Dix membres de la famille royale grecque ont entrepris les démarches pour obtenir la nationalité grecque. Les cinq enfants du dernier roi des Hellènes, ainsi que cinq de leurs propres enfants, ont également choisi leur nom de famille, un sujet de crispation depuis l’abolition de la monarchie. La reine Anne-Marie, dernière reine des Hellènes, n’a pas montré d’intérêt à devenir grecque.
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Les cinq enfants et cinq petits-enfants du dernier roi des Hellènes veulent devenir Grecs
En juillet dernier, Histoires Royales vous rapportait la volonté des membres de la famille royale d’être reconnus comme des citoyens grecs. Selon les informations de Tovima, dix membres de la famille auraient entrepris les démarches auprès des autorités le 19 décembre 2024. Les dix membres sont les cinq enfants du roi Constantin II et de la reine Anne-Marie, ainsi que cinq petits-enfants.
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Le roi Constantin II et la reine Anne-Marie ont eu cinq enfants : la princesse Alexia (1965), le prince héritier Pavlos (1967), le prince Nikolaos (1969), la princesse Théodora (1983) et le prince Philippos (1986). Les deux premiers sont nés en Grèce durant le règne de leur père. Le prince Nikolaos est né à Rome alors que la famille était en exil, tandis que les deux derniers sont nés à Londres, après l’abolition de la monarchie. Les cinq petits-enfants souhaitant la nationalité grecque sont les cinq enfants du prince héritier Pavlos, comme on le constate dans l’arrêté Β 7035/2024 du ministère de l’Intérieur publié dans la Gazette officielle du 20 décembre 2024.
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La famille royale a toujours refusé la condition d’utiliser le patronyme Glücksbourg qui leur était proposé. Glücksbourg fait référence au nom de la branche cadette de la famille royale danoise. Cette branche devint la branche principale lorsqu’en 1863, le prince Christian de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg monta sur le trône danois en tant que Christian IX, succédant à son cousin, décédé sans héritier direct. L’un des fils de Christian IX, le prince Guillaume, fut élu en 1863 pour devenir le nouveau roi des Hellènes. Il régna sous le nom de Georges 1er.
Le nom de Glücksbourg désignait une branche de la famille royale danoise mais aucun membre de cette famille n’a réellement utilisé ce nom à l’État civil. Au Danemark, la famille royale ne possède pas de nom. Suite à la confiscation de la nationalité en 1994, la reine Anne-Marie s’est tournée vers sa sœur, la reine Margrethe II de Danemark, pour délivrer un passeport danois à son époux. La reine Anne-Marie et le roi Constantin II (décédé en janvier 2023) étaient citoyens danois, inscrits à l’État civil sans patronyme, en tant que « SM la reine Anne-Marie » et « SM le roi Constantin II ». Les enfants du roi et de la reine ont d’autres passeports, suite à leur mariage, lieux de résidence, etc.
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Les membres de la famille royale porteront le nom « De Grece » à l’État civil
Pour s’inscrire aux registres nationaux grecs, les dix membres de la famille royale ont dû fournir un patronyme grec. Selon Tovima, il s’agirait de « Ντε Γκρες ». Ce nom inventé se prononce « de Grèce ». En translittération, le nom est « De Grece ». Une décision favorable avait déjà été prise en 2004 pour que le prince Michel de Grèce, petit-fils du roi Georges 1er, retrouve la nationalité grecque. Le prince Michel, décédé au mois de juillet de cette année, avait lui aussi choisi ce patronyme. « Ντε Γκρες » est la transcription phonétique de la prononciation française du nom « de Grèce » et non une traduction. Il ne s’agit donc pas de « της Ελλάδας » qui serait la version grecque du titre prince « de Grèce ».
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La reine Anne-Marie de Grèce, fille du roi Frédéric IX de Danemark, est la plus jeune sœur de la reine Magrethe II et la tante de l’actuel roi Frederik X. La reine Anne-Marie, âgée de 78 ans, a « refusé de soumettre une demande de citoyenneté grecque, affirmant qu’elle n’était pas intéressée ». En vue d’obtenir la nationalité, chaque membre de la famille a dû faire une déclaration de reconnaissance du système politique et renoncer à toute revendication monarchique.
Une fois la demande acceptée, les membres de la famille royale deviendront des citoyens à part entière, ce qui leur permettra d’obtenir une carte d’identité, un passeport et voter. Surtout, les membres qui sont en âge de faire leur service militaire devront faire leur conscription comme tous les autres citoyens grecs. Le service militaire est obligatoire pour tous les hommes entre 19 et 45 ans. Le service à l’armée de terre a été réduit récemment à 9 mois. Le prince héritier Pavlos est père de quatre fils et d’une fille. Quant aux enfants du roi Constantin II et de la reine Anne-Marie, seul le prince Philippos a moins de 45 ans.
Le dernier roi des Hellènes, Constantin II, est décédé en janvier 2023. Depuis lors, c’est son fils aîné, le prince héritier Pavlos, 57 ans, qui dirige la famille royale. Le nouveau chef de famille compte bien poursuivre le combat de son père et enfin retrouver sa nationalité de naissance, dont il fut privé en 1994. La monarchie fut abolie en 1973 en Grèce, contraignant le roi Constantin II, la reine Anne-Marie et leurs cinq enfants à vivre en exil.
En 1992, l’ancien roi des Hellènes réussit à négocier des conditions plutôt favorables pour sa famille avec le premier ministre libéral-conservateur Konstantinos Mitsotakis et en 1993, la famille royale obtint aussi l’autorisation de rentrer en Grèce pour les vacances d’été. En 1994, Andreas Papandreou (du parti social-démocrate PASOK) devient le nouveau premier ministre et révoque tous les accords que son prédécesseur avait passés avec la famille royale. Cette même année, Papandreou signe la loi 2215/1994 qui déchoit le roi Constantin II et les membres de la famille royale grecque de leur nationalité grecque. Cette même loi brise aussi tous les accords précédents concernant l’éventuelle restitution des biens confisqués. Une clause aurait permis de récupérer cette nationalité mais le roi devait alors accepter de renoncer à sa prétention au trône pour lui et ses descendants. Il devait surtout accepter le patronyme Glücksbourg qui lui était attribué.
Après des années de combat, la Cour européenne des droits de l’Homme a reconnu les discriminations subies par la famille royale, aboutissant à l’obligation d’une compensation financière de la part de l’État grec, plutôt qu’a une restitution des biens. Concernant les passeports et la citoyenneté, l’État grec n’est jamais revenu sur sa décision.