Le prince Betrand d’Orléans-Bragance, 79 ans, a tenu à s’exprimer, suite à des propos qu’on lui attribue et qui ont été mal interprétés. Le prince Bertrand est l’héritier de son frère, le prince Luiz, 82 ans, sans enfants, actuel prétendant au trône impérial brésilien. Le prince Bertrand joue également le rôle de porte-parole de sa famille, au vu du grand âge de son frère, et il est très présent sur les réseaux sociaux et actif dans les mouvements monarchiques. Alors qu’il prenait part à une conférence virtuelle menée par la Fondation Alexandre de Gusmão (FUNAG), des propos concernant le métissage des Brésiliens ont été repris dans la presse et déformés. Le prince impérial a tenu à s’expliquer et à étayer ses propos en mentionnant une lointaine ascendance étrangère de la famille impériale du Brésil.
Des propos mal interprétés
Le 16 juin dernier, le prince Bertrand d’Orléans-Bragance prenait part à la conférence virtuelle sur « Le Brésil dans la conjoncture internationale post-coronavirus », organisée par le FUNAG, un organe officiel dépendant du ministère des Relations extérieures. Après cette conférence, la presse brésilienne a retiré quelques propos du prince hors de leur contexte. « Certains médias m’ont attribué la déclaration suivante : “Il n’y a pas de racisme dans le pays” », déclare à présent le prince Bertrand dans une lettre formelle émise par son secrétariat. « Pour utiliser ce terme à la mode, c’est encore une autre “fake news” de la grande presse d’aujourd’hui déjà si discréditée. »
Le prince Bertrand du Brésil se défend
« Ce que j’ai dit, mot pour mot est ceci : “Alors que certains pays ont un problème racial très violent, ici ce n’est pas le cas. Ils essaient de créer ce problème racial, mais ils ne peuvent pas le faire; ici, nous nous entendons tous bien. Chaque Brésilien a un peu de de sang blanc, de sang indien et de sang noir. Cela a donné un mélange extraordinaire. Nous avons un peuple fabuleux, un peuple qui a une chaleur humaine qu’aucun autre n’a.” »
« Aujourd’hui, je confirme et réitère mes paroles du 16 juin. En fait, au Brésil il y a des problèmes, mais nous ne divisons jamais nos compatriotes, et nous ne connaissons jamais les apartheids dans ce pays. Parce que (à l’exception peut-être des familles qui ont immigré il y a seulement un an ou deux) chaque Brésilien apporte la foi et l’esprit d’entreprendre des portugais, l’esprit intuitif et merveilleux des Indiens et la gentillesse, la force et l’affection des Africains, qui plus tard ont été ajoutés aux bonnes caractéristiques des Allemands, des Italiens, des Libanais, des Japonais et tant d’autres peuples qui sont venus dans cette terre bénie de Santa Cruz. »
Le prince Betrand d’Orléans-Bragance parle de l’ascendance étrangère de la famille impériale
Après avoir rappelé que c’est « grâce à ce merveilleux métissage que le peuple brésilien est bon », le prince à lui-même rappelé qu’il était métissé. « La famille impériale elle-même a du sang noir qui coule dans ses veines, par la princesse Zaida de Séville, mariée au roi Afonso VI, roi de León (…) et par Ludovic le Maure, duc de Milan. » Rappelons tout de même ici que Ludovic le Maure n’était pas étranger. Né Ludovico Sforza, il portait le surnom de « maure » car il avait un teint basané. Quant à la princesse Zaida, elle serait la fille du dernier émir de Séville, Abbad III. D’abord maitresse puis épouse du roi Alphonse VI, la princesse Zaïda, convertie au catholicisme à son mariage aurait utilisé le nom d’Isabelle et la date de sa mort serait en 1099 (la date n’est pas certaine).
« Mon arrière-grand-père, le comte d’Eu, après avoir dirigé les troupes victorieuses de la Triple Alliance pendant la guerre du Paraguay, a aboli l’esclavage dans le pays voisin. Isabelle a sacrifié son Trône pour que le Brésil ait le bonheur de marquer de célébrations et de fleurs ce que d’autres pays ont eu le malheur de marquer par des combats fratricides et des effusions de sang ». En effet la signature de la Loi d’or par Isabelle, qui agissait en tant que régente du Brésil, reste l’un des actes historiques forts du pays.
« Par conséquent, en tant que prince brésilien et catholique, héritier de notre glorieux héritage et conscient de mes responsabilités envers mon pays et mon peuple, je ne pourrais jamais adhérer à des idéologies étranges et trompeuses (…). Rappelons-nous toujours qu’une Nation est avant tout une grande famille avec un destin commun à accomplir », conclut le descendant de l’empereur Pierre II, qui termine par une prière à la Sainte Vierge pour qu’elle continue à veiller sur le Brésil.
Revoir la conférence dont il est question ici :
Source : Secrétariat de la famille impériale