Ce vendredi 12 février, la marionnette du roi Mohammed VI faisait son apparition dans l’émission satirique Week–End Story, sur la chaine algérienne Echourouk News. Dans une séquence humoristique, la marionnette représentant le souverain alaouite est moquée. Un scénario qui n’a plu à aucun téléspectateur marocain, ni à la classe politique, qui a pris très au sérieux ce passage, qu’ils considèrent comme une ultime provocation.
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Le guignol algérien de Mohammed VI crée l’incident diplomatique
Depuis le début de l’année, la chaine algérienne Echourouk News a lancé une nouvelle émission, qui rappelle Les Guignols de l’info, longtemps diffusés en France sur Canal +. L’ancien roi Hassan II y avait d’ailleurs droit à sa marionnette. Ce vendredi, la marionnette du roi Mohammed VI a fait son apparition dans l’émission, interpellant les différents invités et leur demandant de lui faire un baisemain.
Souleiman Saadaoui, député au Parlement algérien et présent en plateau, a refusé d’embrasser la main de la marionnette, rappelant qu’il ne peut qu’adorer Dieu. Sur ce, la marionnette rappelle que le roi du Maroc est aussi Commandeur des croyants, et par conséquent le chef spirituel des musulmans. Le présentateur Bilal Kebach, qui n’a pas hésité à ridiculiser la marionnette, s’est attiré les foudres des Marocains sur les réseaux sociaux. Ceux-ci sont parvenus à faire bloquer son compte Instagram en le signalant massivement à la plateforme, comme le rapporte DIA-Algérie.
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La classe politique réagit violemment aux moqueries à l’encontre du roi du Maroc
Chefs de partis politiques, universitaires, et représentants religieux ont tous fait part de leur indignation après avoir visionné la séquence. Le ministre d’État chargé des droits de l’Homme et des relations avec le Parlement, Mustapha Ramid, a écrit sur Facebook : « Empiéter sur les institutions de notre pays et nos symboles nationaux, dirigés par Sa Majesté, est inacceptable et intolérable. Notre position doit être unie, rejetant cette transgression et protégeant nos institutions, pour défendre les symboles de notre pays ».
Comm le font remarquer les médias algériens, dont Observe Algérie, les politiques marocains en ont profité pour reprendre la polémique et dénoncer l’attitude de l’Algérie, qui selon eux dénigrent le Maroc dans l’affaire qui concerne sa souveraineté sur le Sahara occidental : « Face aux succès continus du pays à plus d’un niveau et en particulier dans celui du Sahara marocain, les médias opposés ont l’intention de mener une guerre d’insultes contre les institutions constitutionnelles du pays, dont sa Majesté le Roi. Ce que le peuple marocain rejette », a déclaré le chef du gouvernement Saâdeddine El Otmani.
Pour la toute première émission de l’année, la chaine avait invité une marionnette représentant Moncef Merzouki, ex président tunisien par intérim, qui a récemment manifesté son soutien au Maroc dans l’affaire concernant le Sahara Occidental. L’émission avait alors été critiquée en Tunisie et déjà observée du coin de l’œil par le Maroc.
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L’Association nationale des médias et des éditeurs du Maroc (ANME) a violemment réagi à la séquence : « Ces attaques immorales contre les institutions marocaines, l’institution monarchique en tête, d’une manière impertinente et dégradante est un acte condamnable et contraire à l’éthique de la profession de journaliste ». Le journal marocain Le 360 n’est pas plus tendre et parle de marocophobie : « Ce déchaînement hystérique des médias publics algériens à l’égard du Royaume et de ses institutions est symptomatique de cette «Marocophobie» d’un régime algérien, au stade terminal, qui tente comme il peut encore d’instrumentaliser le dossier du Sahara pour faire diversion aux graves difficultés de son pays ».
Rappelons que se moquer du souverain est un crime de lèse-majesté au Maroc. Si les médias étrangers ont le droit de le faire, toutes les publications, comme les journaux qui comprendraient une caricature de Mohammed VI dans ses pages, ne seraient pas distribuées dans le pays ce jour-là. Bien que la chaine Echourouk News revendique son droit à la liberté d’expression, on notera qu’une marionnette d’Emmanuel Macron ou de Donald Trump ont déjà été utilisées dans l’émission, jamais encore celle d’Abdelmajid Tebboune, actuel président algérien, n’a fait son apparition.