Ce mardi, le roi Philippe et la reine Mathilde ont accompagné le président italien Sergio Mattarella tout au long de la deuxième journée de sa visite d’État en Belgique. Le couple royal belge et le président italien ont rendu hommage aux victimes italiennes de la tragédie du charbonnage du Bois du Cazier à Marcinelle.
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Le président Sergien Mattarella en visite au charbonnage du Bois du Cazier
Le président italien Sergio Mattarella est en visite d’État pour trois jours en Belgique. Après une première journée, ce lundi, à la rencontre des autorités du pays, le président Mattarella a passé une deuxième journée à Bruxelles et à Marcinelle. Ce mardi 21 octobre, dans la capitale, le président italien, accompagné de sa fille Laura Mattarella, a d’abord visité la Bibliothèque royale avec le roi Philippe et la reine Mathilde. Ils y ont découvert des manuscrits des œuvres de Dante Alighieri.


Après la visite à la Bibliothèque royale, le roi Philippe, la reine Mathilde, Sergio et Laura Mattarella ont pris la direction de Marcinelle, dans le Hainaut. Marcinelle est une section de Charleroi, qui abrite des industries lourdes. Dès le début du 19e siècle, des charbonnages ont ouvert à Marcinelle, dont le site minier situé au lieu-dit du Bois du Cazier. Le 8 août 1956, vers 8 heures du matin, un incendie se déclara au Bois du Cazier, causant la mort de 262 ouvriers. Parmi ces victimes, 136 étaient de nationalité italienne.


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Les deux chefs d’État ont rendu hommage aux victimes de la tragédie de 1956
Le président italien tenait à rendre hommage à ces immigrés italiens qui ont perdu la vie dans la mine de charbon. En ce jour funeste de 1956, 275 hommes travaillaient dans la mine dont 9 se trouvaient à 1100 mètres de profondeur et plus de la moitié à environ 1000 mètres. Le roi Baudouin s’était déplacé sur place dès 19 heures, le jour de la catastrophe. Les opérations de sauvetage et d’extinction de l’incendie ont duré plusieurs semaines, demandant l’intervention de pompiers et secouristes français et allemands.

« Ce lieu symbolise l’esprit et le dévouement de ceux qui, venus d’Italie et d’autres pays européens, se sont battus – par un travail acharné – pour se relever, eux et leurs familles, des ravages de la Seconde Guerre mondiale », a déclaré le président lors de sa visite, comme le rapporte la RAI. « La Belgique a été une terre d’accueil, et les communautés d’origine italienne ont répondu avec ardeur et créativité ». Le président s’est dit « reconnaissant » envers les souverains, qui ont choisi d’inscrire cette étape à Marcinelle au programme de la visite d’État.


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Plus d’une dizaine de millions de personnes vivant dans les territoires de la péninsule italienne ont quitté leur région pour s’installer dans les pays plus industrialisés du nord de l’Europe, entre le début du 19e siècle et la Première Guerre mondiale, mais l’immigration massive vers la Belgique a eu lieu après la Seconde Guerre mondiale. Un protocole entre la Belgique et l’Italie, signé en 1946 et effectif en 1948, a encadré l’immigration italienne comme main-d’œuvre. En échange de charbon envoyé vers l’Italie, des dizaines de milliers d’Italiens étaient envoyées dans les mines en Belgique. Au début des années 60, environ 44% des étrangers vivant en Belgique étaient des Italiens. Aujourd’hui, des centaines de milliers de Belges ont des origines italiennes, avec une forte concentration dans les régions historiquement liées aux activités minières.