Le prince héritier Mohammed ben Hassan El Senussi sort de plus en plus fréquemment de son silence. Il vient d’accorder une interview dans laquelle il développe ses aspirations pour la Libye. Le petit-neveu du roi Idris 1e croit au potentiel des investissements qui pourraient relancer l’économie de la Libye.
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Le prince héritier Mohammed El-Senussi espère attirer les investisseurs en Libye
Le 24 décembre 2021, le prince Mohammed El-Senussi, héritier du dernier prince héritier de Libye, avait profité de son message annuel pour confirmer sa disponibilité dans le cas d’un retour à la monarchie, un scénario qui séduit certains experts politiques locaux.
Le 24 décembre 1951, la Libye prenait son indépendance de l’administration britannique. Mohammed Idris El-Mahdi El-Sanussi, l’ancien émir de Cyrénaïque (l’un des trois territoires de la Libye avec la Tripolitaine et le Fezzan) durant la période britannique, est devenu roi de Libye sous le nom de règne d’Idris 1e. En août 1969, il transmet au Sénat son désir d’abdiquer en faveur de son neveu, le prince héritier Hassan Reda, à qui il avait déjà transféré une partie de ses prérogatives. La date de passation de pouvoir est prévue au 2 septembre.
Un jeune capitaine, Mouammar Kadhafi, profite de l’absence du roi qui suit un traitement médical en Turquie et de l’affaiblissement de son pouvoir transmis à son neveu, pour le renverser. Le royaume de Libye prend fin le 1e septembre 1969. Le roi Idris 1e est mort en exil au Caire à 94 ans en 1983. Son neveu, le prince héritier Hassan Reda est décédé en 1992 à Londres. Son fils, le prince Mohammed El-Senussi est son successeur et l’actuel prétendant au trône de Libye.
Le 15 février 2023, le magazine Forbes a relayé une interview que le prince héritier libyen, âgé de 60 ans, a accordée au Victory Services Club de Londres, dans laquelle il donne sa vision sur la situation en Libye, en tenant compte des opportunités d’investissement et de l’économie.
« Malheureusement, après la chute [du régime] en 2011, qui avait pris le pouvoir par un coup d’État en 1969, plutôt que de remettre le pays sur le droit chemin, nous avons vécu différentes expériences politiques qui n’ont pas pris en compte ce qui fonctionne pour la Libye et son peuple. Cela a conduit à une scène politique chaotique avec différentes factions libyennes qui se battent désespérément pour le pouvoir et la richesse mais sans légitimité », a déclaré le prétendant au trône, qui lui-même ne vit pas dans le pays pour des raisons de sécurité. Dans cette interview, il confirme aussi sa volonté de rentrer en Libye mais uniquement si on lui demande et si le pays « se conforme aux valeurs internationales dans le cadre d’une démocratie parlementaire ».
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Le pays possède d’énormes richesses en ressources naturelles
« L’État de droit est quelque chose qui manque clairement à la Libye », déplore le prince. « À ce stade, la Libye pourrait attirer les investisseurs dont le pays a besoin pour diversifier son économie. La Libye est un grand pays, le 16e plus grand au monde, avec d’énormes richesses en ressources naturelles et une petite population de professionnels hautement éduqués et qualifiés, il est donc évident que notre pays a de grandes perspectives. Mais malheureusement, nous avons plusieurs problèmes qui limitent notre potentiel, comme la sécurité, la stabilité, la transparence et la responsabilité, pour n’en citer que quelques-uns », a déclaré El Senussi.
Quant à son propre avenir « Le rétablissement de la monarchie constitutionnelle assure la démocratie parlementaire et redonnera au pouvoir judiciaire sa pleine indépendance. C’est vital pour l’aspiration de toute nation à réussir, y compris dans les affaires et les investissements. Transparence, stabilité, honnêteté, neutralité et état de droit sont des ingrédients clés pour revitaliser l’économie libyenne », a déclaré El Senussi.
