Le prince héréditaire Filip de Serbie et son fils, le prince Stefan, ont visité le mont Athos, en Grèce. C’est la première fois que deux héritiers directs de la dynastie serbe visitaient en même temps le monastère de Hilandar, laure historiquement attachée à la Serbie. Père et fils ont vécu un séjour spirituel apaisant, leur offrant une parenthèse de paix et de réflexion, ainsi qu’un temps de prière pour leurs ancêtres.
Filip et Stefan de Serbie en visite au monastère de Hilandar à Atos
Le prince héritier Alexander, fils du roi Pierre II de Yougoslavie, s’était rendu au mont Athos pour décorer le monastère de Hilandar de l’ordre royal de l’Étoile de Karageorge en 2023, à l’occasion du 825e anniversaire du monastère. Deux ans plus tard, c’est son fils Filip, 43 ans, et son petit-fils Stefan, 7 ans, qui ont visité la Sainte Montagne en Chalcidique. Sur le mont Athos, le moine Georges Chélandaris aurait fondé un monastère au 10e siècle. Le monastère de Chélandaris (ou Hilandar) a été abandonné, puis refondé en 1198.
Lire aussi : Splendides photos de la famille héritière de Serbie en tenues traditionnelles sur le domaine royal de Belgrade
Le prince héréditaire Filip, héritier de la dynastie Karadjordjevic, s’est rendu sur la péninsule de l’Akté, où est installée la communauté monastique du mont Athos. Ce haut lieu de la religion orthodoxe abrite 20 monastères, dont le monastère de Hilandar. Le monastère de Hilandar est une laure serbe, bien qu’officiellement il ne dépende pas de l’Église orthodoxe de Serbie mais du patriarcat de Constantinople. Le monastère occupe une place importante au sein de la culture religieuse serbe et après son incendie en 2004, des fonds importants provenant de Serbie ont permis sa restauration.
Lire aussi : Le prince héritier Alexander de Serbie fête ses 80 ans avec un documentaire sur sa vie
Une visite historique sur le mont Athos de deux descendants de Karageorge
Cette année, le prince héréditaire Filip visitait ce haut lieu religieux pour la troisième fois. Son père a déjà séjourné lui aussi à trois reprises sur le mont Athos, tandis qu’il s’agissait de la première visite du prince Stefan. C’est aussi la première fois dans l’histoire que deux générations de descendants de Karageorge se retrouvent ensemble dans ce sanctuaire. Le prince héréditaire Filip a expliqué à son fils l’importance de ce lieu « où, depuis des siècles, les passions se sont apaisées et où la foi et l’unité ont été préservées ».
Le monastère abrite plusieurs icônes et reliques ainsi que le tombeau de saint Siméon. La sainte relique du prophète Isaïe, une partie de la relique de saint Artémius le Grand Martyr, la main droite de saint Nicéphore, patriarche de Constantinople, ainsi que les reliques de saint Siméon le Stylite, de saint Lazare le Galicien, de saint Pantéléimon le Grand Martyr et de saint Théodore Stratélate se trouvent dans le monastère. L’icône de La Mère de Dieu aux trois mains, protectrice de la Serbie, a été produite au 8e siècle par Jean de Damas et est conservée à Athos.
Le prince héréditaire Filip et le prince Stefan ont été accueillis dans le monastère par l’archimandrite Metodije, père supérieur (higoumène) de la laure. Lors du premier jour de ce séjour, le 26 juillet 2025, l’abbé et la confrérie ont célébré une cérémonie commémorative en l’honneur de Karageorge. George Petrovic fut surnommé Kara George (George le noir, en turc) par les Ottomans. Chef de la révolte serbe, il deviendra le premier souverain serbe en 1804, et il est le fondateur de la dynastie Karadjordjevic qui a régné sur la Serbie et la Yougoslavie. La prière spéciale pour le fondateur de la dynastie a touché le prince héréditaire Filip. « Plus qu’un souvenir, c’est un vœu que nous transmettons de génération en génération », a déclaré Filip de Serbie.
« Nous vivons à une époque où la paix intérieure est plus que jamais nécessaire, non pas comme un silence imposé par la peur ou la force, mais comme le fruit de la justice, de la responsabilité et du respect mutuel. Une société ne se construit pas en faisant d’autrui une cible, mais en réglant les différends par le biais d’institutions libres, où les intérêts personnels ou partisans ne priment pas sur le bien commun », a déclaré le fils du chef de la famille royale serbe, après sa visite à Hilandar.
« La responsabilité est la forme la plus élevée du service. La politique, expression la plus visible de la vie publique, doit refléter la maturité. Ceux qui occupent ou aspirent à une fonction publique, qu’ils soient au gouvernement ou dans l’opposition, doivent désormais se montrer dignes du poids de cette vocation. En tant que prince serbe et membre de la famille royale, je n’appartiens à aucun parti et ne soutiens aucune option politique. C’est mon devoir est de rappeler les valeurs qui transcendent la politique quotidienne : l’État de droit, la liberté de la presse, la force des institutions et la dignité de chaque individu. En cela, je vois le rôle de la Couronne, symbole de notre État, non pas de diviser, mais d’unir. »
Le prince héréditaire Filip a également eu une parole pour la jeunesse, « avenir de notre pays et du monde. Leur voix, leur espoir et leur combat méritent d’être entendus. Ils ne réclament pas de privilèges ; ils demandent la possibilité de rester, de construire et de vivre dans un pays où le travail honnête est valorisé et où la justice s’applique à tous de manière égale. L’unité dont je parle commence à la table de chaque famille, où le pain, l’attention et l’espoir d’un avenir plus sûr, plus digne et plus juste sont partagés. »
La visite du prince héréditaire Filip se déroule en période de temps troubles pour la Serbie. Filip a donc adressé des prières pour le retour au calme dans son pays. « Nous sommes tous, sans exception, appelés à faire preuve de la maturité qu’exige ce moment sociopolitique. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons préserver ce qui est le plus précieux : l’unité, la dignité et la foi en l’avenir de la Serbie. » Le prince héréditaire a conclu son message inspiré par cette visite, en rappelant qu’en tant que futur chef de la famille royale, lui et les membres de sa famille seront « toujours aux côtés de la Serbie et de tous ses citoyens, jamais aux côtés des partis politiques ni des hommes politiques, toujours au-dessus des organisations et des politiciens. Nous appellerons et appellerons toujours à la responsabilité, à la dignité et aux intérêts de l’État et de tous ses citoyens, en particulier ceux qui sont privés de leurs droits, opprimés ou en danger. »
