Condamnation de la terroriste basque qui a planifié l’assassinat du roi Juan Carlos par l’ETA

María Soledad Iparraguirre Guenechea a été reconnue coupable à l’issue d’un procès dont le verdict a été rendu mardi dernier en Espagne. L’ancienne dirigeante du groupe séparatiste basque ETA avait organisé l’assassinat du roi Juan Carlos en 1997. Elle purge déjà actuellement plusieurs peines dont le total dépasse les 250 ans d’emprisonnement, auxquelles s’ajoutent 15 ans supplémentaires pour l’attentat manqué contre l’ancien souverain.

Lire aussi : Trois mois de prison pour avoir menacé la princesse héritière des Pays-Bas

Anboto ajoute 15 ans à sa peine pour avoir fomenter l’assassinat de Juan Carlos

María Soledad Iparraguirre Guenechea, 60 ans, connue comme Anboto, a dirigé l’ETA (Euskadi Ta Askatasuna), entre 1994 et 1997. En 1997, elle avait organisé l’assassinat du roi Juan Carlos 1e. L’attaque s’est déroulée lors l’inauguration du musée Guggenheim de Bilbao. Eneko Gogeaskoetxea fut recruté pour perpétrer le meurtre. L’attentat manqué s’est soldé par la mort d’un agent de police basque.

Eneko Gogeaskoetxea a été retrouvé en juillet 2011 à Cambridge au Royaume-Uni, où il vivait depuis plusieurs années avec sa femme et ses enfants sous une fausse identité. Il  a été condamné à 92 ans de prison en mai 2016. María Soledad Iparraguirre Guenechea a été retrouvée avec son époux, en France, à Salies-de-Béarn, en 2004.

Soledad Iparraguirre Guenechea, “Anboto”, dans le box des accusés lors d’un de ses procès en avril 2021 (Photo :  EFE/Fernando Alvarado/Abacapress)

En France, Anboto a été condamnée à 20 ans de prison pour avoir dirigé une entreprise terroriste et a été remise à Madrid en septembre 2019 après avoir purgé sa peine. Depuis 2019, la Cour suprême espagnole, dans sa chambre antiterroriste, a porté contre elle des affaires qui ont entraîné un total de plus de 250 ans de prison. La peine la plus importante (120 ans) a été reçue en juillet 2021 pour l’assassinat de de Luciano Cortizo, un soldat décédé dans une voiture piégée qui a explosé dans la ville de Leon en 1995. 

Ce 14 septembre 2021, la terroriste a vu sa peine s’alourdir de 15 ans supplémentaire, à l’issue d’un procès pour avoir fomenter l’assassinat de Juan Carlos. Elle a été reconnue coupable de «crimes contre la Couronne» et «possession d’armes de guerre au sein d’une organisation terroriste». Dès le début de son procès, elle avait admis les charges à son encontre. Au total, 853 décès ont été attribués à l’organisation séparatiste en quatre décennies, précise Euronews.

L’ancienne dirigeante de l’ETA au tribunal lors de son procès (Photo : EFE/Juan Carlos Hidalgo/Abacapress)

Lire aussi : Felipe VI commémore les 40 ans de la tentative de coup d’État de 1981

L’assassinat manqué de Juan Carlos

Le 18 octobre 1997, le roi Juan Carlos devait ouvrir le musée Guggenheim à Bilbao. Vers 16 heures le 13 octobre, une camionnette s’est approchée du musée. Au vu du climat tendu au pays basque, la sécurité était renforcée sur les lieux. Deux policiers se sont approchés de la camionnette quand ils ont vu les occupants du véhicule débarquer un pot de fleurs. En voyant les policiers arriver, le chauffeur a pris la fuite en tirant. L’un des deux policiers est décédé plus tard des suites de blessures par balle. 

Une attaque était prévue le jour de l’inauguration du Musée Guggenheim de Bilbao en 1997 (Photo : Wikimedia Commons)

Dans la camionnette volée, la police a découvert d’autres pots de fleurs qui contenaient des grenades. Les experts ont déclaré que les explosifs auraient pu détruire au moins la partie avant du musée Guggenheim, exploser et tuer des dizaines de personnes. Le roi Juan Carlos n’a pas été intimidé par les événements et a décidé de se rendre à l’inauguration malgré la tentative d’attentat déjouée juste avant son arrivée.

Avatar photo
Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr