Ce week-end, le prince Emmanuel-Philibert de Savoie a présidé le chapitre annuel des ordres dynastiques de la Maison royale de Savoie à Rome. Sa fille aînée et héritière dynastique, la princesse Vittoria, se tenait à ses côtés. Pour la première fois, le prince Emmanuel-Philibert, petit-fils du roi Humbert II, perpétuait des siècles de traditions, en tant que nouveau grand maître des ordres. Le grand maître de l’ordre de Malte ainsi que des membres de la famille de Savoie étaient présents pour assister à ce moment historique.
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Le prince Emmanuel-Philibert de Savoie dirige son premier chapitre général en tant que grand maître des ordres de la Maison royale de Savoie
Ce samedi 5 octobre 2024, dames et chevaliers des ordres dynastiques de la Maison royale de Savoie se réunissaient dans la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, ville qui devint en 1870 la capitale du nouveau royaume d’Italie formé autour du roi Victor-Emmanuel II quelques années auparavant. Les centaines de membres des ordres de la famille de Savoie ont assisté à une messe, moment solennel du chapitre annuel, qui pour la première fois était présidée par le nouveau grand maître, le prince Emmanuel-Philibert de Savoie, descendant du roi Victor-Emmanuel II, premier roi d’Italie et petit-fils du roi Humbert II, dernier roi d’Italie. Il y a 551 ans, son ancêtre, le duc Amédée VIII de Savoie fut investi grand maître et souverain héréditaire de l’ordre des Sains-Maurice-et-Lazare par le pape Grégoire XIII.
Ce week-end, le prince Emmanuel-Philibert de Savoie, 52 ans, retrouvait à Rome les membres des ordres dynastiques de sa famille. Les délégations du monde entier se sont retrouvées dans la capitale italienne pour assister aux différents événements du 452e chapitre général. Depuis la mort du roi Humbert II en 1983, c’est son unique fils, le prince Victor-Emmanuel qui dirigeait la famille royale d’Italie et les ordres dynastiques familiaux. Le prince Victor-Emmanuel est décédé en février dernier, à 86 ans, léguant à son fils unique, le prince Emmanuel-Philibert, la lourde tâche de perpétuer les traditions familiales. Vers l’an mil, Humbert aux mains blanches reçut le comté de Savoie de l’empereur Conrad II, début d’une saga millénaire et expansionniste des souverains de Savoie.
À présent garant du maintien des traditions de sa famille vieille d’un millénaire, le prince Emmanuel-Philibert, a mené à bien sa tâche tout au long du week-end. Le nouveau grand maître est déjà rompu à l’exercice. Ces dernières années, en raison de la santé déclinante de son père, le prince Emmanuel-Philibert le représentait déjà fréquemment lors d’engagements publics. Ce samedi, le nouveau grand maître était secondé par son héritière dynastique, la princesse Vittoria, princesse de Carignan. La jeune femme de 20 ans, fille aînée du prince Emmanuel-Philibert et de Clotilde Courau, succédera un jour à son père et une femme dirigera ainsi pour la première fois cette famille royale ancestrale.
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L’ordre de Malte mis à l’honneur par la Maison royale de Savoie
Le chef de la famille royale est garant du maintien des ordres dynastiques, à savoir l’ordre suprême de la Très sainte Annonciade, l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare et l’ordre civil et du Mérite de Savoie. L’ordre suprême de la Très Sainte Annonciade a été fondé par le comte Amédée VI de Savoie lors du mariage de sa sœur Bianca avec Galeazzo II Visconti en 1362. Le duc Charles III de Savoie lui a donné sa forme actuelle et son nom complet actuel en 1518. Entre ces deux dates, les comtes de Savoie sont devenus ducs. Ils deviendront ensuite princes de Piémont, puis rois de Sardaigne et enfin rois d’Italie en 1861. Il s’agit de la plus haute récompense au sein de la Maison de Savoie. Cette distinction n’est remise qu’à des chefs d’État ou des souverains. Ce samedi, à la messe du chapitre, Frà John T. Dunlap, prince et grand maître de l’ordre souverain de Malte, était présent et portait le collier de la Très sainte Annonciade qu’il a reçu l’année dernière des mains du prince Emmanuel-Philibert, au nom de son père.
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Le principal ordre dynastique dans lequel le grand maître reçoit aujourd’hui ses membres est l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare. L’ordre de Saint-Maurice a été fondé en 1434 par le comte Amédée VIII de Savoie. Le comte régnait sur la Savoie, depuis sa capitale de l’époque, Chambéry. Amédée VIII fut un souverain important pour la dynastie. Sous son règne, ses États connaîtront une expansion conséquente en s’emparant du comté de Genève et de la principauté de Piémont. L’empereur Sigismond 1er éleva alors son comté au rang de duché. Il est le premier duc de Savoie, qui après avoir abdiqué en 1440 en faveur de son fils, se retira et vécut une vie monastique. Il fut même proclamé antipape sous le nom de Félix V. Quelques années auparavant, il avait fondé l’ordre de Saint-Maurice, réunissant six nobles d’âge mûr qui lui avaient promis fidélité.
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La princesse Vittoria de Savoie, digne héritière d’une dynastie millénaire
L’ordre qui réunissait ces fidèles chevaliers-ermites prit le nom de Maurice, saint patron de la famille de Savoie. Maurice dirigeait au 3e siècle, sous l’Empire romain, une légion de l’armée thébaine, venue d’Égypte. Maurice et ses hommes avaient conservé leur foi chrétienne et refusèrent de massacrer les habitants d’Agaune, dans le Valais, dont le seul crime était d’être des chrétiens. L’empereur Maximien ordonna l’exécution de toute la légion, dont Maurice. Dès 449, l’évêque de Lyon parle de foules qui viennent, depuis déjà des décennies, en pèlerinage dans l’église d’Agaune, pour prier en mémoire des légionnaires martyrs qui ont été exécutés à cet endroit. Saint Maurice est devenu le saint patron des fantassins de plusieurs armées dans le monde ainsi que de la famille de Savoie.
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L’ordre de Saint-Maurice a fusionné en 1572 avec une branche de l’ordre de Saint-Lazare venue de France. L’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare a été créé par une bulle papale de Grégoire XIII, le 13 novembre 1572. Quelques mois plus tard, le 15 janvier 1573, le duc Emmanuel-Philibert de Savoie reçut la charge de grand maître et souverain héréditaire de cet ordre. L’ordre de Saint-Lazare, quant à lui, tire son origine des chevaliers hospitaliers qui venaient en aide aux malades dans les léproseries de Jérusalem. En 1146, le roi Louis VII de France participa à la deuxième croisade et fut témoin du travail remarquable de ces chevaliers. Il ramena en France des chevaliers de Saint-Lazare, qu’il installa à Boigny pour y ouvrir une commanderie. Rapidement, les chevaliers ont fait des émules et d’autres commanderies se sont installées un peu partout en Europe. Le Prieuré de Capoue s’est détaché de Boigny, a pris son indépendance puis s’est uni en 1572 à l’ordre de Saint-Maurice, d’où la création de ce nouvel ordre.
Lors de la messe historique, qui s’est déroulée ce samedi 5 octobre à Rome, le prince Emmanuel-Philibert était entouré d’autres membres de sa famille, en plus de la princesse de Carignan. La princesse Hélène de Yougoslavie, fille de la princesse Maria Pia de Savoie, qui est la cousine germaine du nouveau grand maître, était accompagnée de son époux, Stanislas Fougeron. La princesse Hélène était aussi accompagnée de son fils, Léopold Gaubert. Notons aussi que le grand chancelier des ordres, Johannes Theo Niederhauser, n’est autre que l’oncle du nouveau grand maître. Son épouse était la sœur de la princesse Marina, veuve du prince Victor-Emmanuel.
Lors du chapitre, deux personnalités ont reçu le grand collier de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, dont le grand chancelier de l’ordre souverain de Malte, Riccardo Paternò di Montecupo. Le grand chancelier de l’ordre est aussi le ministre des Affaires étrangères de l’ordre de Malte, chargé de la représentation de l’ordre lors de missions diplomatiques à l’étranger. Pour l’occasion, de nouveaux colliers ont été créés avec des maillons aux initiales du nouveau grand maître, « EF ».
En plus de la messe du samedi, le chapitre général comprenait son traditionnel gala caritatif, l’occasion de matérialiser les valeurs et les missions de chaque chevalier. Cette année, le gala était organisé au profit de l’association Peter Pan. L’association, qui fête ses 30 ans cette année, est un foyer d’accueil à Rome pour les familles d’enfants en traitement contre le cancer à l’hôpital Bambino Gesù, contraints de quitter leur ville pour chercher les meilleures thérapies à Rome.
