Le prince Georg Friedrich de Hohenzollern, chef de la Maison impériale allemande, a annoncé qu’il renonçait à ses différentes demandes d’indemnisation. Le descendant des empereurs allemands et des rois de Prusse menait une guerre devant les tribunaux contre l’État allemand depuis 2014, espérant obtenir des compensations pour les biens qui avaient été confisqués à sa famille. Le prince Georg Friedrich souhaite à présent ouvrir une nouvelle page et construire des relations sereines avec les autorités.
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Le chef des Hohenzollern abandonne des poursuites engagées en 2014 pour obtenir des compensations
Depuis des années, le prince Georg Friedrich de Hohenzollern se bat devant les tribunaux pour récupérer des biens confisqués par l’État ou d’obtenir une compensation pour la confiscation de ceux-ci. Jeudi 9 mars, au cours d’un événement familial, le prince de 46 ans a accordé une interview à Die Welt, dans laquelle il annonce renoncer à plusieurs des procédures en cours.
« Je veux ouvrir la voie à un débat sans encombre », a déclaré le prince. Le litige porte sur la confiscation des biens après la Seconde Guerre mondiale de la famille Hohenzollern, la dynastie ayant régné sur l’Empire allemand et sur le royaume de Prusse. L’abandon des poursuites par le prince concernerait 4 000 œuvres d’art qui se trouvaient dans les propriétés de la famille impériale et qui ont été expropriées entre 1945 et 1949 sans décision de justice. Le gouvernement fédéral, le land de Brandebourg et le land de Berlin négociaient depuis 2014 avec les Hohenzollern au sujet de la restitution des objets d’art et d’une indemnisation.
Les Länder de Berlin et de Brandebourg ont fait pression pour que le prince abandonne la revendication de longue date à la mi-2019. Les États refusent toute compensation en raison de la loi qui interdit les indemnités à ceux qui auraient collaboré avec le régime nazi. Selon la loi, il n’y a aucune compensation pour ceux qui ont « considérablement promu » le système nazi. Le deuxième procès qu’aurait abandonné le prince concerne, entre autres, l’inventaire des châteaux de Rheinsberg et Cecilienhof à Potsdam.
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Le prince Georg Friedrich de Prusse souhaite aborder sereinement l’examen critique de l’histoire de sa famille
Depuis des décennies, l’implication de la famille impériale auprès du régime nazi fait l’objet de nombreux débats entre historiens, politiciens et soutiens du régime monarchiste. Plusieurs livres écrits sur le sujet, notamment sur les implications du prince héritier de l’époque, relancent régulièrement le débat. Si le prince Georg Friedrich s’est toujours montré frileux sur le sujet, il a récemment montré qu’il était prêt à aborder la question en étudiant véritablement les faits. Selon ses dernières déclarations, il souhaiterait donc abandonner deux de ses poursuites afin qu’il n’y ait « aucun problème à examiner de manière critique l’histoire de ma famille ». Le tribunal saisi de l’affaire à Potsdam n’a pas immédiatement confirmé la demande du prince jeudi, a précisé DW.
Le prince Georg Friedrich a admis que dans le cas du prince héritier Wilhelm, même s’il n’était « pas clairement vérifiable » qu’il ait donné des avantages aux nationaux-socialistes, il recherchait « clairement la proximité avec le régime nazi ». Le prince affirme : « Quiconque se plie à l’extrémisme de droite ne peut pas être un créateur de traditions pour notre maison. Nous apporterons notre meilleur soutien possible à un examen critique de notre histoire familiale ».