Le roi Philippe de Belgique a prononcé son traditionnel discours annuel aux autorités du pays. Lors de ce discours, le chef d’État souhaite une bonne année aux dignitaires du royaume, tout en évoquant des sujets qui lui tiennent à cœur, permettant de donner une ligne directrice à l’année à venir. La discrimination et la violence à l’égard des minorités font partie des points soulignés par le souverain.
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Un discours tourné vers la reconstruction
Le souverain belge prononce traditionnellement trois grands discours au cours de l’année. Deux discours sont publics et destinés à la nation. Ils sont prononcés la veille de la fête nationale, en juillet, et la veille de Noël. Le troisième discours, moins médiatisé, est prononcé au Palais royal de Bruxelles, face à un parterre de représentants des différentes autorités du pays. Ce discours est prononcé fin janvier.
Cette année, une quarantaine d’élèves d’écoles secondaires étaient aussi conviés à écouter le discours de Nouvel An du Roi. Ils proviennent d’une école des trois communautés linguistiques du pays. « En tant que futurs acteurs dans la société, engagés et responsables, il est important que vous, la jeune génération, connaissiez notre pays et vous intéressiez au travail de nos institutions », a déclaré le roi en s’adressant aux jeunes qui lui faisaient face. « Que vous compreniez, aussi, que la démocratie c’est avant tout un état d’esprit d’ouverture à l’autre et de respect envers chacun. »
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Le roi Philippe a prononcé un discours tourné vers la reconstruction et l’avenir. Bien que la crise sanitaire ne soit pas encore terminée et qu’il reste encore une menace à considérer, le roi souhaite que l’on revienne à des préoccupations dont il était déjà question avant la crise, « sur ces sujets clés que sont l’emploi, le climat, l’énergie, l’innovation, ou encore le vieillissement de la population. Et, finalement, le renforcement de la cohésion sociale en s’attaquant à la précarité et aux inégalités ».
Le roi Philippe a affirmé avoir « toute confiance » dans les capacités des autorités belges, notamment en ce qui concerne une meilleure adéquation entre demande et offres d’emploi. « Continuons aussi d’avancer sur des points essentiels comme l’apprentissage tout au long de la vie, un accompagnement individualisé du chercheur d’emploi, la formation en alternance, un recrutement plus en phase avec la diversité dans notre société. »
Le roi Philippe a accordé un passage important de son discours aux énergies renouvellables et aux efforts de la Belgique en matière environnementale. Le roi des Belges a notamment détaillé son prochain séjour au Moyen-Orient. Dans deux jours, il se rendra avec la reine Mathilde au sultanat d’Oman puis aux Émirats arabes unis. « À Oman, nous aurons à cœur d’assurer la place de la Belgique sur la future carte énergétique du monde qui se dessine, notamment, autour de l’hydrogène.» À Abu Dhabi capitale des Émirats arabes unis, « j’assisterai notamment à la signature d’un accord bilatéral dans le domaine biomédical », explique le roi. Il se rendra ensuite à Dubaï, pour visiter le pavillon belge de l’Exposition universelle, où le roi et la reine vont « défendre la place de notre pays dans le monde, fort de notre capacité à ancrer notre économie dans la grande aventure du développement mondial.»
Le dernier volet du discours du souverain était consacré à la solidarité, à l’inclusivité et au respect des minorités. « Force est de constater que l’année écoulée n’a pas été exempte de cas graves et flagrants de discrimination, de racisme et de violence dans notre société. Nous avons été interpellés par des méfaits et des crimes d’une violence inacceptable, en particulier ceux perpétrés à l’égard de femmes et d’enfants. »
Le roi Philippe est également revenu sur des incidents racistes commis dans des stades de football ou dans la rue, là où ont été entendues « des injures et des moqueries que nous ne pouvons pas admettre. Car elles détruisent de l’intérieur ceux qui en sont victimes. Celles-ci perdent toute estime de soi, toute autonomie. Ce n’est pas digne du monde que nous voulons construire ensemble ».
Le roi Philippe fut par ailleurs rassuré de voir qu’il existe aussi un véritable élan de solidarité envers ceux qui sont dans la détresse. Il a pu entendre des témoignages de sinistrés qui étaient « touchés par l’aide spontanée et généreuse venue de concitoyens des quatre coins du pays », notamment des sinistrés suite aux inondations mortelles qui ont eu lieu dans les environs de Liège, en juillet 2021. Le roi Philippe s’est lui-même impliqué dans des actions d’entraide, à titre privé, et lors d’événements organisés en dehors de son agenda officiel.
« Ces habitants tiennent en particulier à partager avec nous leur émotion de recevoir le soutien ininterrompu, jusqu’à ce jour, de bénévoles venus de Flandre. Ceci est un gage formidable pour notre vivre-ensemble et nous montre la direction du sillon à creuser », s’est réjoui le roi des Belges.
« Ce vivre-ensemble, nous l’avons aussi ressenti tout au long de la crise sanitaire en prenant conscience de la nécessité d’être solidaires, par le respect de règles qui protègent autrui. Nous avons redécouvert que c’est ensemble, en s’entraidant, que nous pouvons découvrir de nouvelles facettes de notre liberté. » Le roi Philippe a terminé son discours en souhaitant une « bonne et heureuse année » aux représentants des autorités du pays qui sont tous « réunis par l’ambition de servir le pays, en posant des choix à long terme ». Avant le discours du chef d’État, le Premier ministre, Alexander De Croo, a également prononcé son discours annuel.