Le prince Georg Friedrich de Prusse, actuel chef de l’ancienne famille impériale allemande, a menacé de retirer des prêts, actuellement exposés dans des musées, afin de forcer la reprise des négociations avec les autorités. Berlin a répondu au menaces de façon catégorique.
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Georg Friedrich de Prusse veut faire pression sur l’État
« Le secteur public ne se laissera pas faire chanter avec cette forme de menaces », a déclaré Klaus Lederer, sénateur pour la Culture à Berlin, et adjoint au maire de Berlin. L’ancien chef du parti Die Link est catégorique, après avoir lu la lettre de menace envoyée par Jürgen Aretz, négociateur de la famille Hohenzollern. Ce dernier a prévenu que la famille des derniers rois de Prusse allait retirer les trésors artistiques des musées des châteaux de la région de la capitale, rapporte Der Tagesspiegel.
Parmi les objets actuellement prêtés aux musées par les descendants des souverains allemands, il y a l’épée impériale et la couronne royale, exposées au château de Charlottenburg. Moins connus, il y a également 49 portraits d’officiers prussiens, exposés dans une galerie du château de Königs Wusterhausen. Les pressions de Georg Friedrich sont les conséquences de la querelle montée en escalade, entre les autorités allemandes et la famille impériale, concernant la restitution de biens confisqués par l’État.
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Le sénateur de la Culture ne cédera pas aux menaces
La lettre des Hohenzollern, qui selon Deutschlandfund, a été envoyée le 30 janvier 2021, a été lue à haute voix et en intégralité, en commission, par le député Klaus Lederer. Il a reconnu que la Fondation appartenant à la famille impériale a le droit d’exiger le retrait des prêts et que rien ne peut les empêcher de le faire. Néanmoins, il indique qu’il considère cette lettre comme une menace et non comme la tentative d’obtenir un accord à l’amiable. Le sénateur a donc laissé à Georg Friedrich de Prusse le choix de retirer ou non les trésors.
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Les négociations entre Berlin, Brandebourg et le gouvernement fédéral d’une part et les Hohenzollern d’autre part concernent une compensation pour les biens immobiliers qui, après la Seconde Guerre mondiale, sont devenus la propriété de l’État. Actuellement, aucune compensation n’est prévue, à cause de la « contribution considérable » de la famille Hohenzollern au parti national-socialiste. Le prince héritier Guillaume, fils du dernier empereur allemand, Guillaume II, est le personnage historique le plus controversé dans cette histoire, bien que l’actuel chef de famille continue à parler de malentendu.