La Belgique a perdu une figure du monde l’art ce vendredi 17 octobre. Le décès de la comtesse Isabelle de Borchgrave d’Altena a marqué le milieu artistique belge ainsi que les sphères aristocratiques dans lesquelles l’artiste évoluait. Ce jeudi, ses proches et sa famille ont assisté à ses funérailles avec une « touche de couleur ».
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Les funérailles de la comtesse Isabelle de Borchgrave d’Altena
Isabelle de Borchgrave a marqué l’histoire de l’art contemporain belge. « Bebelle » pour ses proches, est née Isabelle Jacobs en 1946, dans la commune bruxelloise d’Etterbeek. Elle est décédée ce 17 octobre à Ixelles, à 78 ans. Fille du consul honoraire de Tunisie, Isabelle se marie en 1975 avec le comte Werner de Borchgrave d’Altena et du Saint-Empire. Le couple a eu deux enfants, la comtesse Pauline et le comte Nicolas, tous deux nés au Liban. Isabelle a transmis sa fibre et sa passion pour l’art à ses deux enfants. Pauline est historienne de l’art et travaillait auprès de sa mère, tandis que Nicolas est réalisateur dans les arts audiovisuels.

Isabelle a été formée au centre des Arts décoratifs et à l’Académie Royale de Bruxelles. Elle s’est fait connaître pour ses chantiers de décoration d’hôtels, notamment l’hôtel Cipriani à Venise et l’Hôtel Sheraton de Bruxelles. Isabelle a décoré de nombreuses habitations privées, des vitrines de magasin et elle a dessiné des décors pour des défilés, notamment un pour Dior en 2007.


Ce jeudi 24 octobre 2024, la famille et les amis d’Isabelle de Borchgrave ont assisté à ses funérailles à l’église Notre-Dame des Victoires, au Sablon, à Bruxelles. Parmi ses proches, on trouvait de nombreuses personnalités qui ont croisé son chemin tout au long de sa carrière. Les membres de la famille royale belge faisaient partie de ceux qui suivaient sa carrière de près. En juillet 2013, la comtesse Isabelle figurait dans la liste des dernières récompenses remises par le roi Albert II avant son abdication. Elle avait été décorée commandeure de l’ordre de la Couronne, recevant ses insignes des mains du nouveau roi Philippe.

Isabelle de Bochrgrave s’est fait connaître du grand public pour ses costumes en papier, dont elle commence la confection dans les années 90. Pendant plusieurs décennies, sa collection de vêtements en papier qui retracent 300 ans de costumes, va voyager dans les plus grands musées du monde entier. Peintures, sculptures, décors, costumes et autres réalisations ont été exposés à Osaka, Bruxelles, New York, Paris, Marrackech, en passant par le château de Versailles et le palais Catherine à Saint-Pétersbourg.

Ce jeudi, plusieurs personnalités ont été aperçues dans l’église Notre-Dame du Sablon. Certaines avaient respecté la mention inscrite au bas de l’avis nécrologique : « Isabelle aurait adoré une petite touche de couleur ». En 2022, le roi Philippe avait inauguré, en présence de l’artiste, son exposition Miradas de Mujeres, aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Bruxelles. Isabelle de Borchgrave avait alors recréé des décors et des costumes en papier très colorés, inspirés de l’univers de Frida Kahlo et de sa maison, la Casa Azul. Ce travail titanesque de trois ans avait nécessité plus de quatre kilomètres de papier.
Les origines médiévales de la famille de Borchgrave d’Altena remonteraient jusqu’au château d’Altena (aujourd’hui dans le Brabant-Septentrional aux Pays-Bas) dont les membres de la famille pouvaient en être les châtelains (ou vicomtes, « burggraaf » en néerlandais). Les premiers écrits mentionnant l’installation de la famille datent du 17e siècle, où les Borchrgrave occupaient de hautes fonctions administratives à Bois-le-Duc, ville autrefois située dans le duché de Brabant. Avec la Réforme, la famille catholique a migré vers le sud, dans les régions du Limbourg et de Liège. Les membres de cette famille ont continué à occuper de hautes fonctions.
En 1745, trois frères de la famille de Borchgrave d’Altena, qui possédaient le titre de baron et qui étaient installés dans la principauté de Liège, ont obtenu le titre de comte du Saint-Empire de l’électeur Maximilien II Jospeh de Bavière. En 1816, dans le royaume des Pays-Bas, la famille reçut le titre de comte. Si la branche néerlandaise s’est éteinte, celle ayant migré vers la Belgique actuelle subsiste et est intégrée au système nobiliaire belge. Les armoiries familiales représentent deux saumons en miroir, comme les armoiries de la localité d’Altena aux Pays-Bas.