Margareta de Roumanie réagit à l’élection du nouveau président roumain

Ce dimanche 18 mai en fin de journée, les Roumains découvraient le nom de leur nouveau président. Cette élection présidentielle s’est déroulée six mois après un premier tour invalidé. Dans ce climat politique tendu et dans une société roumaine polarisée, la Gardienne de la Couronne a exceptionnellement réagi et commenté l’élection de Nicușor Dan.

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La Gardienne de la Couronne commente l’élection présidentielle après la victoire de Nicușor Dan

Nicușor Dan, maire de Bucarest, a été élu président de la Roumanie ce dimanche 18 mai 2025. Le discret maire de la capitale pro-européen a récolté 54% des voix au second tour, battant l’eurosceptique George Simion. En novembre 2024, le premier tour de l’élection présidentielle – avec d’autres candidats – avait été invalidé par la plus haute cour de justice du pays, en raison de suspicion d’ingérences russes durant la campagne sur les réseaux sociaux. Le deuxième tour de l’élection n’a pas eu lieu.

Au lendemain de la victoire de Nicușor Dan, la Gardienne de la Couronne s’est exprimée, reconnaissant qu’habituellement « il n’appartient pas à la Couronne roumaine de commenter les questions politiques ». Néanmoins, un commentaire était dans ce cas opportun, au vu des circonstances exceptionnelles et de la volonté de Margareta de Roumanie, fille aînée du roi Michel 1er, « de protéger et de promouvoir les intérêts nationaux ».

Sa Majesté Margareta, Gardienne de la Couronne de Roumanie, réagit après les résultats de l’élection présidentielle (Photo : Casa Majestății Sale)

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« Le phénomène observé lors du récent processus électoral en Roumanie n’est pas unique », rappelle l’actuelle cheffe de la famille royale de Roumanie. « Ces dernières années, les élections dans de nombreux pays ont été marquées par de vifs débats sur les procédures, des doutes quant à l’exactitude des résultats et d’importantes fluctuations au sein de l’électorat, qui s’est éloigné des partis politiques établis, ainsi que par une vague mondiale de votes contre les gouvernements en place. De ce point de vue, la Roumanie n’est pas une anomalie ; au contraire, elle reflète un schéma souvent observé dans les démocraties contemporaines. »

« Tous les pays dont l’économie croît rapidement génèrent des inégalités. Nous devons investir davantage dans les services sociaux et développer des politiques spécifiques d’inclusion sociale et économique. De fait, notre développement économique a été rapide, mais inégal. Nous disposons de spécialistes bien rémunérés, tandis que dans les villages à moitié vides, les retraités ont à peine les moyens de se nourrir. Nous investissons dans les technologies sans fil, mais nos dépenses de santé sont les plus faibles de l’Union européenne. Il est de notre devoir de remédier à ces inégalités, et ce, sans délai. »

« Parallèlement, nous devons aborder la relation avec la diaspora roumaine différemment, plus efficacement, plus profondément et plus constamment. Elle doit se sentir partie prenante de la vie roumaine au quotidien, et pas seulement avant les élections, lorsque nous l’invitons à aller voter. Parallèlement, nous ne devons pas oublier nos réussites ni céder au pessimisme. Jamais, dans son histoire moderne, la Roumanie n’a bénéficié d’un niveau de sécurité plus élevé et de meilleures conditions de prospérité économique qu’aujourd’hui, en tant que membre de l’Union européenne et de l’OTAN. »

« Notre pays reste fort. Bien que nos institutions aient été et continueront d’être remises en question, elles fonctionnent. Notre économie reste attractive pour les investisseurs. Notre pays reste fidèle à ses alliances. Les Roumains bénéficient désormais pleinement des accords de Schengen. Et nos liens à travers le Prut restent solides et authentiques. »

« Enfin, j’espère que nos pouvoirs publics prendront le cycle électoral actuel pour ce qu’il est : un cri d’angoisse, un appel passionné venu du cœur d’électeurs qui se sentent ignorés et négligés par notre système politique actuel. Nous devons repenser le fonctionnement de nos institutions. Nous devons proposer à l’électorat roumain de véritables solutions politiques, et non des jeux de coalition. Et nous devons combattre le cynisme croissant de notre jeunesse quant à l’honnêteté et à l’efficacité de la gouvernance. Ma famille poursuivra sa mission historique au service de tous les Roumains, où qu’ils soient et aussi difficiles soient-ils. Que Dieu nous vienne en aide ! »

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr