C’est un mariage impérial auquel a renoncé le prince Daniel Hamid Kadir-Osmanoğlu. Le descendant du 34e sultan ottoman s’est tout de même marié dans un palais, non pas sur le territoire de l’ancien Empire ottoman mais sur celui de l’ancien Empire autrichien, à Salzbourg.
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Le château Mirabell accueille un mariage ottoman
Le 20 décembre 2021, Daniel Hamid Kadir-Osmanoğlu, 44 ans, a épousé Daria Lyakhova au château Mirabell de Salzbourg. Ce palais ultra romantique sont connus pour ses splendides jardins. Les jardins du château de style baroque servent de décor au film La Mélodie du bonheur, notamment dans la scène où Maria (Julie Andrews) chante Do-Re-Mi avec les enfants qui dansent autour d’une fontaine.
Le site de la ville de Salzbourg explique aussi que Leopold Mozart et ses enfants, dont Wolfgang Amadeus Mozart, ont été invités à jouer de la musique dans la somptueuse salle de bal en marbre.
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Mariage en Autriche de l’arrière-arrière-petit-fils du 34e sultan de l’Empire ottoman
Un peu avant le début des festivités de fin d’année, c’est une autre fête qui a attiré un parterre de prestigieux invités au château autrichien. Le mariage de Daniel Hamid Kadir-Osmanoğlu était l’occasion pour la famille impériale ottomane de se réunir.
Daniel, prince de la maison impériale d’Osman à la 24e génération, est l’arrière-arrière-petit-fils du 34e sultan de l’Empire ottoman, Abdülhamid II. Daniel et son frère René sont les deux fils de Roland Selim Kadir Osmanoğlu (1949), lui-même fils de Şehzade (prince de sang) Necip Ertuğrul Osmanoğlu (1914). Le prince Necip Ertuğrul est le fils Şehzade Mehmed Abdülkadir Efendi (1878), lui-même l’un des fils du sultan Abdülhamid II. Abdülhamid II a été sultan de l’Empire ottoman et calife de l’Islam de 1876 à sa déposition en 1909. C’est le prince Necip Ertugrul qui s’est installé à Vienne avec son épouse Gertrude Emilia Tengler. Son frère, Şehzade Mehmed Orhan Efendi (1909–1994) a été le 42e chef de la maison d’Osman de 1983 à 1994.
En 2021, la famille impériale ottomane, répartie partout dans le monde depuis l’exil forcé hors de Turquie, en 1924, a pleuré la mort du prince Abdülkerim Dündar Osmanoğlu (également appelé Dündar Ali Osmanoğlu), qui était le chef de la famille depuis 2017. Il était lui aussi l’arrière-petit-fils du sultan Abdülhamid II. C’est son frère cadet, le prince Harun Osman Osmanoğlu (1932), qui est à présent à la tête de l’ancienne dynastie ottomane. En tant que prétendant au trône, il fait usage du nom d’Osman VII.
La monarchie ottomane est héréditaire mais les règles de succession diffèrent des autres monarchies. Les princes de sang sont sur un pied d’égalité pour devenir le chef de famille. Mehmed II, au 15e siècle, avait même instauré la loi fratricide qui autorisait les princes à éliminer leurs frères pour s’emparer du trône. Même si les querelles dynastiques ont perduré, à partir du 17e siècle, pour mettre fin aux fratricides, la règle était celle du droit d’ainesse absolue et masculine, appelée la succession d’ainesse agnatique. L’ainé de la famille impériale succède au précédent. La dynastie passe donc d’un cousin à un frère, à un neveu ou à un fils, en fonction de l’âge des membres masculins de la famille.