Elle a littéralement explosé en plein vol. Ce qui était une bonne idée sur le papier, s’est révélé être une catastrophe. Julie Payette, scientifique, astronaute, personnalité reconnue au Canada, la Québécoise avait été nommée en 2017 gouverneure générale du pays, autrement dit, elle devenait la représentation physique sur le sol canadien de Sa Majesté la reine Elizabeth II, chef d’État du Canada. Ce mercredi, la gouverneure générale a présenté sa démission, poussé vers la sortie suite à un scandale. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est entretenu par téléphone avec la Reine à ce sujet.
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La reine Elizabeth a été informée de la démission de sa représente au Canada
Poussée dehors ? Forcée à quitter son poste ? Justin Trudeau lui a-t-il gentiment prié de faire ses affaires ? Le Premier ministre canadien est accusé par certains d’avoir lui-même nommé Julie Payette gouverneure générale du Canada sans avoir pris les mesures nécessaires pour vérifier les capacités de la candidate. Le Premier ministre Trudeau, qui s’est entretenu avec Julie Payette après avoir annoncé sa démission mercredi, a refusé de détailler à la presse le processus suivi pour nommer la gouverneure générale en 2017. Quant au prochain gouverneur : « Nous sommes en train de revoir notre processus de sélection », a-t-il assuré, comme le rapporte le Journal de Montréal.
Le gouverneur général est le représentant de la reine Elizabeth II dans les royaumes du Commonwealth, qui ont choisi de garder le souverain britannique comme chef d’État. Par conséquent, Julie Payette, quatrième femme à occuper la fonction de gouverneure générale du Canada et 29e à occuper ce poste de l’histoire, était également commandante en chef des Forces armées canadiennes.
Le Premier ministre Justin Trudeau a eu une conversation téléphonique avec la reine Elizabeth, suite au scandale qui a poussé sa représentante à la démission. Bien entendu, les propos échangés pendant l’entretien sont confidentiels. En attendant, le juge Richard Wagner a été nommé pour occuper ces fonctions par intérim, le temps qu’un nouveau gouverneur général soit nommé.
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La démission de Julie Payette a été discutée avec la reine Elizabeth II
Julie Payette, mère célibataire de 57 ans, a choisi de démissionner suite à un rapport complet d’employés de Rideau Hall, résidence officielle du monarque et du gouverneur général. Le rapport fait suite à une enquête de CBC News, dans laquelle plusieurs employés parlent de l’atmosphère de travail insoutenable où cris, insultes et critiques rabaissantes sont leur quotidien. En 2016, Julie Payette avait déjà démissionné du Centre des sciences de Montréal à cause de plaintes pour son comportement et en 2017, elle avait démissionné du Comité olympique canadien après une enquête pour abus verbaux.
Pour le constitutionnaliste de l’Université Laval, Patrick Taillon, le gouverneur général idéal doit se montrer « indispensablement insignifiant ». Or, l’attitude de Julie Payette ne correspondait pas au profil recherché, qui consiste principalement à des fonctions cérémoniales et protocolaires. Dès le début, la gouverneure générale avait fait comprendre que les cérémonies symboliques n’étaient pas sa tasse de thé, pensant avoir une véritable voix à faire entendre.