Le roi Felipe VI a passé sa journée de jeudi à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, à l’occasion de la remise du prestigieux prix international remis chaque année dans la salle de couronnement de Charlemagne à une personnalité ayant œuvré pour l’Europe. Après une messe dans la cathédrale de la ville, le roi Felipe a assisté à la remise du Prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le roi Felipe à la cathédrale d’Aix-la-Chapelle
En 2018, le roi Felipe VI d’Espagne, accompagné du grand-duc Henri de Luxembourg, avait assisté à la remise du Prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle au président français Emmanuel Macron. En 2019, le roi Felipe VI était de retour à Aix-la-Chapelle, cette fois-ci pour assister à la remise du même prix au Secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Habitué à honorer les lauréats de sa présence, il a fallu attendre six ans pour que le roi d’Espagne retourne à Aix-la-Chapelle, ce jeudi 29 mai, pour assister à la remise du prix 2025.
Le roi Felipe VI, 57 ans, est arrivé à Aix-la-Chapelle, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, aux petites heures du matin. Le souverain espagnol s’est immédiatement rendu à la cathédrale de la ville, où il a été reçu par la maire, Sybille Keupen, et l’évêque d’Aix-la-Chapelle, Mgr Helmut Dieser. Après les salutations, le roi Felipe a pris place au premier rang de la cathédrale et a assisté à une messe.
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Cérémonie de remise du Prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle
Après la messe, le roi Felipe a pris la direction de l’hôtel de ville, qui est situé à côté de la cathédrale. L’hôtel de ville est l’un des bâtiments gothiques les plus somptueux de la ville. Sa salle la plus célèbre est la salle de couronnement de Charlemagne, qui servait de lieu de réception pour organiser les banquets après la cérémonie de couronnement à la cathédrale. C’est dans cette salle qu’ont eu lieu tous les banquets de couronnement au Moyen-Âge. Les banquets faisaient intégralement partie du rituel de couronnement, jusqu’au couronnement de François II en 1792 et dès 1562, Aix-la-Chapelle a été délaissée pour d’autres villes, d’abord Francfort.
La salle de couronnement de Charlemagne a été construite en 1349 sur les fondations de l’ancien palais de l’époque carolingienne. Aix-la-Chapelle fut la capitale du Saint-Empire germanique de l’an 800 jusqu’au 16e siècle. C’est sous les ogives de cette salle historique qu’est remis chaque année le Prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle, remis cette année à Ursula von der Leyen. Elle est la troisième présidente de la Commission européenne à obtenir ce prix après Roy Jenkins en 1972 et Jacques Delors en 1992.
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Ursula von der Leyen distinguée du Prix Charlemagne d’Aix-la-Chapelle
Ce prix a été fondé en 1949 et a été décerné pour la première fois en 1950 au comte Richard Coudenhove-Kalergi, un géopolitologue et philosophe autrichien. Ces dernières années, le prix a été remis en 2024 à l’ancien grand-rabbin de Moscou et président de la Conférence des rabbins européens, Pinchas Goldschmidt. En 2023, le prix a été décerné au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Parmi les récipiendaires précédents on retrouve Emmanuel Macron, Herman van Rompuy, Klaus Iohannis, le pape François, Martin Schultz, Tony Blair ou encore Bill Clinton, Valéry Giscard d’Estaing et même la reine Beatrix des Pays-Bas.
Le roi Felipe a assisté à la cérémonie de remise du prix et il était chargé de prononcer le discours de félicitations à la récipiendaire. Le roi Felipe a expliqué qu’Ursula von der Leyen « incarne l’esprit européen et mérite donc amplement ce prix ». La femme politique allemande de 66 ans est à la tête de la Commission européenne depuis cinq ans et demi et elle a déjà dû « gérer des crises très importantes pour l’Europe avec beaucoup de succès et en favorisant l’unité », souligne le roi Felipe. « C’est le cas des négociations sur le Brexit, où le maintien de l’unité et de la cohérence européennes était central, de la réponse à la pandémie de Covid19, où la rapidité et l’ampleur étaient essentielles à l’efficacité de nos actions, ou du lancement des fonds Next Generation qui ont été si vitaux pour de nombreuses économies de l’UE ».
« Elle est désormais confrontée à de nouveaux et importants défis. Parvenir à une paix équitable en Ukraine, faire respecter le droit international dans la guerre à Gaza, naviguer dans un système commercial international en voie de fracture, conduire l’Europe vers une ère de véritable autonomie stratégique ou défendre le multilatéralisme. Au cœur de ces efforts se trouve un engagement ferme en faveur d’un ordre international fondé sur des règles, fondé sur des valeurs universelles : la liberté, les droits de l’homme, la coopération et la justice ».
Les discours du roi Felipe, du maire d’Aix-la-Chapelle et de la lauréate de cette année étaient entrecoupés par des intermèdes musicaux : l’hymne de Charlement, l’hymne européen, la pièce musicale Tu virginium corona de Wolfgang Amadeus et la troisième oraison de la Sinfonía amorosa e giocosa d’Anno Schreier. La cérémonie s’est terminée par une photo de groupe sur le balcon de l’escalier principal. Ensuite, le roi Felipe a fait ses adieux aux autorités et est rentré en Espagne en montant à bord de son avion qui l’attendait à la base aérienne de l’OTAN à Geilenkirchen.
