L’année 2021 s’annonce meilleure pour le prince Laurent de Belgique. Il attendait depuis des années que l’État accepte de libérer les quelque 14 milliards d’euros de fonds provenant de Libye, gelés par New York. La fondation Global Sustainable Development Trust du frère du roi des Belges devrait enfin récupérer ses 44 millions d’euros que lui avait pourtant promis la justice belge, si on en croit une déclaration du ministre des Finances.
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Le ministre de la Justice donne enfin son feu vert pour le dégel des fonds libyens
En décembre 2014, la cour d’appel de Bruxelles s’était prononcée en faveur de l’association à but non lucratif Global Sustainable Development Trust (GSDT) du prince Laurent de Belgique. La cour avait condamné la Libye à payer un dédommagement de plus de 38 millions d’euros à GSDT. Avec les intérêts et frais de justice, le montant réel est de 44 à 48 millions d’euros selon les estimations et les sources.
La cour d’appel avait donné raison à l’association du prince, victime d’une rupture unilatérale par l’État libyen en 2010, d’un contrat signé en 2008 avec GSDT. Le frère du roi des Belges s’était donné pour mission de reboiser des milliers d’hectares désertiques sur la côte libyenne. Malheureusement, bien que la justice belge ait demandé de dédommager GSDT, l’argent est bloqué par le Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ainsi, plus de 14 milliards d’euros provenant de fonds libyens, sont actuellement bloqués sur un compte de la banque bruxelloise Euroclear.
Le prince Laurent tente par tous les moyens de récupérer sa part, qui malgré la demande de la cour, reste intouchable jusqu’ici. Il avait notamment fondé une autre structure associative en 2018, comme le révélait la RTBF. Avec sa nouvelle fondation, Environment Network, dont son épouse, la princesse Claire, et un ami, étaient aussi les administrateurs, le prince « devait alors récupérer de l’argent » en reprenant « les activités et l’actif net de l’asbl GSDT ».
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Depuis 2014, la justice avait donné raison au prince Laurent et à GSDT
Pourtant, jusqu’ici l’État belge n’avait pas ordonné le déblocage des fonds. Le 20 octobre 2020, le ministre de la Justice Vincent Van Peteghem (CD&V) indiquait encore, interrogé lors d’une commission parlementaire, ne pas vouloir précipiter le déblocage des fonds. Une situation que le prince Laurent a déploré à maintes reprises, se sentant une fois de plus non soutenu par les autorités de son pays. Pour rappel, dans un autre dossier, qui cette fois-ci lui était défavorable, en décembre 2020, le Calimero de la famille royale belge a également connu un refus du Conseil d’État d’annuler sa sanction de rabotage de dotation.
Aujourd’hui, Le Soir nous apprend que le ministre de la Justice a soudainement changé d’avis depuis la commission du mois d’octobre, « j’ai reçu deux lettres du liquidateur », indique Vincent Van Peteghem lors d’une commission parlementaire en ce début d’année. Le ministre répondait à une question du député Georges Dallemagne (cdH). Le ministre a changé d’avis sur la question et a fait savoir : « J’ai informé mon collègue des Affaires étrangères par écrit début décembre que je ne voyais aucune objection à une notification à New York ». Ce dernier est maintenant censé envoyer au Comité des sanctions des Nations Unies une notification pour le dégel des fonds libyens en Belgique.