Le prince Mohammed El Senoussi, fils du dernier prince héritier de Libye, a prononcé son traditionnel discours du Jour de l’indépendance. Le prince Mohammed, actuel chef de la famille royale libyenne, a exhorté la population à se montrer courageuse pour changer et pour restaurer le système monarchique.
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Le chef de la famille royale de Libye prononce son discours annuel du Jour de l’indépendance
Le 24 décembre 1951, le roi Idris 1er proclamait l’indépendance de la Libye, premier pays du Maghreb à prendre son indépendance. La Libye n’ayant pas de fête nationale, le 24 décembre reste l’un des trois jours célébrés dans le pays avec le 17 février, anniversaire de la révolution libyenne, et le 23 octobre, anniversaire de la proclamation de la révolution.
Chaque année, le prince Mohammed El Senoussi, chef de la famille royale de Libye, prononce un discours à la population libyenne, la veille du Jour de l’indépendance. Cette année encore, le prince héritier Mohammed a prononcé un discours qui était à la fois une réflexion sur le passé de la Libye et une vision de son avenir. Le prince Mohammed est le fils du dernier prince héritier de Libye, Hassan, neveu du roi Idris 1er. Idris fut le seul roi de Libye, ancien chef de l’ordre Senoussi, un ordre religieux soufi, déjà reconnu émir de Cyrénaïque depuis 1949.
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Le prince Mohammed a affirmé qu’il « n’y a aucune garantie de l’unité de la Libye, sauf en adoptant la constitution royale et le système sur lequel l’État a été construit ». Le prince Mohammed défend le retour de la monarchie, seul système qui pourrait, selon lui, garantir l’unité du pays. Mouammar Kadhafi a renversé la monarchie et le roi Idris 1er par un coup d’État en 1969.
Plus que jamais, la Libye traverse une impasse politique, pays qui n’a jamais élu de président. En août 2011, Mouammar Kadhafi a été renversé et a fui la capitale, suite à la prise de Tripoli par les rebelles. Capturé et torturé, l’homme qui avait dirigé la Libye pendant 42 ans a été exécuté le 23 août 2011. Après la chute de Kadhafi, le pays a tenté d’établir des bases démocratiques mais a échoué en 2014, déclenchant une guerre civile. Depuis décembre 2015, le pouvoir exécutif est détenu par le Conseil présidentiel, un organe mis en place par l’ONU en attente de l’élection d’un chef d’État. Des élections présidentielles devaient être organisées depuis des années, repoussées en 2018 et 2019.
Au début de son discours, le prince Mohammed a rappelé l’exploit de ses ancêtres et des pères fondateurs de la Libye, « ces icônes nationales » qui ont réuni et unifié le pays. Il a cependant également averti que cet héritage d’unité était gravement menacé. Le pays a été « plongé dans une situation complexe » et la Libye était victime « de corruption, d’ingérence étrangère et de divisions internes », conduisant la Libye « sur une pente dangereuse qui menace son unité, son existence et son avenir ».
Le prince s’est aussi adressé directement à la communauté internationale, demandant aux forces étrangères de respecter la souveraineté de la Libye et d’éviter de transformer le pays en champ de bataille pour leurs intérêts. Le prince Mohammed a souligné les grands développements en cours, notamment en Syrie, un pays dont plusieurs observateurs géopolitiques soulignent les similitudes.
Le fils du dernier héritier du trône promeut le retour à la monarchie depuis plusieurs années. En parlant de son travail, le prince Mohammed explique : « Nous avons écouté préoccupations de la population libyenne, ses aspirations et sa détermination à trouver le moyen de restaurer notre identité, notre souveraineté et notre stabilité. » Le prétendant au trône continue : « J’ai écouté ceux qui étaient d’accord avec nous dans notre proposition et ceux qui n’étaient pas d’accord ».
Le prince Mohammed propose de construire un pays en s’appuyant sur « le terrain commun de l’histoire » mais il ne s’agit « pas d’effectuer un retour au passé ». Le but est de s’appuyer sur l’histoire pour « être guidé par ses succès et pour s’éloigner de ses erreurs. » Le prince Mohammed a terminé son discours en expliquant que leurs grands-parents n’avaient pas obtenu l’indépendance de leur pays en « mendiant » cette indépendance mais « en l’arrachant ». « Ne soyons pas inférieurs à eux, soyons persévérants et déterminés ».
