Les 1er et 2 juin 2023, le prince Albert II de Monaco était en visite dans le département français de la Haute-Loire. Le souverain monégasque avait organisé une visite dans trois communes liées à l’histoire de sa famille en ligne masculine, celle des Polignac. La famille princière monégasque actuelle descend des Grimaldi de façon cognatique, c’est-à-dire en passant par un ou plusieurs ancêtres féminins.
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Visite du château du duc Armand-Charles de Polignac
Le prince Albert II de Monaco est arrivé le 1er juin à Lavoûte-sur-Loire, accueilli dans la commune par son maire, Jean-Paul Beaumel. Ensemble, ils ont visité le château de Lavoûte-Polignac, propriété d’un cousin d’Albert, Armand-Charles de Polignac, 8e duc de Polignac.
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La présence du château a valu à la commune la reconnaissance de l’association qui liste les sites historiques des Grimaldi. En plus d’appartenir à un cousin du souverain monégasque, ce château a accueilli à plusieurs reprises la princesse Charlotte entre 1915 et 1917. C’est ici que la princesse Charlotte a d’ailleurs rencontré son futur époux, le comte Pierre de Polignac. Toujours accompagné du maire et du préfet, le prince Albert a dévoilé une plaque commémorative de sa visite à la mairie.
Les Grimaldi actuels sont en réalité une branche de la famille de Polignac. La princesse Charlotte avait épousé en 1920 le comte Pierre de Polignac, issu d’une très ancienne famille de la noblesse française du Velay. Installée dans le Morbihan, la famille de Pierre de Polignac descend du 1e duc de Polignac et de son épouse Gabrielle de Polastron, favorite de Marie-Antoinette. À son mariage, Pierre de Polignac a obtenu la nationalité monégasque et il a été naturalisé sous le nom de Pierre Grimaldi, dans le respect de la charte de droit grimaldien du 15e siècle. Il a aussi reçu du souverain le titre de prince de Monaco, ainsi qu’un ancien titre familial, celui de duc de Valentinois. Légalement Rainier était bien un Grimaldi, Pierre de Polignac s’étant marié civilement à Monaco, sous le patronyme naturalisé monégasque de Grimaldi.
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Visite du prince Albert II à la forteresse de Polignac
Dans l’après-midi, le prince Albert a rejoint Polignac, un village situé au cœur des paysages volcaniques. Les Polignac tirent leur nom du château qu’a visité le prince Albert II. Lors d’une cérémonie organisée au château, le souverain a reçu la citoyenneté d’honneur de la ville.
La famille Polignac avait une charge vicomtale sur le Velay, une charge accordée par les comtes d’Auvergne dès le 9e siècle. Au 14e siècle, la vicomtesse Valpurge de Polignac, épouse de Guillaume de Chalençon, décède. Elle était la dernière représentante de la famille de Polignac. Le baron Guillaume de Chalençon était lui-même un noble du Velay. Les biens des vicomtes de Polignac étant importants, ne fut-ce que pour l’héritage du château, les 5 enfants de Valpurge porteront le nom de Polignac de leur mère ou Chalençon-Polignac afin d’assurer l’héritage. L’histoire ne gardera que Polignac. Au fil des siècles, les Polignac ont assuré des rôles importants dans la société.
Le prince Albert II à Saint-Pal-de-Chalencon
Le vendredi 2 juin, après une visite privée du Puy-en-Velay, en présence du maire de la ville et du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, le prince Albert s’est rendu à Saint-Pal-de-Chalencon. En compagnie du maire, Pierre Brun, le prince Albert a dévoilé une plaque commémorative et a pris part à une cérémonie officielle, sur la place de l’église, en présence de la population locale.
En novembre 1911, le prince Albert 1er a déjà 63 ans et deux jours après son anniversaire, il accepte que son fils Louis, reconnaisse la paternité de Charlotte, une fille illégitime née en Algérie, déjà âgée de 13 ans. Charlotte est alors reconnue comme la fille naturelle du prince mais elle est toujours considérée comme non dynaste, étant née hors mariage.
Quelques années plus tard, vers la fin de la Première Guerre mondiale, le prince Albert 1er a presque 70 ans et il comprend que son fils Louis n’aura plus d’autres descendants. Louis est officiellement le dernier descendant en ligne directe, ce qui veut dire qu’à sa mort, il faudra retrouver le plus proche cousin pour le faire monter sur le trône. Or, le plus proche cousin est un prince allemand, ce qui aurait compromis le pacte de protection de la France. Pour éviter l’annexion de Monaco par la France, Albert 1er a adopté sa propre petite-fille. Aux yeux de la loi, elle est donc considérée comme le deuxième enfant d’Albert 1er, alors qu’elle est biologiquement sa petite-fille et devient princesse de Monaco. Peu intéressée par la vie politique, la princesse Charlotte abdiquera de ses droits en faveur de son fils, le prince Rainier, le jour de sa majorité. Rainier a donc succédé à son grand-père.