Deux solutions sont envisagées pour éviter l’extinction de la famille impériale du Japon

Depuis des années maintenant, la diminution du nombre de membres au sein de la famille impériale est un sujet préoccupant. Des commissions gouvernementales sont chargées d’étudier la question sans décisions concrètes jusqu’alors. Le groupe d’experts semble enfin être tombé d’accord sur deux solutions possibles pour éviter la fin de la plus ancienne monarchie au monde. Le rapport a été rendu ce mercredi 22 décembre au Premier ministre.

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Le groupe d’experts a rendu son rapport au Premier ministre

Lorsque le prince héritier Naruhito et la princesse héritier Masako ont eu leur première fille en 2001, après plusieurs années de mariage, il est rapidement devenu évident que le couple n’aurait pas d’autres enfants. Le couple héritier, devenu en 2019 le couple impérial, n’a effectivement jamais eu de garçon. La loi salique étant en vigueur dans l’Empire du Japon, la fille unique de l’empereur Naruhito, la princesse Aiko, ne pourra jamais monter sur le trône de Chrysanthème. C’est pourquoi, c’est le frère de l’empereur Naruhito, le prince héritier Fumihito qui le suit dans l’ordre de succession.

L’empereur Naruhito, l’impératrice Masako et la princesse Aiko du Japon (Photo : Pool/Jiji Press/ABACAPRESS.COM)

Pendant longtemps, Fumihito n’a eu que deux filles. Sans héritier évident, le Japon avait entamé des discussions en vue d’abolir la loi salique afin de permettre aux femmes de monter sur le trône de Chrysanthème. La princesse Aiko était envisagée comme une héritière potentielle. En 2014, Fumihito et son épouse Kiko ont finalement eu un troisième enfant, un fils, le prince Hisahito. Alors que les discussions sur l’abolition de la loi salique étaient déjà difficilement menées, la naissance d’un garçon mit un terme à tout espoir de voir cette loi abolie. Depuis lors, d’autres discussions du genre ont eu lieu, puis abandonnées en cours de route. Le prince Hisahito est toujours le potentiel héritier et il est le seul, à l’heure actuelle, encore capable de prolonger la dynastie. Derrière lui, dans l’ordre de succession, se trouve encore son grand-oncle, Masahito, âgé de 86 ans, sans enfant.

Non seulement, il n’existe aujourd’hui qu’un seul adolescent, le prince Hisahito, sur qui repose toute la responsabilité d’avoir au moins un fils, mais il se pose aussi une question concernant le nombre de membres actifs dans la famille. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Constitution de 1947 indique que les princesses rejoignent le foyer de leur époux le jour de leur mariage. Par conséquent, elles perdent leur titre de princesse mais aussi leur place au sein de la famille impériale. La principale conséquence est que ces anciennes princesses ne peuvent plus exercer de fonctions officielles pour la Maison impériale.

La famille impériale du Japon et ses héritiers (Image : Histoires Royales)

Une commission gouvernementale composée d’experts était amenée à réfléchir à des solutions pour éviter l’extinction de la famille impériale dans le cas où le prince Hisahito était incapable à son tour de fournir un héritier mais aussi d’envisager une solution pour permettre à plus de membres de la famille d’exercer des fonctions officielles.

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Les questions concernant la succession sont encore prématurées

Ce mercredi 22 décembre, le groupe d’expert a soumis au Premier ministre Fumio Kishida son rapport et ses propositions. Deux solutions sont envisagées par le panel présidé par l’ancien président de l’Université Keio, Atsushi Seike.

La première piste est de ne plus destituer les princesses à leur mariage. Elles pourraient donc continuer leurs activités pour la Maison impériale, sachant que nombre d’entre elles sont engagées auprès d’associations et doivent du jour au lendemain abandonner toutes leurs tâches. La deuxième piste permettrait de réhabiliter des princes cousins, issus de branches plus éloignées. Il était aussi envisagé de réhabiliter des descendants d’empereurs, issus de branches maternelles. Cette solution n’a pas été retenue.

Ces pistes ne concernent pas le problème de succession. Il n’est aucunement question d’accepter les femmes sur le trône ni de faire entrer les cousins dans l’ordre de succession. Il s’agit simplement ici de solutions qui permettraient à plus de princes et princesses d’exercer leurs activités.

Le panel précise que les questions concernant l’ordre de succession sont encore trop hâtives. Afin de ne pas «déstabiliser le trône», comme le rapporte la presse nippone, les questions de succession sont repoussées et reviendront sur le tapis uniquement quand le prince Hisahito sera en âge de se marier. Le groupe de réflexion précise aussi que si on accorde le droit aux femmes mariées de rester dans la Maison impériale, elles n’auront pas le choix. Il s’agira d’une obligation, contrairement à la première proposition sur le sujet qui laissait entendre qu’elles pourraient choisir leur avenir.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr