Le Duché de Cornouailles vient de publier son rapport financier pour l’année 2023-2024. Celui-ci rapporte les montants exacts engrangés par l’entité appartenant à l’héritier du trône. Par ses nombreuses activités, principalement sa gestion immobilière, le Duché de Cornouailles a permis au prince William de réaliser des bénéfices considérables, de plusieurs dizaines de millions d’euros.
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Combien a gagné le prince William cette année ?
Le prince William, 42 ans, porte le titre de duc de Cornouailles en tant qu’héritier du trône britannique. Le titre de prince de Galles, pourtant plus connu, n’est qu’honorifique. Le titre de duc de Cornouailles octroie certains privilèges à l’héritier du trône, notamment le fait d’administrer le Duché de Cornouailles (Duchy of Cornwall), un trust qui permet de financer les activités de l’héritier de façon indépendante des subsides reçus par le gouvernement.
Le Duché de Cornouailles (avec un D majuscule) ne désigne pas une région géographique (à ne pas confondre avec le comté de Cornouailles) mais bien une entité qui appartient à l’héritier du trône. Le Duché est un trust qui possède de nombreuses terres, des forêts, des bâtiments, des habitations, des marques commerciales dont il tire des revenus par ses activités commerciales, telles que l’exploitation forestière, la location de biens, l’achat et la vente de biens immobiliers ou encore le tourisme. Ces biens se situent principalement dans le comté de Cornouailles (en raison de sa présence historique dans la région) mais aussi dans les comtés du Devon et du Kent. En réalité, le Duché possède des biens dans 23 comtés du pays.
Le Duché est l’une des deux sources de revenus privés de la famille royale. L’autre étant le Duché de Lancaster, qui appartient au souverain et qui finance en grande partie les activités de la famille royale. L’État octroie aussi une dotation (Sovereign Grant) pour compléter le financement des activités officielles du souverain. Le Duché de Cornouailles permet donc à l’héritier du trône de financer ses activités officielles mais une partie lui revient aussi en tant que revenus personnels. Ce 24 juillet 2024, le Duché de Cornouailles a publié son rapport annuel, permettant de connaître les importants bénéfices réalisés par le trust au profit du prince William.
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La première année complète du prince William en tant qu’héritier lui a rapporté 28 millions d’euros
L’année comptable allant de 1er avril 2023 au 31 mars 2024, ce rapport permet pour la première fois de savoir exactement combien le prince William a pu tirer comme profit depuis qu’il est l’héritier du trône. Le rapport précédent allait de 2022 à 2023, soit à cheval entre les règnes d’Elizabeth II et de Charles III, et les profits se partageaient donc entre deux héritiers sans en connaître la véritable répartition.
Le produit excédentaire de cette année comptable permet de dégager un bénéfice net de 23,6 millions de livres sterling au prince William, soit environ 28 millions d’euros. Il s’agit d’un chiffre quasiment égal à celui de l’année comptable précédente, qui était de 24 millions de livres sterling. « L’excédent est revenu à des niveaux plus normaux », analyse Alastair Martin, secrétaire du Duché, après avoir connu une période plus difficile suite à la crise sanitaire qui avait lourdement impacté les propriétaires et les affaires. À titre de comparaison, le Duché de Lancaster, appartenant au souverain, a rapporté 27,4 millions de livres (soit 32,6 millions d’euros) au roi Charles III l’année dernière.
Le bénéfice de 28 millions d’euros revient techniquement au propriétaire du trust, soit le prince William. Ce qu’il advient ensuite de cette somme est moins transparent. Le Duché sert aussi de source de financement aux activités de l’héritier du trône, ce qui inclut notamment des frais de représentation et bien entendu la rémunération des équipes qui l’entourent. Une partie de cette somme revient à la discrétion personnelle de l’héritier du trône. Cette part, probablement l’excédent final après avoir réalisé ses dépenses, peut être considérée comme son revenu final. Ces revenus ne sont pas imposés. Toutefois, Charles, en tant que prince de Galles, avait pris la décision de payer ses impôts sur cette somme, tout comme Elizabeth II avait décidé d’en faire de même pour ses revenus du Duché de Lancaster. Il semblerait que le prince William ait pris la même décision. Il n’y a aucune possibilité de vérifier les montants, les fiches d’impôts étant strictement confidentielles.
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D’où le Duché de Cornouailles tire-t-il ses bénéfices ?
Le rapport insiste aussi sur la qualité des investissements et les valeurs du Duché qui investit énormément dans des installations vertes. Le Duché possède des fermes bios, des forêts gérées selon des normes environnementales strictes et des installations photovoltaïques. Il investit aussi dans la construction de logements sociaux. Ce vaste trust, qui croit d’année en année depuis sa fondation en 1337 par le roi Édouard II, possède des actifs pour une valeur totale de 1,11 milliard de livres sterling. « Nous sommes heureux d’avoir atteint cet objectif tout en consacrant un montant record aux réparations et à l’entretien et en investissant dans notre personnel et nos programmes de développement durable », explique le Duché.
« Nos revenus proviennent principalement de la location de biens immobiliers. Nous avons également des investissements financiers et quelques petites entreprises commerciales situées au cœur du duché de Cornouailles et des îles Scilly », détaille le rapport. En un an, les revenus locatifs des fermes ont légèrement diminué, passant de 8,6 millions de livres sterling l’année dernière à 8,4 millions de livres sterling (environ 10 millions d’euros) cette année. À l’inverse, les revenus de l’immobilier commercial sont passés de 19 millions de livres sterling à 20,6 millions de livres sterling (environ 24,5 millions d’euros). Les revenus provenant des propriétés résidentielles sont restés stables sur un an. Le revenu total que rapportent les biens locatifs au Duché s’élève à 35,8 millions de livres sterling (environ 42,6 millions d’euros), en hausse de 1,4 million de livres (environ 1,66 million d’euros) en un an, soit une croissance de 4,1%.
