Ce 21 octobre 2024, le roi Charles III entamait la deuxième étape de son voyage en Australie. Après Sydney, le souverain rejoignait la capitale, Canberra. Le discours du roi d’Australie au parlement était le moment politique le plus attendu de ce voyage. Une sénatrice autochtone est sortie de ses rangs en tenue traditionnelle, vociférant des menaces et des insultes à l’encontre du roi Charles III. La sénatrice a été évacuée des lieux, provoquant un moment de flottement embarrassant lors de cette visite.
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Le roi Charles III s’adresse au parlement australien lors de sa visite à Canberra
Le roi Charles III est arrivé à Sydney vendredi dernier, accompagné de la reine Camilla. Ce lundi 21 octobre 2024, le roi Charles III a rejoint la capitale, Canberra, ville de moins d’un demi-million d’habitants où sont installées les institutions fédérales du pays. Le roi et la reine ont été accueillis à la sortie de leur avion par « tante » Serena Williams, une aînée du peuple Ngunnawal, qui a procédé à la cérémonie d’accueil traditionnel par la fumée.
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Le roi Charles III et la reine Camilla ont effectué plusieurs visites à Canberra, ainsi qu’une cérémonie d’hommage au pied de l’Australian War Memorial. L’événement le plus marquant et le plus attendu de la journée s’est déroulé au parlement australien. Le roi Charles III est le chef d’État de 15 pays, dont le Royaume-Uni et l’Australie. Son voyage est exceptionnel puisqu’il est seulement le deuxième monarque à poser les pieds sur le sol australien, après sa mère.
Son passage au parlement australien est aussi important puisque le souverain est symboliquement le troisième élément qui constitue le pouvoir législatif du pays avec le Sénat et la Chambre des représentants. Certains espéraient que le roi Charles III profite de ce voyage pour prononcer un discours fort, dans un pays aux relents républicains. En 1999, les Australiens s’étaient prononcés, via un référendum, à 54% pour le maintien de la monarchie. Le roi Charles a, encore récemment, rappelé qu’il appartenait pleinement aux Australiens de décider du régime de leur pays. Tout comme Elizabeth II avant lui, Charles prône l’autodétermination des peuples et acceptera le choix démocratique des Australiens.
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Le roi Charles III évoque le « cheminement de la nation vers la réconciliation » sans s’attarder sur la traite des Aborigènes
L’animosité des représentants des peuples autochtones envers les descendants des Européens est l’une des raisons qui poussent certains Australiens à vouloir détrôner le roi Charles. Dans son discours prononcé ce lundi face aux sénateurs et députés, Charles III a rapidement mentionné les peuples indigènes, sans prononcer de véritables excuses concernant les agissements passés, contrairement à ce que certains espéraient.
« Permettez-moi également de dire à quel point j’ai apprécié l’émouvante cérémonie de bienvenue au pays de ce matin, qui m’offre l’occasion de rendre hommage aux propriétaires traditionnels des terres », a déclaré le Roi. « Au cours de mes nombreuses visites en Australie, j’ai été témoin du courage et de l’espoir qui ont guidé le long et parfois difficile cheminement de la nation vers la réconciliation », a continué le souverain. Il s’agit ici des seules mentions que le roi Charles fera à l’égard des indigènes.
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Une sénatrice s’en prend au roi d’Australie et est évacuée de force
Après son discours, durant l’hymne national, la sénatrice Lidia Thorpe a fait irruption en tenue traditionnelle et a proféré des menaces à l’encontre du souverain. Lidia Thorpe est la première sénatrice autochtone de l’État de Victoria. Elle a été élue sous l’étiquette du parti écologique en 2020, puis elle a été renvoyée du parti en raison de désaccords sur les sujets coloniaux. Elle siège à présent sans étiquette. Elle s’était fait remarquer lorsqu’elle avait refusé de prêter son serment d’allégeance à la reine Elizabeth II qu’elle avait qualifiée de « colonisatrice ».
La sénatrice s’est avancée en colère vers le souverain, bien qu’une confortable distance la séparait du Roi. « Vous avez commis un génocide contre notre peuple », a-t-elle crié. « Rendez-nous notre terre. » Lidia Thorpe a continué à insulter le Roi et les Britanniques, qualifiés de « p***** de colonie ». « Donnez-nous ce que vous nous avez volé. Nos os, nos crânes, nos bébés, notre peuple. Vous avez détruit notre terre. Donnez-nous nos traités. Nous voulons un traité dans ce pays. Vous êtes un génocidaire. Ce n’est pas votre terre, ce n’est pas votre terre. » La sécurité est intervenue et a évacué la sénatrice qui a continué à crier que le roi Charles III n’était son Roi.
La représentante des Premières Nations avait déjà tenté de faire irruption lors de la cérémonie d’hommage à l’Australian War Memorial, un peu plus tôt dans la journée, comme le montrent des vidéos postées sur les réseaux sociaux. On y voit la sénatrice en train d’échanger avec des policiers qui tentent de l’empêcher d’approcher. La sénatrice Lidia Thorpe a également publié un communiqué dans la foulée de ces événements, détaillant les raisons de son action. Elle demande l’écriture d’un traité qui doit être conclu avec les Aborigènes. Elle demande aussi que les questions coloniales soient jugées le plus rapidement possible, avant même de modifier la constitution et avant de devenir une république. Ce qu’elle souhaite dans un second temps. Elle craint que l’instauration d’une république soit l’occasion de tourner trop vite la page sur le passé, puisqu’il serait trop simple d’associer agissements coloniaux à l’Empire britannique et à la monarchie.
King Charles protester Lidia Thorpe, a Victoria Senator interrupts the great hall after speech pic.twitter.com/d02hoKW1rh
— Kate Mansey (@KateMansey) October 21, 2024
« En tant que Premières Nations, nous n’avons jamais cédé notre souveraineté sur ce territoire. La Couronne a envahi ce pays, n’a pas cherché à conclure de traité avec les Premières Nations et a commis un génocide contre notre peuple. Le roi Charles n’est pas le souverain légitime de ces terres », écrit Lidia Thorpe dans son communiqué. Les Britanniques sont arrivés en 1788 sur les rives de Sydney pour y établir une colonie pénitentiaire, considérant le vaste territoire australien comme terra nullius, soit une terre inhabitée.
