Le prince Jean d’Orléans, comte de Paris, a fait ses valises et a décidé de rejoindre le sud de la France. C’est le cœur lourd qu’il quitte l’Eure-et-Loir et le domaine de la chapelle royale de Deux. Le conflit de longue date entre le comte de Paris et la Fondation Saint-Louis, propriétaire du domaine, n’est plus supportable pour ses locataires, qui ont un droit d’usage sur la maison.
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Jean d’Orléans quitte Dreux pour le bien-être de sa famille
« Ce n’est ni un exil ni une fuite. Je mets simplement ma famille à l’abri le temps d’assainir la situation », assure le comte de Paris à L’Echo Républicain. Pourtant, le départ du prince Jean de France n’est pas réalisé de bon cœur. « Plus on déploie de l’énergie pour arranger les choses, plus cela se dégrade. C’est le phénomène du trou noir qui absorbe votre énergie pour mieux vous détruire », explique le prétendant orléaniste au trône de France, concernant les relations tendues que lui et sa famille entretiennent avec le propriétaire et gestionnaire du domaine, la Fondation Saint-Louis.
Depuis plusieurs années, la Fondation Saint-Louis, fondée pourtant par le grand-père du prince Jean en 1976, mène la vie dure aux Orléans. En 2019, à la mort de l’ancien comte de Paris, lorsque Jean d’Orléans a hérité du titre et a repris le flambeau, il est également devenu président d’honneur de la Fondation. Bien qu’il eut naïvement pensé que les relations s’amélioreraient, le prince Jean n’a pu que constater qu’au contraire, la situation s’est dégradée.
Depuis la crise du coronavirus et le confinement, la Fondation en a profité pour rédiger un nouveau règlement dont le comte de Paris ne reconnait « aucune valeur juridique ». Ces mesures qui sont censées permettre au domaine de rester conforme aux nouvelles règles sanitaires depuis la pandémie, auraient surtout pour but de restreindre encore plus les activités de la famille sur le domaine. Par exemple, il a été interdit à la famille d’utiliser l’entrée principale, les obligeant à utiliser le chemin de ronde, un chemin qui sera bientôt surveillé par des caméras et au bout duquel un portique électronique devrait être installé.
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La Fondation Saint-Louis met la pression sur la famille d’Orléans
Le prince Jean, son épouse, la princesse Philomena et leurs enfants, Gaston, Antoinette, Louise-Marguerite, Joseph et Jacinthe aimaient s’occuper du potager et du poulailler sur le domaine. Pourtant, « ils subissaient des remarques désobligeantes et des vexations presque quotidiennes. Un jour, c’est une remarque sur le chien, le lendemain, c’est une de leurs poules qui a été écrasée, après c’est le potager qui est rendu inaccessible… ». La famille se sentait épiée, notamment par des membres du personnel et via les caméras de vidéosurveillance.
Selon le comte de Paris, il y aurait « quatre personnes qui ont la main sur le conseil d’administration de la Fondation » et qui voudraient leur mener la vie dure. Ils « n’aiment pas ce que nous sommes. Ils n’aiment pas le naturel et la liberté des enfants, ils n’aiment pas que nous soyons une famille. » C’est donc avec grand regret que le prince Jean a fait ses valises, choisissant de quitter le domaine royal de Dreux pour le bien-être de sa famille. Le prince Jean, qui s’éloigne également du lieu où reposent ses ancêtres, compare son choix à celui du « roi Louis XI qui a mis sa famille à l’abri dans un château pour être là où son devoir l’appelait ».
La Fondation Saint-Louis, présidée depuis 10 ans par François Voss, est garante de la préservation de la chapelle royale de Dreux dont elle est la propriétaire des lieux ainsi que du domaine du château d’Ambroise. La princesse Marie-Thérèse, duchesse de Montpensier, mère du comte de Paris, ainsi que ses enfants, Marie, Blanche, Eudes et Jean, ont un droit d’usage sur la maison Philidor. C’est pourquoi, bien que Jean d’Orléans ait pris la décision d’installer sa famille ailleurs, il compte bien y retourner régulièrement, lui qui aimait notamment jouer au guide pour les visiteurs. Pour prouver la mauvaise gestion du site par la Fondation, le comte de Paris conclut en rappelant que le domaine accueillait jusqu’à 50 000 visiteurs par an, alors qu’il n’en accueille plus que 15 000.
Le comte de Paris espère que la situation n’est que temporaire
L’Echo Républicain a également recueilli les propos du maire de Dreux, Marc Métay, qui appréciait la présence du prince Jean et de sa famille sur le domaine, notamment pour la visibilité qu’ils offraient au lieu. Cependant, il préfère ne pas se prononcer publiquement sur les « négociations pour que les règles internes de la fondation et la légalité soient respectées en lien d’ailleurs avec l’État. Ce qui se passe entre la fondation Saint-Louis et le comte de Paris est une affaire strictement privée sur laquelle je n’ai pas à revenir. »
Stephane Bern, qui est par ailleurs membre du conseil d’administration de la Fondation compte bien plaider la cause du prince en interne. « La fondation se retranche derrière la loi. Certes, il faut respecter les règles mais aussi respecter les princes de la famille de France ».
Source : L’Echo Républicain