La couronne de saint Édouard est très certainement le joyau le plus attendu par les visiteurs de la Tour de Londres. La couronne est utilisée une seule fois au cours du règne d’un monarque, à son couronnement. La couronne de saint Edouard a quitté ce samedi son lieu d’exposition pour entamer les préparatifs du couronnement du roi Charles III, qui aura lieu le 6 mai 2023.
La couronne de saint Édouard est en train d’être ajustée pour le 6 mai 2023
Le 6 mai prochain, le roi Charles III ceindra pour la première et unique fois la couronne de saint Édouard. Ce chef-d’œuvre de joaillerie, d’une masse d’or dépassant les 2 kilos, n’est porté qu’une seule fois au cours d’un règne, et ce depuis Charles II. La couronne est exposée au public à la Tour de Londres, à côté des globes, sceptres et épées représentant le pouvoir royal.
Le palais de Buckingham a annoncé ce samedi 3 décembre que la couronne de saint Édouard a quitté la Tour de Londres « pour permettre le début des travaux de modification avant le couronnement ». La couronne, déjà allégée au fil du temps, a besoin d’être adaptée à la tête du roi Charles III. Bien qu’il s’agisse d’une réplique, la couronne reste l’un des bijoux les plus précieux et les plus symboliques du Royaume-Uni.
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La couronne de saint Édouard est utilisée pour tous les couronnements depuis 1661
Lors de la cérémonie de couronnement, le roi Charles III ceindra la couronne de saint Édouard et portera également la couronne impériale d’État. Lors du couronnement de la reine Elizabeth II en 1953, la reine n’avait porté la couronne de saint Édouard que quelques minutes. Elle porte la couronne impériale d’État durant le reste de la cérémonie. La couronne impériale d’État a été créée en 1937 pour le couronnement de George VI et elle est également portée chaque année lors de la cérémonie d’ouverture de l’année parlementaire par le souverain.
La couronne de saint Édouard est l’héritière symbolique de la couronne conçue pour Édouard le Confesseur, dernier roi anglo-saxon de la dynastie de Wessex. Il l’aurait portée le jour de Noël 1065, puis elle aurait été portée pour le couronnement de Guillaume le Conquérant, premier roi anglais normand, le 25 décembre 1066 à l’abbaye de Westminster. Elle a ensuite été utilisée lors des cérémonies de couronnement de tous les rois d’Angleterre jusqu’à Henri III en 1216.
Les historiens ne s’accordent pas sur l’histoire de la couronne durant les siècles suivants. A-t-elle été précieusement gardée ou égarée ? Quoi qu’il en soit, comme le reste des joyaux de la Couronne, on sait qu’elle a été détruite par Oliver Cromwell, puis refabriquée lors de la restauration de la monarchie afin d’en faire usage pour le couronnement de Charles II en 1661. Elle sera ensuite de nouveau utilisée lors des couronnements des souverains suivants.
La couronne a été commandée à l’orfèvre royal, Robert Vyner, en 1661 par Charles II. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une réplique exacte de la couronne médiévale, elle suit la description faite de la couronne originale. Elle comprend quatre croix pattées, quatre fleurs de lys et deux arches. Elle est composée d’une monture en or massif sertie de rubis, améthystes, saphirs, grenats, topazes et tourmalines. La couronne a un bonnet de velours avec une bande d’hermine.
La cérémonie de couronnement consiste à sacraliser le nouveau souverain, en lui faisant prêter serment. Il sera ensuite oint et couronné. Le souverain est placé devant la chaise du roi Édouard durant la cérémonie à l’abbaye de Westminster. Le fait d’être oint signifie que le souverain a reçu de Dieu son autorité. En devenant serviteur de Dieu, le souverain britannique se voit recevoir une mission à laquelle il ne peut faillir.