Le prince héritier Alexander de Serbie a réagi aux manifestations de grande ampleur survenues ce samedi à Belgrade. Le chef de la famille royale a apporté son soutien à la population qui est descendue dans les rues de la capitale pour dénoncer la corruption dans le pays.
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Le prince héritier Alexander a suivi les évolutions de la plus grande manifestation en Serbie
Ce samedi 15 mars 2025, plus de 107 000 Serbes ont manifesté à Belgrade, selon les chiffres officiels annoncés par le président Vučić, tandis que le décompte réalisé par l’ONG indépendante Arhiv javnih skupova avance entre 275 et 325 000 personnes dans les rues. La tentative de minimiser l’ampleur de l’événement a d’autant plus avivé les critiques en Serbie. Le Courrier des Balkans rapporte que, dans son message public, le président a affirmé que le gouvernement « a compris le message » après la manifestation.
Suite à la plus grande manifestation jamais organisée dans l’histoire moderne du pays, le prince héritier Alexander, 79 ans, a réagi par le biais d’un communiqué. Le chef de la famille royale serbe, fils du roi Pierre II de Yougoslavie, ne se trouve pas dans son pays en ce moment, en raison « d’obligations urgentes ». Alexander et son épouse se rendent régulièrement aux États-Unis où ils suivent tous les deux un traitement médical.
« Je suis de près tout ce qui se passe en Serbie », a déclaré le prince héritier Alexander. « En tant que nation éprise de justice, en tant que peuple ayant souffert innocemment à de nombreuses reprises, il est compréhensible que nous soyons tous si touchés par la terrible tragédie de Novi Sad », a affirmé le chef de la famille royale. Les protestations ont débuté en novembre 2024, suite à l’effondrement du toit de la gare de Novi Sad, qui a provoqué la mort de quatorze personnes. La catastrophe a remis sur la table les questions de corruption, impliquant les autorités. Depuis des mois, le mouvement exerce une pression croissante sur le gouvernement serbe et le président Aleksandar Vučić, ayant entraîné la démission du premier ministre en janvier. Aleksandar Vučić exerce son pouvoir en Serbie depuis 2014, d’abord comme premier ministre, puis depuis 2017 comme président.
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« Ceux qui ne pensent pas comme nous ne sont pas nos ennemis et adversaires »
Le prince héritier Alexander comprend que la population soit aujourd’hui « à juste titre, en ébullition ». Le prince héritier Alexander a souligné l’importante mobilisation de la jeunesse et des étudiants, « leur responsabilité et leur amour pour notre pays ». Les manifestations, bien que très tendues, se sont déroulées de manière pacifique et aucun incident majeur n’a été signalé. En fin de journée, un rassemblement devant le parlement s’est montré plus menaçant. « Même s’ils ont commis une erreur dans leur protestation, nous ne devrions pas leur en vouloir outre mesure, car ils agissent avec sincérité et pureté, montrant clairement à tous que leur voie n’est pas celle de la violence, mais celle de l’humanité », a expliqué le prince héritier Alexander.
« J’appelle chacun à admirer nos étudiants et à ne pas laisser ses émotions prendre le pas sur la raison. Vous avez le droit d’exprimer votre opinion ; personne au monde ne peut ni ne doit vous l’interdire, mais elle doit être pacifique et digne ; cette limite ne doit jamais être franchie, quel qu’en soit le prix. » Alexander der Serbie appelle aussi toutes les autorités compétentes à agir pour le bien de tous, afin que les protestations se déroulent sans heurts. « Dans une société démocratique, ceux qui détiennent les leviers du pouvoir, et en premier lieu les forces de sécurité, portent l’entière responsabilité. »
« Nous suivons tous nos idéaux et nos idées. Plus ils sont élevés, plus notre responsabilité est grande quant à la manière dont nous les défendrons. Ceux qui ne pensent pas comme nous ne partagent simplement pas notre opinion, mais ce ne sont pas nos ennemis et adversaires. » En citant Marko Miljanov, Alexander de Serbie conclut : « L’héroïsme, c’est se défendre des autres, l’humanité, c’est défendre les autres contre moi-même ».
