Le traditionnel discours de la fête nationale par le chef d’État belge a été prononcé ce 20 juillet par le roi Philippe, dans le contexte de fin de crise sanitaire et dans le contexte récent des inondations ayant causé la mort de près de 40 Belges. Le discours a été diffusé quelques minutes après la cérémonie officielle de deuil national organisée à Verviers.
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Discours du roi Philippe à l’occasion de la fête nationale en 2021
Le 20 juillet a été décrété journée de deuil national, la veille du 21 juillet, jour de la fête nationale belge. Le traditionnel discours de fête nationale est toujours prononcé à 13 heures, la veille de la fête nationale. Il coïncide donc avec le jour de deuil national décrété à la suite des intempéries meurtrières. Le discours du roi Philippe, pré-enregistré, a été diffusé quelques minutes après la cérémonie officielle de deuil national organisée à Verviers à laquelle le roi et la reine ont assisté. Le souverain n’a pas manqué de revenir sur la dernière année difficile que nous avons vécue, en période de crise sanitaire.
«Une catastrophe naturelle sans précédent a frappé une grande partie de notre pays. Nos pensées sont auprès des familles et des proches des victimes et de tous ceux qui sont dans la détresse. Le bilan humain est très douloureux.
Les inondations ont provoqué d’énormes dégâts dans nos villes et nos villages. Beaucoup ont tout perdu. Souvent le travail de toute une vie, balayé en quelques heures. La Reine et moi n’oublierons jamais nos échanges avec les habitants de Pepinster, de Chaudfontaine, de Rochefort et d’autres communes lourdement touchées.
Mais dans l’adversité, notre population fait preuve d’une immense solidarité. De tout le pays abonde une aide spontanée aux sinistrés, et d’innombrables volontaires se dévouent sans compter. Je veux leur dire notre gratitude, tout comme à nos partenaires européens venus en soutien.
Je remercie également toutes les autorités sur le terrain ainsi que les services de secours, les pompiers et l’armée qui ont œuvré sans relâche. Je sais que tous les moyens seront mis en œuvre pour la reconstruction.
Mesdames et messieurs,
Cette tragédie s’ajoute à la longue période de pandémie.
Ces derniers dix-huit mois, notre pays a traversé une rude épreuve. Nous avons payé un lourd tribut. Nombre d’entre nous ont vécu un drame familial ou professionnel. Nos conditions de vie bouleversées ont eu des conséquences sur la santé mentale de la population, surtout des jeunes. Beaucoup ont souffert de solitude et d’isolement.
Nous avons dû abandonner nos certitudes, et nous avons dû parfois nous satisfaire de solutions imparfaites. Mais nous avons montré que nous disposons d’une capacité d’adaptation insoupçonnée.
La Reine et moi avons été témoins de magnifiques exemples de résilience. Ils méritent toute notre reconnaissance.
Je salue ici spécialement le personnel soignant qui s’est surpassé durant trois vagues successives de la pandémie – et qui retrouve maintenant toutes les charges accumulées reportées dans l’urgence.
Mesdames et messieurs,
Notre modèle de société, construit sur le socle de la démocratie, s’est révélé être solide et fertile en projets créatifs.
Nous avons pris conscience de la nécessité de collaborer davantage à tous les niveaux. Car seul, aucun individu, aucun niveau de pouvoir, aucune institution ne peut faire face et s’adapter aux grands changements qui nous attendent.
Nous avons aussi redécouvert le rôle indispensable de l’Etat et de la fonction publique. Leur étroite collaboration avec les entreprises et la société civile est une des clés du succès de la gestion de la crise sanitaire actuelle.
Je pense ici plus particulièrement à la production et à la distribution des vaccins.
Et, grâce aux efforts coordonnés avec tous ces remarquables bénévoles, notre programme de vaccination est une vraie réussite.
Mesdames et messieurs,
Pour construire notre avenir, nous avons nos savoir-faire et notre créativité. Nous avons aussi des valeurs humaines faites de solidarité, de générosité, d’empathie et de courage, toutes ces si belles qualités que nous avons montrées ces derniers mois, ces derniers jours, ces dernières heures.
J’ai confiance en cette capacité que nous avons de rebondir. Si nous avons pu tenir tout au long des difficultés, c’est grâce à un sursaut d’humanité. C’est là un acquis précieux, à préserver. Il nous permettra d’affronter les défis. Pour notre société. Pour notre planète. C’est cette conviction que je vous partage à l’occasion de la fête nationale.