L’hôtel national des Invalides, qui attire plus de 4 millions de visiteurs chaque année, est notamment connu comme le dernier lieu de repos de l’empereur Napoléon 1e. Ce complexe de bâtiments, véritable ville dans la ville, est depuis son origine, jusqu’à aujourd’hui lié à l’histoire militaire et à l’histoire royale de France. Ses musées attirent les passionnés d’histoire et son église sert encore de lieu sacré pour célébrer les grands événements religieux et royaux.
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Louis XIV fait construire un lieu de retraite pour les soldats
Dès 1670, Louis XIV décide de fonder l’Hôtel royal des Invalides, un hospice pour les soldats qui se retrouvaient démunis après avoir terminé leur mission dans l’armée, en raison de leur âge ou de leur infirmité. C’est la première fois dans l’Histoire, qu’un souverain met en place un lieu de retraite pour ses soldats. Auparavant, les soldats qui ne pouvaient plus servir se retiraient dans les monastères ou étaient contraints à la mendicité et causaient des troubles en errant dans les villes. La construction de cet hospice répond donc aussi au besoin de sécurité.
Libéral Bruand et Jules Hardouin-Mansart mènent les travaux qui permettront d’ériger ce complexe de bâtiments colossaux, situés à l’époque, aux portes de Paris. Le lieu est aujourd’hui situé en plein cœur de la capitale. Louis XIV en personne pose la première pierre de ce chantier en 1671. En trois ans seulement, plusieurs bâtiments sont déjà terminés et les premiers pensionnaires sont accueillis.
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L’église du Dôme et l’église Saint-Louis-des-Invalides
En 1706, Louis XIV inaugure la chapelle royale, appelée aujourd’hui église du Dôme. Cet édifice fut longtemps le plus haut bâtiment de Paris, avant la construction de la Tour Eiffel. Le dôme, composé à l’intérieur d’un double dôme, est richement décoré. La fresque du ciel de ce dôme représente Saint-Louis en manteau d’hermine déposant aux pieds du Christ son épée et son blason.
Les Invalides comptent en réalité deux églises. L’Église Saint-Louis-des-Invalides, aujourd’hui cathédrale des armées françaises, commence dès 1676 à accueillir les soldats dans une annexe du Dôme. Une verrière sépare actuellement l’église du Dôme de l’église Saint-Louis-des-Invalides.
En 1793, l’église des soldats et la chapelle royale Saint-Louis sont désacralisées et rebaptisées Temple de Mars. Les anciens lieux sacrés servent à y pendre et les drapeaux et exhiber les trophées de guerre dérobés à l’ennemi. Aujourd’hui encore, il s’agit du seul édifice religieux à pendre des drapeaux français et ennemis.
En 1800, le consul Napoléon Bonaparte fait déplacer le tombeau du maréchal de Turenne, chef de guerre de Louis XIV, sous le dôme des Invalides. Le Dôme devient alors une nécropole militaire. La dépouille de Napoléon 1e, décédé en 1821 sur l’île de Sainte-Hélène, sera elle-même déplacée aux Invalides en 1840.
Le dôme des Invalides comprend plusieurs chapelles, tout autour du tombeau de Napoléon, qui lui se trouve un étage plus bas, visible aussi depuis le rez-de-chaussée. Chaque chapelle est richement garnie avec une magnifique coupole à chaque fois. On trouve notamment le tombeau du maréchal Lyautey, du maréchal Foch ou plus étonnant, de l’architecte Vauban. D’autres membres de la famille Bonaparte, comme Joseph Bonaparte, frère aîné de l’empereur et qui fut roi de Naples puis roi d’Espagne, y reposent.
On trouve aussi le tombeau de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, frère de Napoléon et de Joseph à côté d’un petit monument contenant le cœur de son épouse, Catherine de Wurtemberg. C’est de Jérôme et Catherine que descend la famille impériale actuelle.
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Des musées dédiés à l’histoire militaire
En 1905, on ouvre le musée de l’Armée. Durant la Première Guerre mondiale, une partie de l’édifice utilisé comme hospice sert aux blessés. Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupent les bâtiments malgré quelques résistants et l’évacuation de certains objets précieux.
En 1965, le général de Gaule installe la chancellerie de l’ordre de la Libération aux Invalides. Aujourd’hui encore, on y trouve l’Institution nationale des Invalides, qui continue la mission d’origine de ce lieu, depuis 350 ans. Cet hospice est destiné aux grands invalides titulaires d’une pension militaire d’invalidité. Plusieurs organismes dédiés à la mémoire des anciens combattants et au soutien des blessés y sont également installés. C’est aussi le siège du gouverneur militaire de Paris.
Les Invalides servent encore de théâtre aux événements royaux et impériaux
Les Invalides servent aussi de lieu de mémoire et sont fréquemment le théâtre de cérémonies d’hommage. D’un point de vue confessionnel, l’église des soldats est aujourd’hui l’église du diocèse aux Armées. La fonction de panthéon militaire n’est pas oubliée, avec l’imposant tombeau de Napoléon et la nécropole des chefs militaires. Plusieurs musées liés à l’histoire militaire attirent des millions de visiteurs chaque année. En 2024, l’esplanade accueillera des épreuves de tir à l’arc des Jeux olympiques de Paris.
Les Invalides ont servi de lieu principal pour accueillir les différentes cérémonies d’hommage qui ont été célébrées en 2021 à l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon. C’est aussi dans cette église que le prince Jean-Christophe Napoléon, prétendant au trône impérial de France et chef de la Maison impériale, a épousé en 2019 Olympia d’Arco-Zinneberg. En 2021, c’est dans cette même église qu’a été baptisé le prince Joachim Murat, petit-fils du chef de la Maison Murat et descendant du roi Joachim 1e de Naples, en présence de nombreuses royautés, dont son parrain, le grand-duc Georges Mikhaïlovitch de Russie.