L’affaire agite le Rocher et le Palais princier depuis quelques jours. Le prince souverain Albert II a été mis au courant des tentatives de déstabilisation menées par un site internet anonyme, qui souhaite faire tomber des têtes au sommet de l’État monégasque. Le prince Albert II condamne vivement les propos relayés sur ce site et affirme sa confiance envers ses proches visés, alors que la cible ultime des attaques pourrait être le souverain lui-même.
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Des proches du prince Albert II victimes d’une campagne de déstabilisation
Depuis plus d’une dizaine de jours, le site Les dossier du Rocher, enregistré à l’étranger il y a plusieurs mois, publie un ensemble de documents volés, des copies d’e-mails, des décisions de justice et des correspondances privées, qui seraient des preuves de collusion au sommet de l’État. Cinq personnalités proches du souverain sont visées par ces accusations. Parmi elles, l’avocat du prince Albert II, le président du Tribunal Suprême de Monaco, un ministre, le comptable du prince et un homme d’affaires.

Selon ce site, hébergé en Arizona, ces personnalités auraient formé une sorte de club, permettant d’y régler leurs affaires entre eux. Le site anonyme publie chaque semaine des nouveaux documents qui prouveraient des «faits de malversation, corruption et de traffic d’influence qui ont lieu à Monaco». Le principal fait dénoncé pour le moment concerne une décision du Tribunal Suprême dans l’affaire du projet immobilier de l’esplanade des Pêcheurs.
Le site a été mis en ligne, au moment où une annonce d’un remaniement gouvernemental est imminente. Selon une source proche du dossier, relayée par Le Figaro, cette campagne vise à «déstabiliser la Principauté et faire main basse sur le Rocher». Les principaux concernés ont tous déposé des plaintes par le biais de leur avocat, que ce soit à Monaco ou au civil à Paris pour «diffamation», «accusations mensongères» et «accusations calomnieuses» ou encore «violation de la correspondance et hacking».
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Le prince Albert II réaffirme sa confiance et promet des représailles
Monaco-Matin a mené l’enquête et a permis de découvrir que certains sites qui relaient ces informations, ont été créés par des sociétés écran aux États-Unis et en Islande. Les sites sont également soutenus par divers comptes sur les réseaux sociaux. «Une organisation solide qui suppose des moyens financiers et techniques.» Pour le journal local monégasque, «la manœuvre apparait directement dirigée vers le souverain, pour tenter de le fragiliser ainsi que les institutions nationales».

Interrogé par Monaco-Matin, le prince Albert II est sorti de sa réserve : «Je condamne cette campagne diffamatoire et anonyme de rumeurs mensongères et de calomnie qui cible plusieurs serviteurs d cela Principauté». Le chef d’État a affirmé que ses proches visés sont connus «pour leur intégrité et probité».
Le prince Albert espère que l’enquête permette d’identifier les personnes qui se cachent derrière «ces manœuvres honteuses» et qu’elles soient poursuivies en justice. Concernant le remaniement gouvernemental qui approche, le souverain a déclaré que ces tentatives de déstabilisation ne l’empêcheraient pas de maintenir son agenda. «Ces manipulations […] ne m’impressionnent pas».