Les petits-fils d’un prince indien désignés héritiers d’une fortune dormant dans une banque anglaise, à l’issue d’une longue bataille contre l’Inde et le Pakistan

Le 7e nizam d’Hyderabad, Asaf Jah VII, de son nom complet le nawab Mir Osman Ali Khan, était désigné comme l’homme le plus riche du monde, lorsqu’il régnait sur l’État indien du Hyderabad, un territoire grand comme l’Italie et peuplé de 17 millions d’habitants. Très grand ami des souverains britanniques dont il était le protégé, ce prince indien avait amassé une collection de bijoux, de pierres précieuses et d’or, dépassant l’entendement. Sa fortune de l’époque aurait dépassé les 50 milliards d’euros si elle était toujours intacte aujourd’hui. Sa fortune a été dilapidée à sa mort, les dizaines, voire la centaine d’héritiers illégitimes demandant leur dû. Ses héritiers légitimes, dont son petits-fils aîné qui lui a succédé en tant que 8e nizam, prétendant au trône princier indien, se battent pour récupérer un petit pactole qui dormait depuis des décennies dans une banque anglaise. Après des années de batailles juridiques contre l’État du Pakistan et l’État indien, la Haute Cour britannique vient de leur donner gain de cause.

Le 7e nizam de Hyderabad fut un jour l’homme le plus riche du monde

Les héritiers d’Asaf Jah VII se battaient depuis des années

En 1947, lorsque l’Inde proclame son indépendance, le système colonial de l’Empire des Indes est démantelé. Le nazim de Hyderabad qui régnait sur le plus grand État princier de l’Inde tenta pendant un an de faire de la résistance, voulant lui aussi proclamer son indépendance. En 1948, lorsque les forces armées indiennes firent leur entrée sur son territoire, Asaf Jah VII comprit que les choses allaient mal tourner pour lui. Craignant que ses biens soient saisis par le gouvernement indien, il ouvrit un compte dans une banque anglaise et y transféra 1 million £. À cette époque, le nizam s’était rangé du côté du Pakistan, qui s’opposait tout comme lui à l’Inde. À la mort du 7e nizam en 1967, le Pakistan fut nommé comme mandataire de ce compte en banque.

Au centre, en bleu, le prince Mukarram Jah, petit-fils du dernier nizam de Hyderabad et héritier du trône à la mort de son grand-père

Depuis tout ce temps, le compte en banque est resté intact dans la National Westminster Bank, continuant a amassé des intérêts. Avec l’évolution de la monnaie et les intérêts sur le compte, celui-ci s’élève aujourd’hui à 35 millions £. Depuis des décennies, les deux petits-fils du nizam, dont l’un est son héritier dynastique, le prince Mukarram, et son frère cadet le prince Muffakham se battent pour récupérer l’argent. L’État pakistanais réclamait son dû, mais le tribunal a bien vite rejeté la demande, ne voyant aucune preuve de ce qu’avançait le pays. En effet, pour motiver leur demande, les avocats pakistanais affirmaient que le souverain avait placé cet argent en Angleterre dans le but de fournir le Pakistan en armes. De son côté, le gouvernement indien réclamait aussi l’argent, celui-ci ayant appartenu à un souverain indien. Finalement, il a été décidé que les héritiers du richissime prince en étaient les ayants-droits.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr