Qui est le jeune maharadja Lakshya Prakash de Sirmour ? Le frère du maharadja de Jaipur intronisé à 9 ans

Depuis sa participation au Bal des débutantes en 2017, le maharadja Padmanabh Singh de Jaipur est devenu un personnage incontournable du paysage aristocratique mondial. L’élégant joueur de polo compte dans sa cour de nombreux nobles européens qui sont régulièrement invités aux célébrations colorées qu’il organise dans son palais de Jaipur. Mais autour de lui, bien plus discret, souvent dans son ombre, on peut apercevoir son frère… Lakshya Singh, devenu maharadja de Sirmour en 2013. Le jeune homme, qui marche dans les traces de son grand frère, deviendra très certainement lui aussi l’un des prochains princes indiens les plus convoités.

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Le frère de Padmanabh Singh fera aussi parler de lui

En 2017, un vent d’exotisme soufflait sur le Shangri-La à Paris. En ce soir de novembre, la princesse Gauravi Kumari de Jaipur faisait son entrée dans la haute société en devenant l’une des débutantes du célèbre Bal de Paris. Mais les regards étaient surtout tournés vers son frère, le maharadja de Jaipur. Le maharadja Padmanabh Singh, surnommé Pacho, a succédé à son grand-père sur le trône symbolique de Jaipur à 13 ans, en 2011.

Le maharadja Padmanabh “Pacho” Singh de Jaipur, joueur de polo et propriétaire du City Palace de Jaipur, est devenu une figure incontournable de l’aristocratie mondiale (Photo : Chris Allerton/ Shutterstock/ISOPIX)

La famille royale de Jaipur n’a pas dit son dernier mot. La fratrie compte une princesse et deux princes. Les deux princes, Padmanabh et Lakshya, sont aujourd’hui les maharadjas de deux anciens États princiers indiens différents. Lakshya Singh, né le 14 mai 2004, est connu comme le maharadja Laskshya Prakash depuis sa désignation comme héritier du trône de l’ancien État princier de Sirmour, en 2013. Il n’avait alors que 9 ans.

Le maharadja Lakshya Prakash de Sirmour porte une chemise confectionnée par la fondation de sa mère, la princesse Diya Kumari (Photo : Instagram/lakshrajprakash)

L’État de Sirmour, moins connu que celui de Jaipur, est pourtant réputé pour le sang bleu de sa dynastie. En 1095, le royaume de Nahan fut fondé dans le nord de l’Inde par le radja Subans Prakash. À la construction de la nouvelle ville de Sirmour en 1621, le radja Karam Prakash y transféra sa capitale et son État prit le nom de Sirmour. En 1911, le radja Amar Prakash de Sirmour fut élevé au rang de maharadja.

Le fils d’Amar Prakash, le maharadja Rajendra Prakash de Sirmour connut la chute de l’Empire indien. Rajendra Prakash n’eut pas d’héritier mâle. C’est par sa fille unique que la lignée a subsisté, malgré l’incapacité de devenir elle-même la cheffe de famille. Sa fille, la princesse Padmini Devi a épousé en 1966 le prince et lieutenant-colonel Bhawani Singh de Jaipur, qui deviendra lui-même le maharadja de Jaipur à la mort de son père en 1970. Il n’a gardé ce titre qu’un an, victime de la nouvelle constitution indienne qui en 1971 a aboli les privilèges et les rentes aux anciens souverains. Cette même année, la princesse Padmini Devi et Bhawani Singh ont une fille, la princesse Diya Kumari.

Les frères maharadjas, l’un de Jaipur l’autre de Sirmour, sont issus de la maison rajpoute des Kachwaha (Image : Histoires Royales)

Diya Kumari a mené une brillante carrière politique. Aujourd’hui encore, elle est députée parlementaire. En 1997, la princesse a épousé Narendra Singh, un employé de la cour de son père, créant la controverse. Ils ont eu trois enfants : Padmanabh, Gauravi et Lakshya. En 2002, le maharadja Bhawani Singh a adopté le fils aîné de sa fille, Padmanabh, faisant de lui son héritier. À sa mort en 2011, Padmanabh lui a succédé en tant que maharadja titulaire de Jaipur. Les adoptions sont courantes dans les lignées royales, notamment dans la famille régnant sur Jaipur.

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Deux frères maharadjas descendants du clan Kachwaha

Depuis 2011 et surtout depuis sa majorité en 2016, Padmanabh Singh fait la couverture des magazines, intéresse jusqu’en Europe, et maintient des contacts très étroits avec la jeune noblesse britannique. Il organise de fastueux événements dans son palais, le City Palace de Jaipur, dernier territoire où il règne véritable en maître. Lors de sa participation au Bal des débutantes, la même année que sa sœur, la princesse Gauravi Kumari, il fut choisi pour être le cavalier d’Ava Philippe, fille des acteurs Reese Withersppon et Ryan Philippe.

En 2013, la princesse Padmini Devi, fille unique du dernier maharadja de Sirmour, a transmis le titre de son père à son petit-fils Lakshya, deuxième fils de sa fille Diya Kumari. Le titre était dormant depuis la mort du dernier maharadja de Sirmour en 1964. Lakshya Singh, qui prit le nom de Lakshya Prakash, est devenu le maharadja de Sirmour à l’âge de 9 ans. Son accession sur l’ancien trône a été approuvée par le conseil de famille, les différents chefs claniques et l’ensemble des maharadjas voisins, qui ont assisté à son installation en mai 2013. Jusqu’à la majorité récente du maharadja Lakshya Prakash, un cousin a assuré la régence.

Lakshya Prakash est encore bien discret mais il était encore mineur jusqu’à peu. Son frère aîné, qui a connu la lumière médiatique bien avant lui, avait aussi l’avantage d’être le filleul du prince Charles et d’avoir déjà une belle carrière dans le polo. Le maharadja de Sirmour a encore tout à prouver. Il semblerait que comme son frère, il était scolarisé jusqu’ici au collège de Millfield, à Glastonbury, dans le Somerset.

Le jeune prince Lakshya Singh, devenu maharadja de Sirmour en 2013 (Photo : Instagram/lakshrajprakash)

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Le nom de Jaipur sonne encore aujourd’hui dans nos oreilles, pourtant sa construction est plus moderne que la plupart des villes millénaires indiennes. La ville de Jaipur a été fondée en 1727 par Jai Singh II, alors maharadja d’Amber. Le royaume d’Amber était lui-même le nom donné, à partir du 14e siècle, à l’ancestral royaume de Dhundar, dirigé par le clan Kachwaha depuis sa création en 1093. En transférant sa capitale vers Jaipur, le maharadja d’Amber a renommé son État en Jaipur.

Les États princiers indiens sont regroupés dans l’Empire des Indes ou Raj britannique, à partir de 1848. Les Britanniques ne suppriment pas les pouvoirs locaux bien que les souverains des États princiers deviennent vassaux du Royaume-Uni. À la prise d’indépendance de l’Inde, l’État princier de Sirmour est intégré au nouvel État d’Himachal-Pradesh, en 1948, et l’État princier du Jaipur rejoint le Rajasthan en 1949. Le 26e amendement de la Constitution indienne de 1971 met fin au versement des allocations d’État aux anciens souverains des États princiers, ainsi que la suppression des privilèges. Depuis lors, les chefs des anciennes familles régnantes sont maharadjas titulaires sans privilège. Ils sont garants des traditions ancestrales de leur région et vivent pour la plupart dans les anciens palais où ils organisent encore diverses cérémonies.

Peu avant son intégration à l’Inde, vers 1940, l’État de Jaipur avait une population de plus de 2,6 millions d’habitants. Le Sirmour avait une population d’environ 135 000 habitants au recensement de 1901. Les souverains des États princiers indiens avaient droit à un salut au canon lors des événements protocolaires sous l’Empire britannique. Le nombre de coups de canon permet de hiérarchiser l’importance accordée à chaque État, là où la multitude de titres rend impossible de classer autrement ces territoires. Le maharadja de Jaipur était salué par 17 coups de canon et celui de Sirmour par 11 coups de canon. Au moment où l’Inde et le Pakistan ont pris leur indépendance, il y avait 565 États princiers, dont 21 avaient plus d’autonomie et leur propre gouvernement. Environ 200 de ses États faisaient moins de 25 kilomètres carrés. Les deux plus importants États, Hyderabad et le Jammu-et-Cachemire avaient une superficie qui avoisinait celle du Royaume-Uni.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr