C’était une rencontre très attendue qui a eu lieu ce mardi 11 février 2025 à la Maison Blanche. Le roi Abdallah II a rencontré Donald Trump afin de discuter de la proposition récente faite par le président américain, qui souhaite évacuer les Gazaouis vers l’Égypte et la Jordanie, afin d’imposer un contrôle américain sur leur territoire. Le souverain jordanien, connu pour son militantisme en faveur d’une solution à deux États, a dû affronter la détermination de Donald, pourtant l’un de ses plus importants alliés.
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Le roi Abdallah II se réjouissait pourtant de rencontrer son ami Trump…
Le roi Abdallah II de Jordanie a toujours entretenu une relation amicale avec Donald Trump. Il faut dire que la Jordanie fait tout pour chérir sa relation avec son allié. En décembre dernier, les États-Unis ont signé un traité international dans lequel ils promettent de verser annuellement près d’un milliard de dollars de subventions en cash à la Jordanie. Une aide financière substantielle qui servira principalement au soutien du développement du système de santé et à l’éducation. Le montant total de l’aide dépassera les 10 milliards de dollars, en étalant les versements sur plusieurs années.
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Le roi Abdallah II fut l’un des premiers chefs d’État au monde à envoyer ses félicitations à Donald Trump, le jour de sa réélection en novembre 2024. Félicitations qu’il a réitérées le jour de son investiture en janvier 2025. À cette occasion, les deux hommes ont même eu un échange téléphonique durant lequel le 47e président des États-Unis a fixé une rencontre avec le roi de Jordanie. Le roi Abdallah pensait déjà aux accolades devant la Maison Blanche. Entretemps, la reine Rania, épouse du roi Abdallah, a elle aussi réactivé sa connexion avec Melania Trump, en lui rendant une visite informelle à Palm Beach pour rattraper le temps perdu. Les deux femmes avaient noué une relation amicale au cours du premier mandat de Donald Trump.
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Le roi Abdallah se heurte à la détermination de Trump à prendre le contrôle de Gaza
Malheureusement, ce qui devait être une belle rencontre d’amitié prévue le 11 février, a pris une autre tournure. Il y a quelques jours, Donald Trump a surpris le monde entier en annonçant que les États-Unis avaient des vues sur Gaza et prendraient le contrôle du territoire pour le reconstruire. L’ancien promoteur immobilier a imaginé un lieu comparable à la Côte d’Azur, dont l’économie serait basée sur le tourisme balnéaire. Pour y parvenir, les Américains seraient contraints de délocaliser les Gazaouis, qui seraient alors accueillis en Égypte ou en Jordanie. Une idée lancée sans être entré en consultation avec ces deux pays.
Dès cette annonce, le roi Abdallah II avait fait savoir sa réprobation. La rencontre de ce mardi à la Maison Blanche fut plutôt tendue entre les deux hommes. Plusieurs réunions bilatérales ont également été organisées en marge de cette discussion, entre la délégation jordanienne et la délégation américaine. Le prince héritier Hussein accompagnait son père. Le roi Abdallah II, connu pour son fervent militantisme en faveur de la cause palestinienne, s’est cette fois-ci montré plutôt prudent. Le roi de Jordanie a appliqué la propre stratégie de Donald Trump : la Jordanie d’abord. Le roi Abdallah a surtout fait savoir que sa toute première priorité serait la défense des intérêts jordaniens.
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Le roi Abdallah II place les intérêts de la Jordanie en premier et Donald Trump campe sur ses positions
Le roi de Jordanie a révélé au président américain que l’Égypte et les pays arabes présenteront prochainement un plan concernant Gaza, comme le rapporte la Cour royale hachémite. « Il est important de trouver une solution qui prenne en considération les intérêts de tous, y compris les peuples de la région et en particulier le peuple jordanien », a insisté le chef de l’État jordanien. Selon le Washington Post, sur les 11 millions d’habitants de la Jordanie, déjà deux millions sont des émigrés palestiniens ayant trouvé refuge dans l’un des rares pays stables de la région. Le roi Abdallah a toutefois remercié le président Trump pour son rôle central joué dans l’accord du cessez-le-feu entre Israël et la Palestine. Bien entendu, le roi de Jordanie a une fois de plus présenté la solution à deux États comme étant la seule issue possible pour obtenir la paix.
Le roi Abdallah a également confirmé que son pays continuerait à intensifier l’aide apporté à la population gazaouie, et en particulier des enfants. Depuis quelques mois, c’est la Jordanie qui est en charge de soigner les enfants blessés ou gravement malade. Après cette rencontre avec Donald Trump, le roi Abdallah a parlé à la presse et a déclaré « qu’environ 2 000 enfants diagnostiqués d’un cancer ou très malades à Gaza seront évacués médicalement vers la Jordanie pour y être soignés ».
De son côté, à l’issue de sa rencontre avec le roi de Jordanie, le président américain a confirmé son plan de prendre contrôle de Gaza, d’une manière ou d’une autre, sans se soucier des éventuels traités internationaux qu’il briserait. Le transfert forcé arbitraire et permanent de populations est considéré comme un crime au regard des conventions de Genève. En s’adressant aux journalistes dans le Bureau ovale, avec le roi Abdallah impassible assis à sa droite, Donald Trump a signalé qu’il ne changerait pas d’avis sur son idée, rapporte la BBC. Il se dit confiant de trouver des parcelles de terrains en Égypte ou en Jordanie pour y délocaliser les Palestiniens, ou éventuellement encore ailleurs. « Nous aurons peut-être un autre endroit, mais je pense que lorsque nous aurons terminé nos discussions, nous aurons un endroit où ils vivront très heureux et en toute sécurité », a affirmé le président américain. L’Égypte a jusqu’ici rejeté catégoriquement l’idée de Donald Trump .
