Le prince Gabriel de Broglie, chancelier honoraire de l’Institut de France, juriste, historien et membre de l’Académie française, est mort à 93 ans. Issu d’une branche cadette de cette illustre famille de la noblesse, le prince Gabriel était le cinquième immortel de la famille princière de Broglie.
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Décès de l’académicien Gabriel de Broglie
Le prince Gabriel de Broglie est né le 21 avril 1931 à Versailles, fils du prince Édouard de Broglie et d’Alix Le Bas de Courmont. L’annonce du décès de Gabriel de Broglie à 93 ans a laissé place aux éloges de tous ceux qu’il a connus et côtoyés, lui qui a occupé tout au long de sa vie de hautes fonctions au sein de diverses institutions de l’État. Juriste et historien, il est entré au Conseil d’État en 1960, après être sorti de l’ENA. Depuis 1999, il était Conseiller d’État honoraire.
Le prince Gabriel a été président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) de 1979 à 1981 et fut une figure importante de l’audiovisuel en France, en tant que président du Comité d’histoire de la télévision pendant près de 20 ans. Le 22 mars 2001, Gabriel de Broglie est invité à s’asseoir sur le Fauteuil 11 de l’Académie française, laissé vacant depuis la disparition d’Alain Peyrefitte en 1999. En 2006, Gabriel de Broglie succède à Pierre Messmer à la tête de l’Institut de France. Il assurera quatre mandats de chancelier jusqu’en 2017. Xavier Darcos, actuel chancelier de l’Institut de France, a fait part de sa tristesse en apprenant le décès de son prédécesseur. « Tous les membres de l’Institut de France lui vouaient, unanimement, estime, gratitude et respect », assure Xavier Darcos.
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Le prince Gabriel de Broglie, un fidèle du courant orléaniste
« Pour nous tous qui l’avons bien connu et aimé, Gabriel de Broglie n’était pas simplement ce serviteur de l’État impeccable, courtois et actif », écrit Xavier Darcos dans son communiqué. « Il fut d’abord et avant tout un historien, un linguiste, un bibliophile, un homme de vaste culture. Ses livres consacrés à l’orléanisme, à la Monarchie de Juillet ou à Guizot font autorité. Il aimait le travail et la vie lui semblait devoir s’accomplir dans l’action, tandis que les plus immenses bibliothèques aiguisaient son appétit. »
Gabriel de Broglie était issu d’une branche cadette de la famille princière de Broglie. La famille de Broglie est une ancienne famille piémontaise, installée en France au 17e siècle. Le comte François-Marie de Broglie, diplomate et maréchal, est élevé au rang de duc par Louis XV en 1742. Son fils aîné, Victor-François, 2e duc de Broglie, est fait prince du Saint-Empire par l’empereur François 1er en 1759, en reconnaissance de ses services durant la guerre contre les Prusses.
Gabriel de Broglie était un arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils du 2e duc de Broglie. Plusieurs membres de la famille de Broglie ont assuré de hautes fonctions dans diverses institutions de l’État. La famille compte aussi un prix Nobel, cinq académiciens, des ambassadeurs, un député et des maires. Le 3e et le 4e duc de Broglie ont tous les deux été présidents du Conseil, ce qui était l’équivalent de premier ministre, sous la monarchie de Juillet et sous la IIIe République.
Dans sa nécrologie, Le Figaro souligne la passion de Gabriel de Broglie pour les Orléans et la monarchie de Juillet, restant fidèle à sa tradition familiale pour l’orléanisme, un courant de pensée libéral et conservateur méconnu en France. « Gabriel de Broglie a tenté de redonner vie à ce courant oublié, fidèle à un modèle britannique qui aurait pu éviter les affres de l’instabilité chronique de la IIIe République », écrit Le Figaro.
