Au pays du Soleil-Levant, l’empereur Naruhito a effectué hier la dernière étape, nécessaire à son intronisation, le daijosai ou Daijō-sai. Après l’intronisation du nouvel empereur, qui a eu lieu il y a un mois, lors d’une cérémonie à laquelle 2000 personnes étaient invitées, il est de tradition d’effectuer un défilé en voiture décapotable dans les rues de Tokyo. Ce défilé a eu lieu la semaine dernière. Il ne restait plus que la troisième étape, celle qui remonte à plus de 1300 ans, qui est le daijosai. Il s’agit d’une cérémonie shintoïste qui consiste à donner des offrandes, principalement du riz, à la divinité Amaterasu, qui représente le soleil.
Cette cérémonie est très critiquée. Tout d’abord à cause de son coût (environ 23 millions d’euros) mais aussi car le chef d’État effectue une cérémonie à caractère religieux, ce que certains considèrent comme une entorse à la constitution qui prévoit la séparation de la religion et de l’État. Cette cérémonie n’ayant lieu qu’une fois par règne, la Maison impériale a fait savoir que malgré les opinions négatives, il était impossible de faire monter sur le trône de Chrysantème le nouvel empereur, s’il n’avait pas effectué cette dernière cérémonie.
Du riz a été récolté dans des rizières sélectionnées deux jours auparavant. À l’intérieur du parc du Palais impérial, ont été construits 13 pavillons provisoires en bois (d’où les coûts importants). Ces pavillons, qu’on appelle des Daijokyu occupent 6500 mètres carrés et seront démolis d’ici quelques jours.
Lors de la cérémonie, l’empereur Naruhito et son épouse, l’impératrice Masako ont donné des offrandes, comme du saumon et des châtaignes, mais surtout du riz, à la divinité qui représente le soleil, Amaterasu. La légende veut que les empereurs sont les descendants directs du soleil. Durant cette cérémonie très codifiée, un grand nombre de choses restent mystérieuses. Outre la divinité du soleil, d’autres dieux et déesses sont invoqués pour leur demander leur protection. Seules les personnes prenant part à la cérémonie savent exactement ce qu’il s’y passe.
Environ 500 invités, dont le Premier ministre, assistent à une partie de la cérémonie depuis un autre pavillon. Cependant, à de nombreuses reprises, l’empereur disparait des regards, notamment lorsqu’il pénètre dans la salle principale, éclairée uniquement avec des torches. Les centaines d’offrandes sont posées une à une, avec des baguettes en bambou. L’empereur est aidé par deux servantes. Puis, l’empereur a lu de nombreuses prières. Il portait un kimono blanc en soie, tout comme son épouse qui a pris part à la cérémonie dans une autre pièce. L’ensemble de la cérémonie dure plusieurs heures. Elle a débuté ce jeudi 14 novembre à 18 h 30 et s’est terminée le lendemain matin à 3 h 15.