Le roi Charles III rend hommage au personnel médical dans son discours de Noël

Le roi Charles III a prononcé son discours de Noël dans l’après-midi du 25 décembre, depuis l’ancienne chapelle d’un hôpital londonien. Le souverain britannique a choisi de dédier son allocution de fin d’année au personnel médical, lui qui suit un traitement contre le cancer depuis près d’un an. Sa belle-fille, la princesse de Galles, a également été traitée contre un cancer.

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Le roi Charles III rend hommage aux « médecins et infirmières altruistes » qui l’ont « soutenu, ainsi que d’autres membres de la famille »

En 1932, le roi George V a imité la reine Wilhelmine des Pays-Bas qui avait prononcé son premier discours de Noël l’année précédente. Pour écrire son premier discours diffusé à la radio, le roi George V avait fait appel au célèbre auteur Rudyard Kipling. L’auteur du livre de la Jungle est décédé en 1936 à l’hôpital de Middlesex de Londres. Son corps fut ensuite exposé en chapelle ardente dans la chapelle Fitzrovia de l’hôpital.

Le roi Charles III a prononcé son discours ce 25 décembre 2024 à 15 heures depuis la chapelle Fitzrovia (Photo : Aaron Chown/PA Wire/ABACAPRESS.COM)

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Ce 25 décembre 2024, 92 ans après son arrière-grand-père, le roi Charles III perpétuait la tradition des discours de Noël, diffusés dorénavant à la télévision. En 2022, pour le premier discours de son règne, Charles III avait prononcé son allocution depuis la chapelle Saint-Georges du château de Windsor. L’année dernière, le discours avait été prononcé depuis le palais de Buckingham. Le discours de cette année a été enregistré dans la chapelle Fitzrovia, ancienne chapelle de l’hôpital de Middlesex, là où est décédé l’auteur du premier discours de Noël de son arrière-grand-père. Le roi Charles souhaitait un lieu en lien avec le secteur médical.

« Plus tôt cette année, alors que nous commémorions le 80e anniversaire du jour J, la Reine et moi avons eu l’immense privilège de rencontrer, une fois de plus, les vétérans remarquables de cette génération très spéciale qui se sont donnés avec tant de courage, en notre nom à tous », a débuté le roi Charles III. « Nous avons été profondément touchés par le récit de ces jeunes militaires, hommes et femmes, lorsqu’ils ont parlé de leurs camarades, venus de tout le Commonwealth, qui ne sont jamais revenus et qui reposent aujourd’hui en paix là où ils ont fait le sacrifice ultime. Leur exemple de service et d’altruisme continue d’inspirer les générations futures. »

« Lors des commémorations précédentes, nous avons pu nous consoler en pensant que de tels événements tragiques se produisent rarement à l’ère moderne. Mais, en ce jour de Noël, nous ne pouvons nous empêcher de penser à ceux pour qui les effets dévastateurs des conflits – au Moyen-Orient, en Europe centrale, en Afrique et ailleurs – représentent une menace quotidienne pour la vie et les moyens de subsistance de tant de personnes.

Nous pensons également aux organisations humanitaires qui travaillent sans relâche pour apporter une aide vitale. Après tout, les Évangiles parlent si vivement des conflits et enseignent les valeurs qui nous permettent de les surmonter. L’exemple que Jésus nous a donné est intemporel et universel. Il s’agit d’entrer dans le monde de ceux qui souffrent, de faire une différence dans leur vie et ainsi d’apporter l’espoir là où règne le désespoir.

Comme nous le rappelle le célèbre chant de Noël “Once In Royal David’s City” : « Notre saint sauveur… est descendu du ciel sur terre », a vécu parmi « les pauvres, les méchants et les humbles » et a transformé la vie de ceux qu’il rencontrait, grâce à « l’amour rédempteur » de Dieu. C’est le cœur du récit de la Nativité et nous pouvons entendre son battement dans la croyance de toutes les grandes religions, dans l’amour et la miséricorde de Dieu dans les moments de joie et de souffrance, nous appelant à apporter la lumière là où il y a des ténèbres.

Nous traversons tous une forme de souffrance à un moment ou un autre de notre vie, qu’elle soit mentale ou physique. La mesure dans laquelle nous nous aidons les uns les autres – et nous nous soutenons mutuellement, que nous soyons croyants ou non – est un indicateur de notre civilisation en tant que nations.

C’est ce qui m’impressionne continuellement lorsque ma famille et moi rencontrons et écoutons ceux qui consacrent leur vie à aider les autres. Je m’adresse à vous aujourd’hui depuis la chapelle de l’ancien hôpital Middlesex de Londres – aujourd’hui devenu un espace communautaire dynamique – et je pense en particulier aux milliers de professionnels et de bénévoles ici au Royaume-Uni et dans tout le Commonwealth qui, grâce à leurs compétences et à la bonté de leur cœur, prennent soin des autres – souvent au prix de certains sacrifices.

D’un point de vue personnel, je tiens à remercier tout particulièrement et sincèrement les médecins et les infirmières altruistes qui, cette année, m’ont soutenu, ainsi que d’autres membres de ma famille, à travers les incertitudes et les angoisses liées à la maladie, et qui nous ont apporté la force, les soins et le réconfort dont nous avions besoin.

Je suis également profondément reconnaissant envers tous ceux qui nous ont adressé leurs aimables paroles de sympathie et d’encouragement. Lors de notre récente visite dans le Pacifique Sud pour assister au sommet du Commonwealth, je me suis constamment rappelé la force que les institutions, tout comme les individus, peuvent compter les uns des autres. Et la façon dont la diversité des cultures, des ethnies et des croyances est source de force, et non de faiblesse.

Dans tout le Commonwealth, nous sommes unis par la volonté de nous écouter les uns les autres, d’apprendre les uns des autres et de découvrir tout ce que nous avons en commun. Car, en écoutant, nous apprenons à respecter nos différences, à vaincre les préjugés et à ouvrir de nouvelles perspectives.

J’ai ressenti un profond sentiment de fierté ici au Royaume-Uni lorsque, en réponse à la colère et à l’anarchie dans plusieurs villes cet été, les communautés se sont rassemblées, non pas pour répéter ces comportements, mais pour réparer. Il ne s’agit pas seulement de réparer les bâtiments, mais aussi les relations. Et, plus important encore, de restaurer la confiance, en écoutant et en comprenant, en décidant comment agir pour le bien de tous.

L’écoute est un thème récurrent du récit de la Nativité. Marie, la mère de Jésus, a écouté l’ange qui lui a révélé un avenir différent, plein d’espoir pour tous les peuples. Le message des anges aux bergers – que la paix devrait régner sur la terre – résonne en fait dans toutes les croyances et philosophies. Cette phrase est toujours d’actualité pour les personnes de bonne volonté du monde entier. C’est donc dans cet esprit que je vous souhaite, ainsi qu’à tous ceux que vous aimez, un Noël des plus joyeux et des plus paisibles. »

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr