À l’issue de deux journées de consultations avec les leaders des différents partis du pays, le roi Felipe a tranché. Le souverain a désigné Alberto Núñez Feijóo comme potentiel prochain président du gouvernement. La suite des événements s’annonce compliquée était donné que ni Alberto Núñez Feijóo, leader de droite, ni Pedro Sánchez, leader de gauche et premier ministre sortant, n’a la majorité requise pour obtenir ce poste.
Lire aussi : Le roi Felipe assiste à l’investiture du président Peña au Paraguay
Le roi Felipe donne sa préférence à Alberto Núñez Feijóo, à l’issue des consultations
Ces deux derniers jours, le roi Felipe a enchaîné les consultations au Palais de La Zarzuela, donnant suite aux élections générales anticipées du 23 juillet 2023. Le Parti populaire (PP) et son candidat Alberto Núñez Feijóo, 61 ans, sont arrivés en tête avec 33% des voix. Une percée significative pour le parti qui a gagné 49 sièges supplémentaires sur les 350 sièges du Congrès des députés. Quant au Parti socialiste ouvrier (PSOE) et son candidat, Pedro Sanchez, 51 ans, la chute fut moins rude qu’annoncée par les sondages. Le Premier ministre sortant était annoncé grand perdant. Il a tout de même obtenu près de 32% des voix et son parti n’a pas perdu de siège.

La tâche s’annonçait difficile pour le roi Felipe, en charge de désigner le prochain chef de gouvernement. Le candidat doit bien entendu recevoir l’approbation des parlementaires pour obtenir son poste, ce qui semble compliqué au vu de la répartition des sièges. Le lundi 21 août, le roi Felipe a reçu en audience Yolanda Díaz Pérez du parti de gauche SUMAR, Aitor Esteban Bravo du parti nationaliste basque, ou encore Cristina Valido García de la coalition des Canaries. Mardi, le roi a reçu en audience Santiago Abascal Conde, représentant du parti VOX, et les deux principaux candidats : Alberto Núñez Feijóo et Pedro Sánchez.
Lire aussi : Le roi Felipe emmène sa famille au restaurant pour célébrer sa quasi-victoire à Majorque
En fin de journée, le communiqué du roi est tombé. Sa préférence s’est portée sur Alberto Núñez Feijóo car « le Parti populaire a été le groupe politique qui a obtenu le plus grand nombre de sièges ». Il devra tenter d’être investi Premier ministre par les députés, même s’il n’a pas encore obtenu la majorité requise. Malgré le bond impressionnant du PP, qui totalise 137 sièges au Congrès, le parti devra former une coalition s’il souhaite obtenir la majorité des votes des 350 députés. Le PSOE a obtenu 121 sièges, VOX en a 33 et SUMAR 31. La gauche républicaine de Catalogne (ERC) a obtenu 13 députés. D’autres petits partis indépendantistes basques, galiciens, navarrais et catalans ont obtenu les derniers sièges.
Alberto Núñez Feijóo devra à présent obtenir le vote de confiance de 176 députés de la chambre basse pour être nommé chef du gouvernement, ou alors disposer d’une majorité simple lors d’un second vote. S’il échoue lors des deux votes, le roi devra choisir un nouveau candidat. En l’état actuel, le candidat à l’investiture n’obtiendrait que 172 votes, soit les 137 de son parti, les 33 votes de VOX et quelques-uns des petits partis régionaux. Pour rallier les partis indépendantistes à leur cause, les deux principaux candidats devront faire des concessions et accepter de négocier certaines revendications des partis catalans, comme accepter l’éventualité d’organiser un référendum sur l’autodétermination de la Catalogne et amnistier les instigateurs du putsch de 2007.