Personnalité belge un peu fantasque, la princesse Stéphanie de Windisch-Graetz, arrière-petite-cousine du roi Albert II est décédée ce vendredi 12 juillet, 5 jours avant d’avoir 80 ans, à l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles, lors d’une opération cardiaque. Si la loi salique avait été abrogée plus tôt, elle aurait pu être reine des Belges. Ses funérailles auront lieu le 22 juillet à l’église Saint-Jacques-sur Coudenberg, à Bruxelles.
Stéphanie zu Windisch-Graetz a eu une vie hors du commun. Née en 1939, elle était la fille du prince François-Joseph de Windisch-Graetz et de la comtesse Ghislaine d’Arschot Schoonhoven. Son Altesse sérénissime est la petite-fille de la princesse Stéphanie de Belgique, deuxième fille du roi Léopold II. Elle était également l’arrière-arrière-petite fille de l’impératrice Sissi. Elle serait même une descendante de Boghos Nubar Pacha, la fille de celui-ci ayant épousé le comte Guillaume d’Arschot Schoonhoven.
Stéphanie de Windisch-Graetz aurait pu être reine des Belges
À la mort de Léopold II, le royaume de Belgique se retrouve sans héritier mâle, n’ayant eu que trois filles légitimes, dont la deuxième, la princesse Stéphanie, était la grand-mère de Stéphanie de Windisch-Graetz. Le trône revint alors au neveu de Léopold II, le fils de son frère Philippe, qui devint le roi Albert 1e. Mais l’histoire aurait pu en être autrement…
La loi salique a été abrogée en 1991, passant directement à la règle totalement opposée de la primogéniture absolue. Au même moment, dans plusieurs monarchies voisines, comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, on appliquait la loi de primogéniture masculine. Dans ce cas, en Belgique, à la mort de Léopold II en 1909, c’est sa fille aînée Louise qui aurait été la reine des Belges. Celle-ci avait un fils, Léopold, mort avant elle d’un jet d’acide au visage et une fille, Dorothée, qui a épousé Ernest-Gonthier de Schleswig-Holstein. Dorothée, princesse de Saxe-Cobourg-Gotha et princesse douairière de Schleswig-Holstein aurait donc été reine des Belges, jusqu’en 1963, date de sa mort. Celle-ci n’ayant pas eu d’enfants, le titre serait revenu à l’un de ses parents le plus proche, c’est-à-dire un descendant de sa tante Stéphanie, deuxième fille de Léopold II, déjà décédée. En 1963, la fille de Stéphanie, Elizabeth-Marie décède elle aussi. François-Joseph, son fils aîné, était toujours vivant. Celui-ci est mort en 1981. Il aurait laissé son trône à sa fille, la princesse Stéphanie de Windisch-Graetz.
Si ceci est bien entendu de la théorie, son nom a pourtant bien été envisagé pour succéder à Léopold III, suite à la Question royale en 1951. Le peuple belge se montrant tellement méfiant envers le roi, que même sa descendance directe semblait remise en question. Il a donc été envisagé d’aller chercher une descendante directe d’un ancien roi. Mais la princesse Stéphanie était à peine une jeune adolescente. Le 16 juillet 1951, Léopold III abdique, et le lendemain, le 17 juillet, Baudouin devient roi des Belges à l’aube de ses 21 ans.
La princesse artiste est décédée sans bénéficier de l’héritage de Léopold II
« J’aurais pu être Reine des Belges », avait-elle un jour confié à La Libre. « Par respect pour la monarchie actuelle, elle ne souhaitait pas soulever de polémique à ce sujet », écrit le quotidien. « Elle n’aimait pas ces rois sans pouvoir. Des figures pathétiques dans une cage d’or », à propos de ses cousins, actuels monarques du royaume de Belgique. Très engagée, la princesse artiste ne croulait pas sous l’or. Elle vivait au château de Bierbais, qu’elle avait acheté pour quelques millions de francs belges. Ce château avait été restauré à l’aide d’artistes. Elle était connue pour avoir fondé l’association Cliniclowns, qui a dû fermer en 1997 suite à une demande du Tribunal correctionnel, en raison de l’utilisation privée de fonds récoltés. Elle vend son château en 1995, lors d’une vente publique imposée par sa banque qui lui réclame des millions. Elle aurait même avoué en interview vivre dans un logement social.
En 1967, Stéphanie a épousé Dermot Blundell-Hollinshead-Blundell. Ils ont divorcé en 1973. Ils ont eu 2 fils, Henry et Alexander. Henry s’est marié en 2000 à Lisa Abadjian, et sont les parents d’Eléonore et Bryan. Alexander a épousé Ann-Charlotte Le Sellier de Chezelles en 2000. Ensemble, ils ont eu Elisabeth-Marie, Otto et Hermine. Henry porte le nom de son père, alors qu’Alexander a adopté celui de sa mère, en août 2011, en changeant officiellement à l’État civil son nom patronymique et celui de ses trois enfants.