Cela ferait déjà 10 ans que le prince souverain de la principauté de Monaco se bat pour récupérer un héritage de 3,5 millions d’euros. La bataille juridique était jusqu’alors secrète. Il affronte au tribunal une ancienne prof de yoga, veuve d’un riche américain. Ils revendiquent tous les deux être les héritiers de Kellogg Smith, l’homme ayant laissé derrière lui deux testaments.
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Qui héritera de Kellogg Smith ?
C’est dans le numéro de L’Obs du 26 août et du 29 août sur leur site internet que l’on apprend l’existence d’une bataille juridique secrète entre le prince Albert II de Monaco et Isabelle Smith (prénom modifié). Le litige porte sur un héritage de 3,5 millions d’euros laissé par Kellogg Smith, un rentier américain issu d’une riche famille d’industriels. L’homme et son épouse Isabelle, ancienne prof de yoga, étaient des résidents monégasques.
Isabelle et Kellogg Smith se sont mariés en 1999. Ils n’ont pas d’enfants. Lorsque Kellogg Smith meurt en 2011 à 89 ans, on retrouve deux testaments. L’un signé le 25 juin 2005 nomme le prince Albert II comme légataire universel dans une lettre manuscrite, l’autre testament réalisé chez un notaire le 29 août 2005, soit deux mois plus tard, nomme son épouse héritière d’un tiers de ses biens, le reste étant légué à des œuvres de charité. L’argent du défunt repose encore aujourd’hui sur un compte en banque d’une succursale de BNP à Monaco.
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Deux testaments rédigés à deux mois d’intervalle
«Chaque partie accuse l’autre de vouloir détourner les dernières volontés du disparu…», raconte L’Obs. Me Jean-Marie Tomasi, avocat des Grimaldi, explique qu’il s’agit d’une pratique courante sur le Rocher de léguer son patrimoine au souverain, par manque d’héritiers. L’avocat précise que dans ce cas, le chef d’État reverse ensuite l’héritage à des fondations.
Plusieurs tentatives d’accord ont été abordées par les deux parties, dont une négociation à l’amiable qui a échoué. Le litige se retrouve donc devant la justice, une première fois devant la cour d’appel et une seconde fois en Cassation. Le 9 septembre prochain, ce sera à la cour d’appel de Paris de «se pencher sur la demande des avocats de la veuve : débloquer les fonds détenus par la banque», écrit L’Obs. La prochaine audience sur ce dossier serait prévue en juin 2022.