La première journée de la visite d’État des souverains néerlandais au Kenya s’est conclue par le traditionnel banquet d’État offert par le président Ruto. Le roi Willem-Alexander, qui a osé aborder des questions qui fâchent dans son discours, était accompagné de la reine Máxima, qui mettait à l’honneur la mode néerlandaise et portait son diadème de saphirs.
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Une robe bleue et dorée Claes Iversen et un diadème conçu avec d’anciens bijoux de famille
Le roi Willem-Alexander des Pays-Bas, 57 ans, et la reine Máxima, 53 ans, ont assuré une longue journée de visite à Nairobi, ce 18 mars 2025. Pour effectuer cette première des trois journées au programme de la visite d’État au Kenya, les souverains néerlandais étaient accompagnés du président William Ruto et de la première dame, Rachel Ruto.

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Comme le veut la tradition diplomatique, la première journée de la visite d’État s’est conclue par un banquet d’État offert par le chef d’État hôte à ses invités étrangers. Le banquet était offert au palais d’État, le lieu de résidence officielle du président, une demeure construite en 1907 pour le gouverneur de l’Afrique orientale britannique.

Pour assister à l’événement, la reine Máxima a mis la mode néerlandaise à l’honneur, choisissant une robe bien connue des observateurs royaux, dont la jupe est dessinée par le créateur Claes Iversen. La reine Máxima a déjà porté cette robe à de nombreuses reprises, aux Pays-Bas comme à l’étranger, en associant ou en dissociant la jupe de la pièce du haut.

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La reine Máxima porte le diadème collier de saphirs
La reine Máxima portait aussi le diadème collier de saphirs sur la tête, là aussi elle avait déjà associé ce même diadème à cette robe. Comme son nom l’indique, ce diadème est un ancien collier serti de diamants et de saphirs, composé de plusieurs éléments de bijoux d’époques différentes. Le Kenya est un pays au sol très riche mais dont l’exploitation est encore assez médiocre par rapport à son potentiel. En 2023, le ministère des Mines a proposé des mesures et a octroyé des permis pour que l’exploitation minière représente jusqu’à 10% du PIB en 2030, alors qu’elle représente 1% actuellement, rapporte Candice Jumwa, géologue pour The Impact Facility. On aurait identifié 970 gisements miniers de différents minerais, notamment des pierres précieuses. Les saphirs font partie des exploitations existantes mais mal exploitées.

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Les saphirs portés par la reine Máxima proviennent principalement d’un collier ras-du-cou serti de diamants et de saphirs, que le vieux roi Guillaume III avait offert à sa jeune épouse, la reine Emma. Si ce mariage, célébré en 1879, fut l’un des plus malheureux de l’histoire des royautés, le roi Guillaume III savait se montrer généreux envers son épouse. Au fil du temps, le ras-du-cou a été rallongé de sorte d’en faire un collier, et le collier lui-même a été amélioré avec des éléments pendants. Le diadème, tel qu’on le connaît aujourd’hui, a été porté pour la première fois en 2009.

Le diadème actuel est surmonté par des éléments en forme de losanges sertis de diamants et de saphirs qui proviennent d’une parure que la reine Wilhelmine a reçue du peuple néerlandais en 1901. Cette parure a été démontée et les pierres précieuses ont été ajoutées à l’ancien collier transformé en diadème grâce à une structure. Selon The Court Jeweller, la princesse Margriet et Máxima ont le plus porté ce bijou. C’est en 2010 que Máxima, encore princesse d’Orange, a porté ce diadème pour la première fois, à l’occasion du 70e anniversaire de la reine Margrethe II de Danemark.

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Le roi Willem-Alexander a prononcé un discours très personnel au moment de porter un toast à ses invités. « Mon amour pour l’Afrique m’a été transmis très jeune par mon père, qui a passé dix ans de son enfance dans ce qui était alors le Tanganyika », s’est souvenu le souverain néerlandais. « J’ai moi-même découvert cette région d’Afrique, et le Kenya en particulier, dans les années 1980 et 1990. » C’est au Kenya que Willem-Alexander a vécu ses premières années de pilote et sa première licence de pilote lui a été délivrée au Kenya.

Après avoir parlé de la beauté du pays et souligné les points de coopération importants entre les Pays-Bas et le Kenya, le roi Willem-Alexander a osé aborder un point plus sensible. Cette visite d’État devait avoir lieu en 2024 mais elle a été reportée en raison des émeutes meurtrières qui se sont déroulées l’été dernier, suite à un projet de taxation du président Ruto. « L’ordre juridique démocratique est un chantier permanent », a déclaré le chef de l’État néerlandais. « Vous connaissez nos préoccupations concernant les signalements d’enlèvements et l’impunité. En tant que partenaires égaux, nous pouvons aborder ces questions en toute franchise. Nous encourageons tous les efforts visant à garantir la responsabilité des violations des droits humains. »