pape François avait contraint Charles III d’annuler cette visite.
Ce jeudi, la visite d’État se concrétise enfin, avec un nouveau pape. Le roi Charles et la reine Camilla avaient rendu une visite privée au pape François lors de leur passage à Rome en avril, faute de pouvoir effectuer la visite d’État. Le pape François est décédé quelques jours plus tard. C’est finalement sous le pontificat du pape Léon XIV qu’a lieu ce moment historique. Le pape Léon XIV a accueilli le monarque britannique au palais apostolique pour débuter cette visite d’État.
Après l’accueil au palais apostolique, les deux chefs d’État ont pris la direction de la chapelle Sixtine pour vivre un autre moment historique. Ensemble, le souverain pontife et le souverain britannique, ont prié. Après la rupture du roi Henri VIII avec l’Église catholique, les monarques britanniques ont coupé tous les ponts avec les papes. En 1982, la reine Elizabeth fut la première monarque à accepter la venue d’un pape, Jean-Paul II, au Royaume-Uni.
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Le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre et le chef de l’Église catholique prient pour la protection de la création
La venue du roi Charles III a lieu au cours de l’Année sainte 2025. Cette année jubilaire, célébrée par l’Église catholique, ouvre à la réflexion sur le thème des pèlerins de l’espérance. Autre date importante, cette visite coïncide avec le 10e anniversaire de l’encyclique environnementale Laudato Si’ du pape François. Cette encyclique porte « sur la sauvegarde de la maison commune ». La préoccupation majeure du roi Charles III pour l’environnement n’est plus à mentionner. En tant que prince de Galles, Charles en avait fait son cheval de bataille.
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Depuis son accession au trône, le roi Charles III se présente comme le monarque de toutes les confessions. Sa position de souverain fait de lui le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, soit le primat de tous les Anglicans. Les autres religions sont de plus en plus représentées au Royaume-Uni et Charles ne souhaite exclure aucun citoyen. Il est donc impliqué depuis trois ans dans l’engagement interreligieux, ce qui explique le pont qu’il souhaite à présent construire avec l’Église catholique, en prenant pour fondation l’encyclique environnementale du pape François.
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Une cérémonie œcuménique spéciale était célébrée à la chapelle Sixtine, sur le thème de la « Protection de la Création ». Le pape Léon XIV partage les idées de son prédécesseur sur les questions environnementales. L’archevêque d’York, Stephen Cottrell, et le pape Léon XIV ont concélébré cette cérémonie inédite. En 1534, le roi Henri VIII signe l’Acte de suprématie, plaçant le monarque anglais décisionnaire de la vision religieuse. L’Église d’Angleterre est protestante, mais elle garde une foi très proche du catholicisme. Elle est épiscopalienne, ce qui signifie qu’au sommet de la hiérarchie de gouvernance se trouvent les évêques.
Les enfants du Chœur de la Chapelle royale de Sa Majesté et du Chœur de la chapelle Saint-Georges de Windsor ont chanté pendant la cérémonie, accompagnés par le Chœur de la chapelle Sixtine. Le caractère œcuménique se reflétait dans la liturgie. Elle comprenait un hymne de saint Ambroise de Milan, interprété dans une traduction anglaise de saint John Henry Newman. John Henry Newman, prêtre anglican, s’est converti au catholicisme en 1845. En septembre, le roi Charles III s’était rendu auprès de la congrégation de l’oratoire de saint Philippe Néri à Birmingham pour rendre hommage à saint John Henry Newman. Newman a été canonisé par le pape François en 2019, cérémonie à laquelle Charles avait assisté. Le 1er novembre 2025, le pape Léon XIV accordera le titre de docteur de l’Église à Newman. Le titre de docteur de l’Église est rare et prestigieux. Il n’est détenu que par 37 saints.
L’année 2025 est une année de fête pour tous les catholiques. Depuis 1300, la papauté invite les catholiques à se concentrer sur leur vie spirituelle lors des Années saintes ou Années jubilaires, qui ont lieu tous les 25 ans. Certains papes ont aussi déclaré des années jubilaires exceptionnelles, comme ce fut le cas en 1933 et 1983. Lancée au début de l’année par le pape François, placée sous le thème de l’espérance, l’année 2025 se terminera sous la direction du pape Léon XIV.
Après la cérémonie, le roi Charles et le pape Léon XIV ont participé à une réunion sur le développement durable dans la Sala Regia, tandis que la reine Camilla rencontrait au même moment les chœurs dans la chapelle Sixtine. Après la réunion et la rencontre avec les chœurs, Charles et Camilla ont fait leurs adieux au souverain pontife dans la Sala Regia. Le roi Charles poursuit ensuite sa visite, en rejoignant la basilique Saint-Paul-hors-les-murs, une des quatre basiliques majeures de Rome ayant un lien avec la Couronne. Charles y recevra notamment le titre de Confrère royal et un siège lui sera dédié dans la basilique.
