Le prince Andrew sera interrogé sous serment en mars

Les avocats de Virginia Giuffre sont tombés d’accord sur une date pour recueillir les témoignages du prince Andrew, duc d’York, à Londres. Les avocats américains de la plaignante poseront toutes les questions qu’ils désireront au deuxième fils de la reine Elizabeth II, le 10 mars prochain. Les déclarations faites sous serment serviront ensuite de preuve lors du procès qui se déroulera plus tard dans l’année à New York.

Lire aussi : Le prince Andrew demande à être jugé par un jury

Les avocats américains se déplaceront à Londres pour recueillir la déposition sous serment du duc d’York

Selon les informations du Telegraph, ce sera la 10 mars 2022 que le prince Andrew devra se soumettre à une déposition sous serment. Les avocats du duc d’York et les avocats de Virginia Giuffre Roberts sont tombés d’accord sur la date et sur un lieu « neutre » où sera mené l’interrogatoire.

La déposition sous serment est très importante puisqu’il s’agit du moment où l’accusé racontera sa version des faits et c’est cette version qui sera utilisée pour le procès à venir. La plaignante, Virginia Giuffre, une Américaine résidant en Australie, doit elle aussi passer par la même déposition mais il se pourrait qu’elle ait lieu par vidéoconférence, en raison des difficultés actuelles de voyager en Australie.

La plaignante affirme avoir été victime du réseau de prostitution mis en place par le milliardaire Jeffrey Epstein et sa complice, Ghislaine Maxwell, qui elle vient d’être reconnue coupable des faits, il y a quelques semaines. Virginia Giuffre attaque au civil et non au pénal le prince Andrew, ami de Jeffrey Epstein. Elle prétend que le deuxième fils de la reine Elizabeth II a eu trois rapports sexuels avec elle lorsqu’elle était mineure.

(Photo : Neil Hall/PA Wire/Abacapress)

Lire aussi : Le prince Andrew abandonne ses fonctions militaires et l’usage de son prédicat avec l’accord d’Elizabeth II

David Boies et Sigrid McCawley, du bureau d’avocat Boies Schiller Flexner, feront le voyage jusqu’à Londres. Les avocats américains interrogeront en personne le prince Andrew. La déposition pourrait se dérouler durant deux jours. Les avocats interrogeront aussi les témoins qu’ils ont décidé d’utiliser pour le procès à venir. Ces deux témoins sont Shukri Walker, une femme qui aurait vu le duc d’York Virginia Giuffre ensemble dans une boîte de nuit il y a 20 ans, et Robert Ashton Olney, ancien écuyer royal, l’assistant du prince Andrew. Les avocats de la plaignante ont décidé qu’ils n’appelleront pas à témoigner les princesses Beatrice et Eugenie, les filles du prince, ni Sarah Ferguson, l’ex-épouse du prince. L’une des deux filles du prince Andrew avait pourtant servi d’alibi potentiel au duc d’York lors de ces précédentes déclarations.

L’avocat américain John Burke, interrogé par The Telegraph à propos de la déposition sous serment, a expliqué en quoi consistait cette procédure qui pourra s’avérer compliquée pour le prince Andrew. La personne qui mène l’interrogatoire « peut vous demander tout ce qu’elle veut », explique-t-il. Mentir peut amener à des sanctions de parjure. « Ce n’est pas un processus conçu pour des gens comme le prince Andrew », assure l’avocat, qui se réfère à l’interview désastreuse du prince Andrew à la BBC en 2019. Lors de cette interview, jugée catastrophique par l’opinion publique, il était pourtant dans un environnement contrôlé. Si une question étant embarrassante, il pouvait demander de couper ou de ne pas répondre à la question.

Ici, ses avocats ne pourront pas l’arrêter ni le conseiller. Dans ce type d’interrogatoire, il est aussi impossible de ne pas répondre ni d’évoquer le Cinquième amendement de la Constitution américaine, qui donne le droit de ne pas répondre afin d’éviter l’auto-incrimination.

Avatar photo
Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr